PROMENADE SUR LA BUTTE MONTMARTRE - 2ème partie

Samedi 27 avril 2013 // ► MONTMARTRE (2)

PLAN ET ITINÉRAIRE IMPRIMABLES EN DOCUMENT JOINT CI-CONTRE

LE FABULEUX DESTIN… DE LA BUTTE MONTMARTRE
DU MOULIN DE LA GALETTE AU BATEAU LAVOIR

Le signe ► indique qu’un clic sur la photo en fait apparaître une seconde ou un agrandissement de la première


Départ de la Station de métro “Anvers”, devant la bouche style Art Nouveau d’Hector Guimard.

Nous nous trouvons exactement sur le tracé du Mur des Fermiers généraux, construit juste avant la Révolution (ce mur murant Paris qui rendit Paris murmurant). Il fut démoli en 1860, lors du rattachement de Montmartre à la ville.

La barrière de Clichy
► et celle des Martyrs

Bd de Rochechouart


72 : Salle de l’Élysée Montmartre construite en 1807.
Elle est convertie en fabrique de ballons postaux et héberge le club de la Révolution pendant le siège de Paris en 1870, puis transformée en hôpital pendant la Commune de 1871.
Émile Zola y fête, en compagnie du gratin parisien, la 100ème de sa pièce l’Assommoir le 29 avril 1879. Les gens du quartier de la Goutte d’Or voisin, où se trouvait la blanchisserie de Gervaise, ne sont pas invités…
Toulouse-Lautrec, habitué du lieu, y dessine "Le Quadrille de la chaise Louis XIII" en 1886. S’y produisent des vedettes qui ont pour nom : la Goulue, Grille d’égout, Nini patte en l’air ou Miss Rigolette.
L’École des Beaux-Arts y organise son premier "bal des Quat’z’Arts" le 23 avril 1892.
Un débat s’y déroule sur le thème "Le socialisme et la patrie" entre Jean Jaurès et Gustave Hervé le 27 mai 1905.
Jean-Louis Barrault, chassé de l’Odéon, y installe sa troupe en Mai 68.

Le bal de l’Élysée Montmartre
► et son Quadrille

80 : Salle du Trianon-Concert où le fameux transformiste Leopoldo Fregoli fit ses débuts à Paris vers 1900.

Leopoldo FREGOLI
► Le Trianon-concert

84 : Premier Chat Noir de Rodolphe Salis, qu’il crée en 1881. Il ne restera ici que jusqu’à 1885, pour déménager rue Victor Massé. Le club des Hydropathes d’Émile Goudeau fera sa renommée.

L’affiche du Chat Noir
► et un panneau à l’emplacement de son 1er établissement

86 : Inscriptions gravées sur la façade rappelant l’annexion de Montmartre à Paris, le 1er janvier 1860.

Inscription commémorant le rattachement à Paris ►

Rue Dancourt à droite

Place Charles Dullin


1 : Ancien théâtre de Montmartre, puis de l’Atelier en 1922 ; aujourd’hui théâtre de l’Atelier Charles Dullin. Créé par Seveste et Hervé en 1847. Il vit la naissance de l’Opéra bouffe. Charles Dullin en fit une école pour jeunes comédiens.
Il fut rebaptisé théâtre du Peuple pendant la Révolution de 1848.

Le théâtre de Montmartre peint par Utrillo
► Aujourd’hui théâtre de l’Atelier

Rue des Trois Frères


Alexandre Steinlen y ouvrit son propre théâtre d’ombres à l’enseigne de la Pie Borgne, que Georges Courteline décrit dans "Les Linottes".
On y trouvait aussi le café des Enfants Terribles, fréquenté par Guillaume Apollinaire.
Georges Braque y demeure à son arrivée à Paris, à 18 ans, en 1900-1901.
Mais ces différentes adresses nous restent inconnues…
23 : Georges Clemenceau ouvre un dispensaire qu’il dirige en tant que médecin de 1870 à 1889.

