MONTPARNASSE 3ème partie DE DENFERT À "MONTPAR" ; RÉSISTANCE ET BOHÈME

Mardi 7 mai 2013 // ► MONTPARNASSE (3)


Nous repartons de notre point de chute de la première partie de ce parcours autour du "Mont Parnasse"

Place Denfert-Rochereau


Les bâtiments d’octroi de la Barrière d’Enfer du mur des Fermiers généraux, dessinés par l’architecte Claude Nicolas Ledoux et construits en 1786, furent incendiés comme presque tous leurs homologues le 12 juillet 1789. Leur destruction, deux jours avant la prise de la Bastille, aurait pu devenir un symbole plus significatif que cette dernière de l’exécration que vouait le peuple de la capitale au régime de monarchie absolue. L’histoire officielle en a décidé autrement…
Le pavillon de gauche en sortant de Paris, sert d’entrée pour les visites des Catacombes. Ces anciennes carrières souterraines ont recueilli les ossements de dizaines de générations de parisiens après la suppression de certains cimetières, à commencer par celui des Innocents.
En 1793, on y transféra les dépouilles des victimes des émeutes de 1788 et des combattants de la prise des Tuileries le 10 août 1792.
Les ossements de tous les dirigeants révolutionnaires guillotinés place de la Révolution, enterrés dans un premier temps au cimetière des Errancis, prés de la Barrière de Monceau, y furent finalement transportés.
Des centaines de Communards qui s’y étaient réfugiés y furent massacrés le 24 mai 1871.
Nadar réalisa dans les catacombes la première photographie sous éclairage artificiel.
3 : L’ancien embarcadère de Sceaux a été reconverti en gare du RER. La forme demi-circulaire du bâtiment rappelle qu’à l’époque de sa construction, en 1846, les trains devaient faire une boucle pour repartir en sens inverse.
4 : Emplacement d’une salle où se tinrent trois réunions politiques publiques à la fin du Second Empire.

Sous les pavés de cette place, — et sous la plage qu’ils recouvrent, selon le slogan soixanthuitard — à l’aplomb du Lion de Belfort, se trouve un ancien abri de la Défense passive dans lequel Henri Tanguy, le colonel Rol, commandant les FFI, avait installé le PC d’où il dirigea l’insurrection qui devait aboutir à la Libération de Paris.
L’entrée se faisait par le service des Égouts de la ville qui se trouve toujours rue Victor Schoelcher. Elle était surveillée par un réseau de Résistance qui s’était constitué dans ce bâtiment.
On a longtemps cru que ce QG souterrain n’avait jamais été localisé par les renseignements nazis. Des témoignages indiquent au contraire que les allemands en connaissaient l’existence mais que, voyant que la cause était perdue pour eux, de même qu’ils n’ont pas appliqué l’ordre d’Hitler de "brûler" Paris, ils ont renoncé à intervenir par peur des représailles.

Le 13 mai 1968, des affrontements eurent lieu sur cette place entre le PCF et l’extrême gauche, au départ d’une manifestation massive contre de Gaulle et les violences policières.

Rue Victor Considérant


4 : Atelier du sculpteur Paul Belmondo, le père de Jean-Paul, de 1938 à 1982.

Rue Victor Schoelcher aller-retour


5 bis : Demeure et atelier de Pablo Ruiz Picasso de l’été 1913 à 1916. Jean Cocteau y posa comme modèle pour un arlequin.
9 : Administration des Égouts de Paris, reliée par les catacombes à l’abri de la Défense passive dont nous avons parlé plus haut, qui servit de PC à Rol-Tanguy. Un réseau de Résistance commandé par le colonel Pierre Avia et l’ingénieur Tavès en gardait l’entrée. Il reproduisait par ailleurs des plans destinés aux services de renseignement outre Manche.
C’est d’ici que partit, le 20 août 1944, le commandant Gallois-Cocteau, adjoint du colonel Rol, à la rencontre de la division Leclerc pour lui demander de foncer sur la capitale afin de prêter main-forte à la Résistance qui venait de déclencher l’insurrection.
11 bis : Demeure et ateliers d’Anaïs Nin et Hugo Guiler de 1925 à 1928. C’est ici qu’Anaïs Nin entreprit la rédaction de son Journal.
Simone de Beauvoir habita au rez-de-chaussée en compagnie de Claude Lanzmann en 1955.

