QUAND BELLEVILLE DESCEND D’LA COURTILLE, C’EST PAS TOUJOURS POUR FAIRE CARNAVAL...

Vendredi 29 septembre 2017 // ► BELLEVILLE - AMÉRIQUE - BUTTES CHAUMONT

Vous trouverez ci-contre, en fichier Word 1,1 Mo, le texte imprimable du parcours de cette balade avec le plan.


Et en Word 32,5 ko la bien parisienne "Complainte du Funiculaire".

Nous partirons cette fois du métro Belleville, à l’intersection du boulevard et de la rue du même nom.

La barrière de Belleville ►
également appelée barrière de la Courtille

Nous nous trouvons sur l’emplacement de la Barrière de Belleville, dite aussi de la Courtille. Le pavillon de Ledoux qui en assurait la garde fut incendié, comme la plupart de ses homologues, dès le 12 juillet 1789 ; ce qui indique que ces barrières d’octroi avaient alors pour les parisiens une valeur plus symbolique du rejet de l’absolutisme que la Bastille, qui ne fut prise en première intention que pour se procurer de la poudre et des munitions. Ce n’est qu’après coup que la chute de la vieille prison prit la signification qu’a retenue l’Histoire, de préférence à "ce mur murant Paris" qui avait pourtant largement contribué à rendre "Paris murmurant".
Jusqu’en 1860, l’enceinte des Fermiers généraux séparait la ville des villages alentour, dont celui au bas duquel nous nous trouvons maintenant, perché sur sa colline, la plus élevée — de peu — du Paris d’aujourd’hui. À son pied s’étendait la Courtille, fameuse pour ses cabarets et ses tavernes où l’on servait le guinguet — peut-être une déformation du "vin guai" — une piquette dont le prix avait l’avantage de ne pas inclure les droits d’octroi dont toute marchandise était taxée pour entrer dans la cité intra-muros. Guinguet, guinguette… on venait là boire et danser.
Ces barrières étaient donc devenues des lieux où l’on se divertissait à moindre coût ; d’autant plus que Louis XVIII avait donné à Pierre-Jacques Seveste, un artiste du Vaudeville, pour le remercier de lui avoir indiqué le lieu exact d’inhumation de son frère Louis XVI et de Marie-Antoinette — qu’il s’était bien gardé de révéler sous l’Empire — l’exclusivité des théâtres en dehors de l’enceinte. Et du coup, ledit Seveste, et après lui ses fils, avaient fait construire autour de Paris des salles de spectacle dont certaines existent toujours comme Hébertot ou l’Atelier. D’autres ont aujourd’hui disparu, tel le théâtre de Belleville que nous évoquerons plus loin.
Et puis il y avait une fois l’an, à Mardi gras, la "Descente de la Courtille", un carnaval haut en couleur qui attirait tout ce que la ville et ses environs comptaient de bambocheurs. Elle était animée par Milord l’Arsouille, un parisien fortuné nommé Charles de La Battut, souvent confondu avec Lord Seymour. Cet "arsouille" menait grand train. Son surnom n’avait rien à voir avec le gamin futé qu’il évoque aujourd’hui, mais désignait bien plutôt un fervent adepte de la "dive bouteille" ; un terme qui subsiste encore aujourd’hui dans le patois Normand.

La descente de la Courtille ►
par Célestin-François Nanteuil

Rue de Belleville

2 : Le déboucher de la rue de Belleville — l’ancienne "rue de Paris" — n’échappe pas à la règle des entrées de faubourgs ; chaque insurrection parisienne y vit s’ériger une barricade.
Celle de Juin 1848 fut une des premières à être dressées, le 23 au matin.
Sans attendre la chute de Napoléon-Badinguet, les bellevillois se soulevèrent le 6 juin 1869 et barrèrent à nouveau les accès du quartier.
Les 7 et 8 février 1871, Gustave Flourens lança à Belleville une nouvelle tentative d’insurrection qui se solda une fois de plus par un échec et l’arrestation de 300 personnes.
Une célèbre photo représente la barricade munie de canons construite pendant la Commune. Jules Vallès y fait faire le coup de feu à Vingtras, son double littéraire, parmi les derniers combattants de la Semaine sanglante dans son "Insurgé".
Et c’est là que le dernier coup de canon versaillais aurait été tiré sur les Fédérés le 28 mai 1871 à midi.
Les pavés de ce carrefour ont eu décidément une vie bien "agitée"…

Jules VALLÈS ►

Le café de "La Vielleuse" est ici depuis 1795. Il s’y tint une réunion politique publique pendant le siège de Paris le 2 février 1871.
Maxime Lisbonne y établit provisoirement son "bureau" lorsqu’il dut déménager, en 1884, sa Taverne du Bagne, qu’il avait d’abor ouverte à Montmartre, au 12 de la rue de Belleville.
Des militants des Jeunesses Communistes qui célébraient en terrasse, le 13 au soir, la fête du 14 juillet 1941 y furent arrêtés. Parmi eux, Jean Capievic, Gilbert Brustlein, Fernand Zalkinow, Asher Semhaya, Lichtenstein, Liliane Lévy, Jean Bonzon…

La Vielleuse aujourd’hui ►
et hier

Fernand ZALKINOW ►

Asher SEMAHYA ►

Place du général Ingold

Louis Debock, typographe, demeurait au n° 5 de la rue Vincent que cette place a effacée. Debock, ou De Bock, fut membre du premier Bureau parisien de l’Association Internationale des Travailleurs. Il fit également partie de la Commission d’initiative de la Ligue internationale pour le désarmement en mai 1867.