Georges CLEMENCEAU
► Son dispensaire

Ce sera par la suite le siège de la revue anarchiste "La Sociale", créée le 12 mai 1895 par Émile Pouget, syndicaliste révolutionnaire, fondateur également du "Père Peinard".
39 : Le Tremplin ; plus petit théâtre de Montmartre avec ses 48 places. Théâtre école de mime créé par Pinok et Matho en 1990.

Le théâtre du Tremplin ►

Rue Yvonne Le Tac à gauche


9 : Lieu présumé du martyre de St Denis. On peut visiter la chapelle du Martyrium au sous-sol.
C’est l’emplacement d’une crypte dans laquelle Ignace de Loyola, François Xavier et leurs compagnons fondèrent, le 15 août 1534, l’ordre des Jésuites, dont on sait l’essor et l’influence qu’il prendra, pour le meilleur et pour le pire…

La crypte des Jésuites
► La chapelle du martyrium par I. Silvestre

C’est à cet endroit que se situait l’entrée de l’Abbaye d’en Bas, reliée à celle d’en Haut par un long couloir recouvrant un escalier.

L’abbaye de Montmartre
► Son plan au XVIIème siècle

Place des Abbesses


Emplacement de l’ancienne mairie de Montmartre dont Jean Baptiste Clément fut un élu pendant la Commune, puis tenue par Clemenceau.
C’est la qu’on célébra le mariage de Verlaine avec Mathilde Mauté le 11 août 1870.

Les canons de la Commune
► La mairie de Montmartre

Église St Jean l’évangéliste, premier bâtiment à Paris construit en béton armé par Anatole de Baudot en 1904.
Elle fut occupée par les Sans-papiers en 1998.

L’église St Jean de Montmartre ►

Sur la place se trouve l’ancienne bouche du métro Hôtel de Ville, dessinée par Hector Guimard. C’est la station la plus profonde de Paris : 36 m.

Bouche de métro Guimard
► importée de l’Hôtel de Ville

Faire un aller-retour dans la

Rue André Antoine


39 : Demeure du peintre pointilliste Georges Seurat.

Georges SEURAT
► Le cirque Fernando (futur cirque Médrano) peint par Seurat

37 : Emplacement de la salle de théâtre en bois où André Antoine, ex gazier, fonda son Théâtre Libre en 1887.

André ANTOINE
► L’emplacement de son théâtre

On traverse la

Rue des Abbesses


11 : Demeure en 1944 du romancier engagé Roger Vailland, cofondateur de la revue "Drôle de jeu".

Roger VAILLAND ►

20 : Restaurant de la Mère Bataille, fréquenté par nombre d’artistes et de personnages politiques : Vincent et Théo Van Gogh, Paul Gauguin, François Coppée, Catulle Mendès, Jean Jaurès
21 : Hôtel de Maria Malibran, dite la Malibran en 1832, puis résidence des maires de Montmartre, dont Georges Clemenceau.
28 : Emplacement du bar Fauvet, fréquenté par les cubistes et des écrivains comme Paul Fort ou Pierre Mac Orlan.
31bis : Massacre de Communards pendant la Semaine sanglante à l’angle de la rue Germain Pilon.

Prendre le

Passage des Abbesses


Demeure de Jean Baptiste Clément chez son oncle en 1861.

Le passage des Abbesses
► et son jardin

Pittoresque atelier de menuiserie dans le coin de la placette à droite.

Rue des Trois Frères à gauche


Vous reconnaîtrez au passage l’épicerie Cornillon, rendue célèbre par Amélie Poulain.