Rue Eugène Pelletan

Rue Lalande à droite


4 : Demeure de Natalia Sedova, future compagne de Léon Trotsky. Elle était membre d’un groupe de l’Iskra et rencontra Martov et Trotsky dans une popote russe tenue par cette organisation à l’automne 1902.

Rue Froidevaux à gauche


21 : Un puits de carrier toujours en eau se trouve sous la rue Froidevaux, face au 21.
37 : Emplacement de l’atelier du peintre dadaïste Marcel Duchamp de 1923 à 1927.
Alberto Giacometti habite également ici en 1925 et 1926.

Rue Gassendi

Rue Daguerre à droite aller-retour


62 : Emplacement de la demeure d’Émile Zola en 1862 ; ancien 62 rue de la Pépinière de la commune de Montrouge qui venait d’être rattachée à Paris.

Continuer la rue Gassendi


36 : Demeure d’Henri Rousseau, dit le Douanier Rousseau, peintre naïf, surréaliste avant l’heure, de 1901 à 1905.
46 : Demeure de Léon Trotsky et Natalia Sedova au début de leur vie commune. C’était le premier séjour à Paris du futur organisateur de l’Armée Rouge.

Traverser l’avenue du Maine

Rue Maurice Ripoche


C’est l’ancienne rue du Géorama.

Rue Didot à droite


17-21 : Emplacement de l’usine d’aviation fondée par Louis Bréguet. Elle vit la construction des premiers hélicoptères, ainsi que celle du "Point d’interrogation", l’avion avec lequel Dieudonné Costes et Maurice Bellonte réussirent la première traversée Est-Ouest de l’Atlantique, le 31 août 1930.
Henri Tanguy, le futur colonel Rol, dirigeant des JC et membre des Brigades internationales, avait été tôlier-formeur, puis chaudronnier sur cuivre chez Bréguet la même année.
Auparavant avait été installé par le géographe Jean-Léon Sanis, de 1842 à 1844 dans l’ancien parc du château du Maine, un Géorama, carte en relief de la France à l’échelle 3/10 000ème reproduite sur 33 ares.

Place Jean Pronteau

Rue du Château à gauche


C’est l’ancienne rue du Château du Maine de la commune de Montrouge.
130 : Cour typique du vieux quartier du Montparnasse.
124 : Boulangerie classée, au décor remarquable. Ses panneaux extérieurs sont d’époque.

Rue Raymond Losserand à droite puis à gauche aller-retour


37 : Café de Joseph Lacan, lieu de réunions clandestines, alors au 37 rue de Vanves. Albert Bayer était responsable de la Commission de la presse clandestine. Il rencontrait ici et corrigeait les épreuves de "FrancTireur" de 1940 à 1944. C’est ici qu’aurait été prise par le groupe "Honneur de la police" la décision d’occuper la préfecture. Plaque.
45-49 Emplacement d’un dépôt et d’ateliers de la Compagnie des Omnibus en 1898.
46 : Emplacement du moulin des Trois Cornets, dit aussi Moulin janséniste.

Continuer dans la rue du Château


114 : Demeure d’Olga Bancic, membre des FTP-MOI du groupe Manouchian, décapitée à la hache par les nazis le 10 mai 1944. Plaque.
111 : Ancienne maison des Syndicats.

Rue de l’Ouest à gauche


67 : Demeure de Paul Cézanne en 1876. Du haut de l’immeuble, il peignait les toits de Paris.
64 : Demeure de Félix Eugène Chemalé, dessinateur commis architecte, membre de la Commission d’initiative de la Ligue internationale pour le désarmement en mai 1867.