La fabuleuse épicerie Cornillon ►

Rue Garreau

Place Émile Goudeau à droite


13 : Emplacement du Poirier sans Pareil, guinguette située sur le "Vieux chemin" autour d’un énorme poirier.
Alphonse Karr y demeure à 20 ans, en 1830, dans un ancien Tivoli désaffecté, ainsi que le caricaturiste Gavarni.
En 1860 est construite à sa place une fabrique de pianos qui, une fois désaffectée, abritera 25 ateliers d’artistes.
Ce bâtiment en bois sera d’abord appelé "la Maison du Trappeur".
André Antoine vient y recruter des acteurs amateurs pour son Théâtre Libre en 1887.
S’y tiennent des réunions du Cercle de la Butte, qui réunissent en 1892 peintres et poètes, dont Jehan-Rictus.
En 1906, Pablo Ruiz Picasso, qui a là son atelier de 1904 à 1909, y peint les "Demoiselles d’Avinyó" — c’est-à-dire les demoiselles du bordel de la rue d’Avignon, à Barcelone — toile qui va marquer la naissance du Cubisme.

Pablo Ruiz PICASSO
► Les demoiselles d’Avinyó

Max Jacob lui donne finalement le nom universellement connu de Bateau-lavoir, inspiré par ses coursives en bois. Il est la demeure et l’atelier de nombreux artistes, dont Kees Van Dongen en 1905, Pierre Mac Orlan en 1906, André Derain en 1907, José Victoriano Carmelo Carlos González-Pérez, alias Juan Gris, et Amedeo Modigliani en 1908, André Salmon de 1908 à 1909…
Cette même année 1908, Picasso y donne un banquet fameux en l’honneur du Douanier Rousseau.
Le Bateau-lavoir est également fréquenté par Braque, Dufy, Marie Laurencin, Apollinaire et bien d’autres…
Il sera victime d’un incendie qui le détruira presque entièrement le 12 mai 1970.

Le Bateau-lavoir ►

Nous laissons à droite la

Rue Ravignan


C’est l’ancien chemin de Sacalie, du nom d’une vigne réputée comme la meilleure de Montmartre dès 1308.
Plus tard appelé le Vieux chemin, une des deux seules voies menant au sommet de la Butte jusqu’au 19ème siècle.
Il se terminait par un lieu-dit "l’Enfer" (place Jean Baptiste Clément), ce qui donne une idée de la raideur de la pente !
16 : Hôtel du Poirier. Demeure de Pierre Mac Orlan, entre 1899 et 1912, quand il a des sous pour payer sa chambre.
Séjours également d’Amedeo Modigliani en 1906, de Max Jacob quand il n’est pas au Bateau-Lavoir, de Pierre Reverdy, d’Albert Camus à son arrivée d’Alger le 16 mars 1940.

Pierre MAC ORLAN

Amedeo MODIGLIANI

Pierre REVERDY

Albert CAMUS

7 : Demeure de Max Jacob dans un appentis au fond de la cour, de 1907 à 1911. C’est là que lui apparaît la tête du christ dont il trace le contour sur le mur de la pièce ; à la suite de quoi il se convertit au catholicisme.
Le poète Pierre Reverdy demeura aussi à cette adresse.

Max JACOB ►

11 : Grand Hôtel Goudeau, point de chute de Roger Vailland engagé dans la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale.
12 : Café-restaurant "Aux enfants de la Butte", chez Azon, fréquenté par les locataires du Bateau-lavoir : Picasso et sa compagne Fernande Olivier, Modigliani, Van Dongen, Vlaminck, Derain, Apollinaire, Max Jacob
C’est là aussi, dans la blanchisserie de Mme Rouzaire, que les cubistes entreposaient des statues d’art nègre.
15 : Demeure de l’acteur Pierre Fresnay et de sa femme, Rachel Berendt, dite Nanet, en 1917.
Demeure également du pianiste Arthur Rubinstein en 1930.
18 : Demeure du compositeur d’opérettes Francis Lopez à ses débuts.
28-30 : Café "le Zut", tenu par Frédéric Gérard ; repaire d’anarchistes, fermé par la police en 1903. Frédé reprendra par la suite le Lapin Agile.
Le Zut est fréquenté par Picasso et ses amis peintres Espagnols. Il y rencontre Max Jacob et en décore les murs malheureusement détruits.

Rue d’Orchampt


5 : Demeure de Georges Moinaux, dit Courteline, en 1885.

Georges MOINAUX, dit COURTELINE ►

Demeure de Louis-Ferdinand Céline dans la maison dite de Dalida, donnant 98 rue Lepic.

Louis-Ferdinand DESTOUCHES, dit CÉLINE
le 11 bis, ouvrant au 98 rue Lepic ►

Rue Lepic à droite


Emplacement de nombreux moulins dont le plus ancien, le Moulin du Palais, fut construit en 1622.
Dans l’ancienne enceinte de la guinguette du Moulin de la Galette, restent le Blute-fin, inaccessible, et un pastiche du Moulin Radet, à l’angle de la rue Girardon.

Bal au moulin de la Galette par Renoir ►

Le moulin de la Galette en 1830
► et son bal en 1906

Hier bal public
► aujourd’hui propriété interdite à ce même public

98 : Demeure de Louis Ferdinand Céline, écrivain de génie mais antisémite et collabo.
110 : Demeure de Jean Baptiste Clément de 1885 à 1903.

Jean Baptiste CLÉMENT
► Sa dernière adresse à Montmartre

Place Jean Baptiste Clément


Une des seules voies à Paris portant le nom d’un membre de la Commune. Mais c’est, bien sûr, en tant que poète qu’il a été ainsi honoré.
7 : Demeure et atelier d’Amedeo Modigliani de 1907 à 1908.

Rue Norvins à gauche


9bis : Ancien château d’eau. Il est aujourd’hui le siège de la Commanderie du Clos Montmartre.

Le château d’eau
► consacré au culte du vin

22 : Folie Sandrin de 1774. Maison de santé psychiatrique des docteurs Prost, en 1805, puis Blanche en 1821.
Gérard de Nerval y fut interné en 1841. Jacques Arago, écrivain et explorateur, frère de François, Jean et Étienne, auteur d’un "Curieux voyage autour du monde" qu’il écrivit en 1853 sans utiliser la lettre "A", y fut également soigné.
Le général "félon" de Langeron, commandant les troupes Russes pendant le siège de Paris, en fit son QG en 1814.

La folie Sandrin ►

15-17 : Emplacement du moulin de la Vieille Tour, troisième moulin de la Butte, de 1623 à 1840.
24 : Premier emplacement sur la Butte, en 1636, du Moulin Radet, déplacé ici depuis la butte St Roch.
Aujourd’hui cité internationale des Arts, annexe de celle de l’Hôtel de Ville depuis 1971.

La cité internationale des Arts
► Le moulin de la Petite tour en 1839, par Bayard

Place Marcel Aymé


2 : Demeure de Marcel Aymé, auteur de Clérambard, des Contes du chat perché, de la Jument verte et du Passe-Muraille ; roman qui a inspiré à Jean Marais la sculpture mitoyenne.

Marcel AYMÉ
► Le Passe-muraille de Jean Marais

Rue Girardon à droite


1 : C’est dans l’enceinte du Moulin de la Galette que se trouve, inadmissiblement inaccessible au public — comme ledit moulin d’ailleurs — la Mire du Nord ; d’abord un simple poteau de la Méridienne, implanté le 14 août 1675 par l’abbé Jean Picard à 2931 toises et 2 pieds de l’Observatoire, pour marquer la position du Méridien de Paris, et remplacé en 1736, sous la direction de Jacques Cassini, fils de Jean-Dominique, par une pyramide d’abord surmontée d’une fleur de lys, à laquelle fut substituée à la Révolution une pointe de pique.

La mire du Nord ►

2 : Emplacement du Moulin de la Petite Tour, puis de la Tour à Rollin, construit en 1647 et détruit en 1854.

Les moulins de Montmartre
► le long de la rue Lepic

4 : Demeure de Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline, de 1941 à son départ pour Sigmaringen, en compagnie de Pétain, dans les valises de l’armée nazie en 1944.

12 : Restaurant l’Assommoir. Ancienne épicerie de la mère Birnbaum, fréquentée par ce même Céline.