Rue Niépce


3 : Demeure de Jules Martelet, membre de l’Association Internationale des Travailleurs, élu au Conseil de la Commune par le 14ème arrondissement, délégué aux Services publics. Après la Semaine sanglante, il parvint à se réfugier en Suisse, en Belgique puis aux USA.
11 : Gymnase Martin, où se tenaient les réunions de la section Rive gauche du Club athlétique socialiste dans es années 1910.
13 : Succursale de la coopérative ouvrière "l’Avenir de Plaisance", tenue à la même époque par la 14ème section Parti Socialiste.

Rue Raymond Losserand à droite


69-71 : Passage typique de Montparnasse, récemment rénové.
74 : Une plaque sur la façade de cet immeuble rappelle qu’il n’y a pas si longtemps à Paris que nous avons l’"Eau à tous les étages".
75 : Demeure de Vincent Boyer, tailleur de pierre dans ce qui était alors la rue de Vanves. Il fut condamné le 8 juillet 1870 dans le 3ème procès de l’Association Internationale des Travailleurs dont il était membre, affilié à la Section de Montrouge.

Rue Pernety à gauche


13 : Coopérative ouvrière "l’Avenir de Plaisance", dirigée par Alfred Hamelin, de la Fédération du Livre, et Xavier Guillemin. Elle avait été fondée en 1873 et fonctionna jusqu’en 1896.

Rue Didot à droite

Rue de Plaisance aller-retour


11 : Demeure clandestine de Missak et Mélinée Manouchian au moment de l’arrestation de celui qui était alors responsable de trois détachements de FTP-MOI, le 16 novembre 1943. Missak avait été ouvrier chez Citroën. Plaque.

Rue des Thermopyles aller-retour


Prenons le temps de flâner quelques minutes dans cette rue qui évoque les héros spartiates ; un bond sinon de deux millénaires et demi, mais au moins d’un siècle en arrière !...

Cité Bauer


Ancienne cité Barré ; ruelle typique du 14ème arrondissement.

Rue Didot à droite

Rue du Moulin Vert à gauche

Rue Hippolyte Maindron à droite aller-retour puis à gauche


46 : Atelier du sculpteur et peintre Alberto Giacometti de 1927 à 1966. Il héberge ici quelques temps Jacques et Simone Prévert.

Rue Bénard à droite

Rue des Plantes à droite


26 : Studio loué par Jean Moulin de 1936 à 1938. Le futur président du Conseil national de la Résistance est alors en poste au ministère de l’air, dirigé par Pierre Cot pour le gouvernement du Front populaire. Plaque.
À la même époque et dans le même immeuble se trouve l’atelier du peintre allemand Max Ernst.
En 1941, pendant l’Occupation, le peintre Chaïm Soutine se cache avec Marie-Berthe Aurenche, la sœur du cinéaste, chez la famille Laloë qui habite ici.
21 : Un passage sympathique du 14ème arrondissement.

Impasse du Moulin Vert aller-retour


24 : Demeure d’Alfred Billioray, artiste peintre, membre du premier Comité central de la Garde nationale puis de la Commune, à laquelle il est élu par le 14ème arrondissement sans avoir été candidat ; délégué aux Services publics puis aux Finances. Arrêté pendant la Semaine sanglante, emprisonné, évadé, repris… il sera finalement déporté en Nouvelle Calédonie où il mourra peu après son arrivée.

Continuer dans la rue des Plantes


Nous n’irons pas jusqu’au n°79, beaucoup plus loin dans la rue près de la porte de Châtillon, où habitaient Mélinée et Missak Manouchian lorsque ce dernier fut arrêté une première fois le 7 octobre 1939, en tant que membre de la direction du PC, suite à la signature du pacte germano-soviétique.

Rue d’Alésia à gauche

Villa d’Alésia


2 bis : Demeure et atelier du sculpteur animalier Édouard-Marcel Sandoz, qui entretenait une ménagerie d’animaux qu’il utilisait comme modèles jusqu’en 1971.
11 : Demeure et atelier du peintre Auguste Leroux de 1908 à 1954.
37 bis : Atelier du peintre Henri Matisse en 1939.