L’Assommoir ►

11 : Domicile de Roger Tozigny et siège de la revue "La Vache Enragée", qu’il créa en mai 1917.
11bis : Pavillon n° 3 dépendant du Château des Brouillards. Demeure de Léon Bloy en 1904 et 1905.

Place Dalida


C’est dans ces parages que se trouvait la Fontaine du But ou du Buc, ou du Bue, citée par Gérard de Nerval. Elle alimentait un abreuvoir. La brume due à l’humidité qui régnait en ce lieu a probablement donné son nom à la bâtisse voisine ; et c’est sans doute dû au manque de visibilité subséquent qu’on lui a attribué le titre de château...

Gérard de NERVAL
► Le château des Brouillards

Allée des Brouillards à gauche


Gérard de Nerval habite ce Château des Brouillards de 1828 à 1833. Il y rédige son “Voyage en Orient”.
Dans un des pavillons faisant face audit château demeure Auguste Renoir de 1890 à 1894. C’est là que naît son fils Jean, le futur cinéaste.

Jean RENOIR
► Le pavillon où demeuraient ses parents et où il naquit

Place Casadesus

Nous laissons face à nous la

Rue Simon Dereure


Une des rares rues de Paris portant le nom d’un membre de la Commune ; ouvrier cordonnier, membre de l’Association Internationale des Travailleurs (AIT ou 1ère Internationale), fondateur de la première chambre syndicale à Paris, maire adjoint du 18ème arrondissement après l’amnistie. C’est d’ailleurs à ce dernier titre que Simon Dereure doit d’avoir sa rue dans la capitale, et non pas, bien sûr, en tant que Communard…

Simon DEREURE

Traverser le square Suzanne Buisson


De sa terrasse on a une belle vue sur le Moulin de la Galette, scandaleusement privé et donc inaccessible.

Le moulin de la Galette ►

Impasse Girardon


Là se trouvait une fontaine sacrée du paganisme, réputée guérir les fièvres et assurer la fidélité des femmes. C’est dans son eau que, selon la légende, St Denis serait venu laver sa tête coupée avant de continuer son chemin…
2 : Demeure et atelier du peintre et graveur Eugène Paul dit Gen Paul, qui y tenait un salon fréquenté par Céline, Marcel Aymé, Arletty… de 1917 à 1975.

Eugène PAUL dit GEN PAUL
► Sa demeure et son atelier dans l’impasse Girardon

Dans cette impasse a demeuré le romancier Louis Henri Jean Farigoule, dit Jules Romains, en 1910.

Jules ROMAINS

Av Junot à droite

Ciné 13. Théâtre de Montmartre ayant appartenu à Claude Lelouch en 1954. Un des plus petits cinémas de Paris.

Ciné 13
► également Théâtre de Montmartre

13 : Demeure de Francisque Poulbot jusqu’à sa mort en 1946. Enfants en mosaïque sur la façade.

Francisque POULBOT
► Sa maison visitée par ses petits personnages... bien vivants

15 : Demeure de Tristan Tzara, un des initiateurs du mouvement “Dada”, en 1926. Y habita aussi Jacques Fabbri.

Tristan TZARA ►

23bis : Villa Léandre. Le charme d’un petit coin de province, ou plutôt d’Angleterre, à Paris.

Villa Léandre


15-17 : Emplacement du Moulin des Prés ou de la Béquille, construit par Nicolas Menessier en 1724. Un des nombreux moulins à gypse de la Butte.
8 bis : Demeure des Blavette, beaux-parents de Roger Vailland. Ce fut son port d’attache de 1934 jusqu’à la guerre.
C’est dans ce même pavillon, devenu la planque de Roman Czerniawski, alias Armand Borni, chef du réseau Interallié, que ce dernier est arrêté, le 16 novembre 1941, en même temps que Mathilde Carré, dite la Chatte, qui habite à deux pas de là, rue Cortot. La Chatte sera "retournée" par les services de l’Abwehr et provoquera l’arrestation de nombreux Résistants.