Rue des Plantes à droite

Rue d’Alésia à gauche


147 ter : Les FTP-MOI organisèrent ici un attentat contre l’hôtel Printania, réquisitionné par les nazis pendant l’Occupation.
155 : Le 5 avril 1917, un avion tomba devant cet immeuble. Par chance, il n’y eut pas de blessés.
173 : Demeure de Georges Brassens dans une pension tenue par sa tante Antoinette de 1939 à 1943. Il venait d’arriver à Paris et travailla un temps chez Renault.
177 : Demeure de Mahmoud Hamchari, représentant officieux de l’OLP en France, victime à son domicile d’un attentat organisé le 8 décembre 1972 par le Mossad israélien avec un téléphone piégé. Cet assassinat venait en représailles à l’attentat de Munich.
179 : Café de l’Auvergnat, dont le patron offrait la soupe à Brassens quand il était fauché, ce qui inspira au poète sa célèbre chanson, composée en 1944.
154 : L’impasse Florimont, où il fut hébergé à partir de 1944 par Jeanne Le Bonniec, "la Jeanne", qui vivait avec André Hardellet dans la maison mitoyenne du n° 9, que le chanteur achètera plus tard.

Continuer dans la rue d’Alésia

Rue Raymond Losserand à droite


133 : Boucherie ancienne, qui a conservé sa devanture et ses auvents
121 : "Maison ouvrière", ancêtre des HLM, typique du Second Empire ; l’époque où le dictateur Napoléon-Badinguet prétendait "éteindre le paupérisme" en encasernant la Classe ouvrière.

Rue du Moulin de la Vierge

Rue Decrès à droite

Rue de Gergovie à gauche


23 : Ici se tenait en 1892 une société coopérative d’ouvriers et ouvrières fabriquant des sacs en papier, fondée par Xavier Guillemin.
1 : C’est dans la rue Blottière aujourd’hui disparue, qui s’ouvrait face au passage de Gergovie, que Léo Malet situe l’action de son roman "Les Rats de Montsouris".

Rue Vercingétorix à droite


78 : Emplacement de la demeure du Douanier Rousseau, 2bis rue Perrel — dans le prolongement de la rue Pernety ; le dernier domicile du peintre, de 1906 à 1910.
59 : Église Notre-Dame du Travail de Plaisance, construite avec des matériaux récupérés du palais de l’Industrie après l’Exposition universelle de 1855, à l’initiative de l’abbé Soulange-Bodin. Sa cloche provient d’un pillage perpétré par l’armée française après le siège de Sébastopol.

Place de Catalogne

Rue du Château à gauche aller-retour puis à droite


54 : Il faut faire preuve aujourd’hui de beaucoup d’imagination pour se représenter, au lieu des actuels bocaux de verre et de béton de la place des Cinq martyrs du lycée Buffon, l’ex boui-boui d’un marchand de peaux de lapins où s’installa fin 1923, début 1924, la joyeuse bande composée d’Yves Tanguy, Jacques Prévert accompagné de son inséparable frère Pierre, et Marcel Duhamel, le "mécène" du groupe… Un phalanstère artistique qui va devenir un temps le quartier-général des surréalistes ; une sorte d’auberge espagnole dans laquelle se déroule une fête quasi permanente et qui voit défiler toute la bohème intellectuelle de l’époque : Benjamin Péret, Raymond Queneau, André Breton, Robert Desnos
C’est là que Prévert, le boute-en-train de la bande, invente le fameux jeu du "cadavre exquis".
Queneau et Péret y séjournent en 1927.
Louis Aragon, de retour d’Italie où il a tenté de se suicider, s’y installe pour quelques mois en octobre 1928 avec Georges Sadoul et André Thirion. Il est rejoint en janvier de l’année suivante par Elsa Triolet. Mais la "bande à Prévert" est alors déjà partie vers d’autres aventures.