La villa LÉANDRE ►

Revenir en arrière de quelques pas dans l’avenue Junot

Passage sans nom, 17 av Junot, débouchant sur le 65 rue Lepic


Jeu de boules, vestige du maquis de Montmartre, sauvé de justesse des griffes des promoteurs.

Jeude boules de l’avenue Junot
► vestige du Maquis de Montmartre

Le "Maquis" de Montmartre par Utrillo
► et au naturel

Rue Lepic vers le bas


59 : Moulin de la Fontaine St Denis ou Moulin Vieux ; un des plus anciens moulins à plâtre de Montmartre. Il aurait été construit en 1724, mais aurait remplacé un autre moulin datant de 1529.
53 : Demeure de Jean Baptiste Clément de 1885 à 1887.

Jean Baptiste CLÉMENT ►

Rue de l’Armée d’Orient


11 : Atelier de Francisque Poulbot, le peintre des enfants de Montmartre, de 1910 à 1925.
Demeure de Paul Fort, élu par ses pairs "prince des Poètes", en 1908 et 1909, après qu’il ait quitté Montparnasse.

Francisque POULBOT
► dessiné par un gamin de la Butte

Paul FORT

4 : Conservatoire Renée Maubel ; aujourd’hui Théâtre Maubel-Galabru. Théâtre expérimental qui connut de nombreuses créations, dont celle des "Mamelles de Tirésias", le 24 juin 1917, écrite par Guillaume Apollinaire et mise en scène par Pierre Albert-Birot, avec la complicité de Breton, Éluard, Picasso, Jacques Vaché et Adrienne Monnier. Bien entendu, la pièce fit scandale. Elle était sous-titrée "drame sur-réaliste", mot inventé par l’auteur et qui, perdant son trait d’union, eut l’avenir que l’on sait.

Les Mamelles de Tirésias
► Le théâtre Maubel-Galabru

Rue Lepic vers le haut


77 : Belle perspective en contre-plongée sur le Moulin de la Galette. Belle frustration aussi, de ne pouvoir y accéder. Propriété privée, quand tu nous tiens !...

Rue Tholozé


17 : Cabaret du Petit Moulin. Caboulot où Papillon avait ses habitudes avant de se retrouver au bagne.

Le Petit moulin
► Papillon

10 : Cabaret de la Pétaudière où se produisaient Léon Xanrof, auteur du Fiacre, Jeanne Sourza, Raymond Souplex.
Remplacé en 1928 par le Studio 28, cinéma d’avant-garde créé par Jean-Placide Mauclaire et la famille Roulleau.
La salle est saccagée en 1930 lors de la projection de "l’Âge d’Or" de Luis Buñuel. Des tableaux de Dali et Miró sont lacérés par un commando d’extrême droite.

Le Studio 28 ►

Remonter jusqu’à la

Rue Durantin à droite

Rue Burq à gauche


Pour jeter un coup d’œil sur le charmant square Burq, situé en contrebas de l’ancien Bateau-lavoir.

Le square Burq
► Harold Loyd a l’air de s’y plaire

Revenir rue Durantin à droite


40 : Superbe cour dans laquelle on trouve deux escaliers à double révolution munis de fontaines malheureusement taries.

La cour remarquable du 40 rue Durantin ►

Au bout de la rue, on laisse en face la

Rue Tourlaque


4 : Demeure de Félix Fénéon, écrivain anarchiste accusé de complicité dans l’attentat d’Émile Henry à l’hôtel Terminus. Il fut arrêté le 15 avril 1894.

Félix FÉNÉON
► peint par Paul Signac

7 : Atelier d’Henri de Toulouse-Lautrec entre 1884 et 1897.

Henri de TOULOUSE-LAUTREC
► Photomontage

14 : Effondrement d’une carrière de gypse sur 17 mètres de profondeur qui fit 1 mort en 1909.
22 : Cité des Fusains. Cité d’artistes construite avec des matériaux de l’Exposition universelle de 1889. Une seconde tranche de bâtiments est ajoutée en 1923.
Elle abrite une foule d’artistes de renom : Bonnard, Derain, Collamarini, Forain, Masson, Magritte, Dali, Jean Arp et Sophie Taeuber de 1922 à 1926, Max Ernst pendant 10 ans à partir de 1925, Juan Miró en 1927.
Georges Joubin y crée en 1929, l’éphémère "École de Montmartre", dont se réclameront Pascin, Maurice Asselin, Creixams, Marcel Leprin…
Renoir aurait peint en ce lieu avant-même la construction de la cité des Fusains.
Un beau puits en granit, de 1614, a été rapporté dans le jardin.

La cité des Fusains ►

Rue Joseph de Maistre à gauche

Rue Caulaincourt à gauche


12 : Terrasse Hôtel, dont la brasserie était fréquentée par Yves Tanguy, André Breton, Max Ernst...
18 : Hôtel Daniel où séjourna Raymond Queneau avant sa rupture avec Breton.
21 : Atelier de Toulouse Lautrec de 1887 à 1897. Il y fait la connaissance de Suzanne Valadon qu’il prend comme modèle, accompagnée par le jeune Maurice Utrillo.
Il sera remplacé par Alexandre Steinlen, puis par Georges Paulez.

Rue de Tourlaque à droite

Rue Lepic vers le bas


54 : Demeure de Théo Van Gogh au 3ème étage. Il héberge son frère, de juin 1886 à 1888. Vincent peint et dessine de la fenêtre qui donne sur la rue.
Au rez-de-chaussée se tenait la galerie d’Alphonse Portier, ex marchand de couleurs qui exposait Corot et Cézanne ; un des premiers à soutenir les Impressionnistes.

Vincent VAN GOGH
► et son frère Théo, jeunes

La maison du 41
► peinte par Vincent de la fenêtre du 54

Demeure également du poète et chansonnier Gabriel Randon, dit Jehan-Rictus, de 1904 à 1913.

Gabriel RANDON, dit JEHAN-RICTUS
► Plaque sur les frères Van Gogh

48 : À l’angle de la rue Tholozé, les versaillais ont massacré 20 Fédérés pendant la Semaine sanglante.
42 : Restaurant "La Pomponette". Siège de la République de Montmartre. Aujourd’hui ambassade de Groland.
Francisque Poulbot y ouvrit, au fond de la cour, un dispensaire pour les enfants de la Butte en 1936.

La Pomponette ►

36 : Barricade pendant la Commune, défendue par une vingtaine de femmes du Comité de vigilance des citoyennes du 18ème arrondissement le 23 mai 1871.

Barricade de la rue Lepic ►

Rue Joseph de Maistre

Rue Constance


10 : Académie de dessin de Fernand Cormon, dit "La Rotule". Peintre pompier chez qui venait étudier Vincent Van Gogh.
7 : Demeure de Jean Baptiste Clément à son retour d’exil en 1880.

Une autre demeure de Jean Baptiste CLÉMENT ►

Impasse Marie Blanche aller retour


7 : Vestiges du château de l’Escalopier, édifice de style troubadour construit en 1835. Son entrée se trouvait au 13-19 rue Joseph de Maistre. Son richissime propriétaire avait fait bâtir les premières serres à Paris chauffées à la vapeur.

Château de l’Escalopier ►

Rue Cauchois


À l’angle de la rue Lepic, on reconnaît le café-tabac où a été tournée la fameuse scène du "Fabuleux destin d’Amélie Poulain".

On traverse la rue Lepic

Juste en face on prend si possible le

Passage Lepic


Sinon, remonter un peu la rue Lepic pour prendre à droite la

Passage Lepic ►

Rue Planquette (aller-retour)


10 : Bibliothèque anarchiste "La Rue".