53 : Emplacement du "bar du Château", café où se retrouvait le groupe du Grand Jeu, qui réunissait Roger Gilbert-Lecomte, René Daumal, Roger Vailland ; compagnons de route du Surréalisme.
Le 11 mars 1929, il est question de discuter de l’exclusion de Trotsky du parti soviétique. Mais c’est sur celle de Roger Vailland qu’elle va en fait déboucher. Une sorte de procès de Moscou à Paris.
42 : Emplacement d’une "Marmite", un des restaurants coopératifs créés par Eugène Varlin, Nathalie Le Mel, Léon Gouet, Juste Boullet et Alphonse Delacour. Les marmites furent le refuge de l’Internationale après l’interdiction de celle-ci par Napoléon III.
5 : Nguyên Tat Thanh, le futur Hô Chi Minh, tint ici le 14 janvier 1920 une conférence sur les revendications de l’ancienne nation d’Annam.
L’atelier situé dans cette rue à une adresse qui nous reste inconnue, que M. Cornu tenait avec son fils, imprimait de 1940 à 1944 de faux papiers, puis le journal "Défense de la France".

Rue de l’Ouest à gauche


56 : Atelier, dans une écurie, en 1849, de Marie-Rosalie Bonheur, dite Rosa Bonheur, peintre animalière.
44 : Demeure de Jules Michelet, historien de la Révolution française, en 1860.
En 1884, le jeune Paul Léautaud qui deviendra plus tard écrivain… et collabo notoire, vécut dans ce même immeuble.
32 : Demeure de Paul Cézanne au moment de sa rupture avec Émile Zola, en 1880.

Rue du Texel à gauche


7 : La chapelle Notre-Dame de Plaisance, qui se situait ici, abrita un club pendant la Commune.
5-7 : C’était auparavant, à partir de 1784, l’emplacement du cabaret de la mère Saguet, sis dans la rue du Moulin de Beurre. Il était tenu par Mme Grégoire, dite la mère Saquet.
Il s’y tenait, de 1821 à 1830, les réunions de la "Société des Joyeux", dont le président était le chansonnier Pierre-Jean de Béranger.
Ce fut aussi, entre 1825 et 1828, le "Rendez-vous des romantiques", avec Nicolas-Toussaint Charlet, Abel Hugo (le frère de Victor), Eugène et Achille Devéria, Henri Murger, Charles Baudelaire, Eugène Scribe et tant d’autres…
Ce fut enfin un rendez-vous des libéraux pendant la Restauration et la Monarchie de juillet.

Rue Vercingétorix à droite


19 : Hôpital Léopold Bellan. Le chanteur Francis Lemarque, blessé lors de la campagne d’Allemagne, y fut hospitalisé en avril 1945.

Rue Jules Guesde


14 : Société municipale de crèches du 14ème arrondissement. Bâtiment remarquable en briques décorées de céramiques, bâti en 1898.

Rue Maison Dieu


10 : Emplacement d’une salle dite "de la Réunion", où se tinrent 8 réunions politiques publiques à la fin du Second Empire.

Rue Asseline


Elle porte le nom du maire du 14ème arrondissement pendant la Commune. Une rareté ; car ses homologues n’ont généralement toujours pas leur nom gravé sur les plaques qui, dans toutes les mairies, rappellent la liste de ces magistrats ; y compris de ceux qui officièrent pendant la période de Vichy…
4 : Maison style Art Nouveau.
4 bis : Cour typique du 14ème arrondissement.

Passage de la Tour de Vanves

Av du Maine à gauche


132 : Boutique de M. Dolin, boîte aux lettres des Résistants du réseau "État-major PTT". Maurice Canon, chef du réseau, ayant été arrêté en 1943, une militante nommée Colette parvint à évacuer les documents qui s’y trouvaient.

Rue Liancourt

Rue Deparcieux


30 : Cour typique du 14ème arrondissement dans laquelle se tenait en 1934 la fonderie d’art Le Verrier. Max Le Verrier est l’auteur de la statue "Clarté" qui se trouve à l’entrée du jardin.

Rue Daguerre à gauche


79 : Demeure, de 1936 à 1951, d’Ambroise Croizat, secrétaire de la Fédération des métallurgistes de la CGT, qui fut ministre du travail PCF à la Libération ; un des fondateurs de la Sécurité sociale et du système de retraites français.

Rue Fermat

Rue Cels


7 : Atelier du sculpteur américain Alexander Calder en 1927.
24 : Hôtel Mistral, demeure de Simone de Beauvoir du printemps 1937 à 1939. C’est ici qu’elle rédigea son premier roman : "l’Invitée".
Elle revint s’y installer en 1941, et Jean-Paul Sartre l’y rejoignit à son retour de captivité.
La première réunion du groupe "Socialisme et Liberté" se tint dans la chambre du "Castor".

Rue Auguste Mie

Rue Raymond Losserand


1 : De violents combats eurent lieu sur une barricade dressée ici pendant la Semaine sanglante, le 23 mai 1871, entre les Fédérés et les troupes versaillaises du colonel Boulanger ; une baderne qui, devenu général, devait faire parler de lui quelques années plus tard comme porte drapeau de la réaction, avant de se suicider au moment de passer à l’acte d’un coup d’État…

Rue Lebouis


7 : Immeuble portant un décor de céramiques remarquables.

Rue de l’Ouest à droite


10 : Demeure du futur colonel Rol-Tanguy, arrivé à Paris à 15 ans avec sa mère, de 1924 à 1939. Il fut d’abord, comme nous l’avons vu, tôlier-formeur chaudronnier chez Bréguet.
8 : Demeure de Joseph Reymond, ouvrier lithographe, membre de la Fédération parisienne de l’Association Internationale des Travailleurs, signataire du Manifeste anti-plébiscitaire du 23 avril 1870 contre Napoléon-Badinguet.

Av du Maine à gauche


87 : Atelier du graveur A. Bonnard, chez qui travailla pendant 10 ans Philippe Auguste Cattelain, dit Agricol, futur chef de la Sûreté sous la Commune.
79 : Le dirigeable "Pax", parti de Vaugirard avec à son bord Severo de Albuquerque, son pilote brésilien, et Georges Saché comme mécanicien, s’écrasa ici le 12 mai 1902.
77 : Brasserie des Trois Mousquetaires, fréquentée par Simone de Beauvoir entre 1937 et 1939.

Rue Vercingétorix aller-retour


3 : Demeure du Douanier Rousseau entre 1898 et 1901.
6 : Atelier et demeure de Paul Gauguin au 2ème étage, avec Anna la Javanaise, à son retour de Tahiti, de janvier 1894 à 1895.

Rue de la Gaîté


35-37 : Emplacement du Casino Montparnasse, salle de spectacle où se produisait Montéhus.
31 : Emplacement du théâtre Montparnasse-Montrouge.
André Antoine, Lucien Descaves et le peintre Paul Sérusier y installèrent leur "Théâtre libre" du 30 mars 1887 à 1888.
Il accueillit la première à Paris de "l’Opéra de Quat’sous" de Bertold Brecht en 1928.

26 : Théâtre de la Gaîté-Montparnasse.
Construit à la place d’une de ces salles ouvertes par les frères Seveste à partir de 1819, grâce à un privilège obtenu par leur père pour avoir révélé à Louis XVIII le lieu où avaient été ensevelis les corps de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Frédérick Lemaître y fit ses débuts dans "l’Auberge des Adrets" en 1834. Mayol et Marie Dorval y connurent un grand succès.
Sidonie Gabrielle Colette y fit aussi ses débuts, mais comme danseuse nue, en 1906.
Lénine vint y assister aux spectacles de Montéhus qui chantait "la Jeune garde" et "Gloire au 17ème". Ils devinrent amis.