Local anarchiste ►

Au bout de la rue, si un résidant sympathique veut bien vous ouvrir la porte, jetez un œil dans la

Villa des Platanes


Un petit coin de province en plein Paris. Une merveille difficile d’accès car privée.
Villa où, parait-il, aurait habité Alphonsine Plessis, la Marguerite Gautier de la Dame aux Camélias.
On y trouve trois bas-reliefs dont un est réputé, de façon erronée, évoquer la Commune, alors qu’il s’agit sans doute plutôt, d’après les uniformes, de la révolution de 1830.
Dans le pavillon D se tenait un cours de dessin qui comptait Charles Léandre parmi ses professeurs.

Bas-relief insolite des combats de 1830
► dans la villa des Platanes

On peut ressortir, soit directement par le boulevard de Clichy, soit en rebroussant chemin par la rue Planquette.
Dans le second cas, on redescend vers le boulevard par la rue Lepic et la rue Coustou.

Bd de Clichy à gauche sur quelques mètres, puis à droite


34 : Emplacement du cabaret du Néant, dirigé par un certain Antonin, et où se produisait le chanteur Dorville. Établissement de 1892 à la devanture remarquable transférée à l’Historial.

Cabaret le Néant ►

36 : Demeure du dessinateur et caricaturiste politique républicain Honoré Daumier, de 1869 à 1873.

Honoré DAUMIER
► "Ne vous y frottez pas"

Emplacement du cabaret des Arts, puis du Logiz de la Lune Rousse, où se produisaient de nombreux chansonniers dont Xavier Privas et Jehan-Rictus, de 1904 à 1914. Cabaret de La Chaumière pendant la guerre de 14/18 et enfin théâtre des Dix Heures.
54 : Emplacement du restaurant "les Frites Révolutionnaires" ; un des nombreux établissements créés par Maxime Lisbonne, le d’Artagnan de la Commune, en 1888. Il était animé par Louis Bardet et Marcel Legay.

Maxime LISBONNE ►

62 : Emplacement du restaurant "Le Tambourin", où exposaient et déjeunaient les peintres dits "du Petit boulevard", dont Agostina Segatori, Louis Anquetin, Émile Bernard… vers 1885. Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Steinlen, Forain y exposèrent également.
Il fut remplacé, de 1893 à 1914, par le cabaret de la Butte, puis des Quat’z’Arts créé par François Trombert ; cabaret à vocation poétique, ancêtre des cafés-théâtres, où le chanteur populaire franco-anglais Harry Fragson fit ses débuts. S’y produisirent des poètes et chansonniers fameux : Jehan-Rictus, Lucien Boyer, Théodore Botrel, Xavier Privas, Gaston Couté… Cabaret à vocation poétique, ancêtre des cafés-théâtres.
64 : Hôtel le Radio, demeure de Jacques et Simone Prévert en 1928. Ils venaient de quitter le phalanstère de la rue du Château. Prévert écrivit là ses premiers poèmes.

Jacques PRÉVERT

68 : Une plaque mensongère a longtemps indiqué ici le cabaret du Chat Noir, jouant sur un quiproquo autour de l’usurpation de ce nom par Jean Chagot. Ce dernier avait extorqué à la veuve de Rodolphe Salis l’autorisation d’appeler l’établissement qu’il ouvrit ici en 1900, le "Caveau du Chat Noir", jouant ensuite sur la confusion. Une carte postale, dont la reproduction circule toujours, présente à tort sa façade comme celle du premier cabaret de Salis.

Le Caveau du Chat noir, pris à tort pour l’établissement célèbre de Rodolphe Salis ►

C’est à une table de l’actuel café qui a repris à son tour le nom du célèbre cabaret, que Boris Vian aurait écrit les paroles du "Déserteur", en 1954.

Boris VIAN
► Café le Chat noir

82 : Café "Le Cyrano", QG des Surréalistes en 1925. Autour du "pape" Breton se retrouvaient là Artaud, Queneau, Soupault, Max Ernst.

André BRETON par Victor Brauner
► Le café Cyrano

Fin du parcours


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