21 : Bal du Jardin de Paris, où se tinrent 30 réunions politiques publiques à la fin du Second Empire.
20 : Emplacement du bal des Gigolettes, créé en 1800, qui devint bal des Gigoteuses, puis des Escargots, et enfin le théâtre Bobino en 1868. Dranem, Mayol, Fragson, Georgius — qui y créa "Viens poupoule" — et plus récemment Brassens, y connurent le succès.
Nathalie Le Mel y organisa, avec d’autres déportés de la Commune, un hommage à Eugène Varlin après l’amnistie le 29 mai 1880.
Des chanteurs engagés s’y produisirent à partir de 1932, comme Gilles et Julien qui interprétaient des chansons anarchistes et antimilitaristes comme "le Jeu de massacre" ou "Dollar". Sartre et Beauvoir en étaient des habitués.
20 bis : Café des Mille Colonnes, en vogue sous le Second Empire, fréquenté par la Bohème et entre autres par Courbet et Vallès.
15 : Guinguette des Îles Marquises, dirigée en 1936 et 1937 par Ernest Raynaud, romancier symboliste, ami de Moréas, Apollinaire et André Salmon.
11 bis : Hôtel Royal Bretagne où séjournèrent à la même période Sartre et Simone de Beauvoir. Cette dernière enseignait alors au lycée Molière.

Rue du Maine aller-retour


1 bis : Hôtel Central, où séjourna Henry Miller en 1930.

Poursuivre dans la rue de la Gaîté


1 : Restaurant Richefeu, qui proposait en 1803 un service différent à chaque étage. Le dernier étage était réservé aux gens du Peuple, comme il se doit...

Rue du Montparnasse


54 : Demeure du sculpteur italien Constantin Brâncuși de 1908 à 1916. Il hébergea un temps ici Amedeo Modigliani.
49 : Atelier lithographique de Fernand Mourlot, fils de Jules Mourlot ; un des plus importants ateliers mondiaux d’édition d’art.
Pierre Larousse, l’auteur du grand dictionnaire encyclopédique, avait également habité ici.
42 : Bar le Falstaff, fréquenté par des auteurs anglo-saxons tels Samuel Beckett, Ernest Hemingway, Francis Scott Fitzgerald… Il fut le théâtre d’un match de boxe entre Hemingway et Morley Callaghan — un journaliste — arbitré par Fitzgerald.

Bd du Montparnasse à gauche


91 : Église Notre-Dame des Champs. Elle abrita un club pendant la Commune, en mars 1871.
89 : Demeure de Romain Rolland, à l’entresol, jusqu’à sa mort en 1944.
87 : George Sand et Pierre Leroux fondèrent la "Revue des Indépendants" dans un pavillon de chasse situé ici, en 1841.
86 : Demeure du poète Léon Valade-Gabel, dit Léon Valade, ami de Manet, Verlaine et Rimbaud, jusqu’en 1871.
83 : Demeure de Willi Münzenberg, chef de la propagande du Komintern, la direction politique de la 3ème Internationale Communiste, en 1933. Arthur Koestler vint à Paris pour travailler avec lui.
72-80 : Imprimerie Rochette, qui tira le journal "La Misère", créé le 6 février 1870 par Léon Sornet, Jules Passedouet, Maxime Vuillaume, Bellenger et Lupicin-Léopold Paget-Lupicin. Elle imprima également la brochure "Le Droit du Travailleur".

Retour place du 18 juin 1940

Fin de la deuxième partie de ce parcours

Outre la base de données "Paris révolutionnaire",
principales sources :


Paris Ouvrier Des Sublimes aux Camarades & Paris des avant-gardes, Alain RUSTENHOLZ, Parigramme 2003-04 [http://www.alain-rustenholz.net/]
Balades littéraires dans Paris (1900-1945), Jean-Christophe SARROT, Terres d’écrivains - Nouveau monde, 2005 [http://www.terresdecrivains.com/]
Les lieux de la Résistance à Paris, Anne THORAVAL, Parigramme, 2007