Rue Hector Guimard

Place Marcel Achard

Rue Rébeval à droite

14 : Imprimerie clandestine du PCF et de la M.O.I., tenue par Simon Cukier, alias Alfred Grant et Paula Dziergowska. C’est ici que furent réalisés les tracts pour la manifestation de commémoration de la victoire de Valmy en septembre 1942.

Rue Jules Romains

Rue de Belleville à droite

19 : Emplacement de la demeure de Jules Vallez, dit Vallès, avant la Commune.

13 : Emplacement de la salle du bal Favié, qui deviendra plus tard le "Palais du Travail".
Il se tint au "Club Favié", entre la fin du Second Empire, le siège de Paris et la Commune, 124 réunions publiques. Gabriel Ranvier, Gustave Flourens, Jules Mottu, Augustin Avrial… en étaient des habitués.
L’une d’entre elles, le 21 janvier 1871, fut particulièrement houleuse. Elle portait sur le déclenchement de l’insurrection qui devrait instaurer la Commune. Les uns voulaient une action immédiate, d’autres pensaient que c’était prématuré. Y participaient Jules Vallès, Albert Goullé, Eugène Varlin, Émile Leverdays, Gustave Tridon, Édouard Vaillant, Charles Lavalette et Jules Bergeret.
Le 7 octobre 1869 déjà, l’interruption brutale d’une réunion du Comité Rochefort par la police — une provocation — avait entraîné trois jours de bagarres qui avaient fait 500 blessés et entraîné une foule d’arrestations ; c’était le but recherché.
Émile Eudes, ex général de la Commune, blanquiste reconverti au boulangisme, mourut à sa tribune le 5 août 1888 lors d’une réunion, au milieu d’une intervention qui se termina par "honte aux riches, honte aux traîtres, honte à la bourgeoi...". Comme quoi "tout ce qui bouge n’est pas rouge !"
Jean Jaurès y organisa un meeting en 1906.
Louise Michel, Jean Allemane, Édouard Vaillant… y intervinrent souvent.

La salle Favié ►
Rochefort à la tribune

Augustin AVRIAL ►

Jules BERGERET ►

Émile EUDES ►

Jean JAURÈS ►
à la tribune par Éloy Vincent

Louise MICHEL ►
par Jérôme Gulon

Édouard VAILLANT ►

12 : Emplacement du second cabaret "La Taverne du Bagne", transférée ici le 12 février 1884 par Maxime Lisbonne après l’expiration du bail du boulevard de Clichy où il l’avait ouverte six mois plus tôt dans une baraque en planches sur un terrain vague. Le "Murat de la République" n’en était pas à sa première "attraction révolutionnaire".

Maxime LISBONNE ►

10 : Emplacement de la taverne Dénoyez, à l’enseigne du Grand St Martin.
Elle était traditionnellement, dans les années 1830, le point de départ de la Descente de la Courtille dont nous avons déjà parlé plus haut.
C’est ici que se tint, le 1er juillet 1840, le Banquet communiste de Belleville, organisé par Théodore Dézamy et Jean-Jacques Pillot. Étienne Cabet n’y participait pas. Charles Dutilloy et Corneille Homberg y prirent la parole. Il rassembla environ 1200 personnes. Le "Banquet de Belleville" est considéré comme l’acte fondateur du communisme néo-babouviste en France.
Lorsque Favié refusa sa salle en 1869, les réunions du club des Travailleurs se tinrent chez Dénoyez. Gambetta y vint prendre la parole. Gustave Flourens et Jules Vallès en furent les principaux orateurs.

Le Grand St Martin de Dénoyez

Jean-Jacques PILLOT ►

Étienne CABET ►

Gabriel CHARAVAY ►
Fondateur de "l’Humanitaire", journal communiste matérialiste

8 : Ici se trouvait le Music-hall des Folies-Belleville où se produisirent de 1872 à 1947 Mayol, Dranem, Damia, Georgius, Fréhel, Maurice Chevalier, Line Renaud ; toutes les célébrités d’une époque... Il est aujourd’hui transformé en café mais a conservé son décor des année 50.

MAYOL ►

DRANEM ►

DAMIA ►

GEORGIUS ►

FRÉHEL ►

Rue Dénoyez

20 ou 22 : Demeure de Simone Schloss, fille d’ébéniste, elle-même jeune ouvrière, agent de liaison de l’Organisation Spéciale du PCF. Elle sauva Paul Lefebvre en le couvrant, en 1941. Condamnée à mort puis graciée, elle fut déportée en Allemagne et finalement décapitée.
7 : Cachette de Lin Camélinat, frère de Zéphirin, avec sa femme, pendant la Semaine sanglante en 1871. Zéphirin Camélinat passa ici leur dire adieu le soir du 26 mai avant de retourner au combat.
2 : Un vieux puits, enfermé dans un cagibi, se cache dans cette cour.

Simone SCHLOSS

Rue Ramponeau à gauche

15 : Demeure de Gustave Durand, ouvrier bijoutier, condamné dans le 3ème procès de l’Association Internationale des Travailleurs, le 8 juillet 1870. Il fut nommé caissier principal du Trésor public central pendant la Commune. Réfugié en Angleterre, il sera exclu de l’Internationale pour être devenu un mouchard au service le la police française.
40-42 : Barricade à l’angle de la rue de Tourtille, donnée par Prosper-Olivier Lissagaray comme celle où fut tiré le dernier coup de fusil de la Commune, à 16 heures, le 28 mai 1871. Une célèbre gravure représente ces derniers combats. La légende veut que le dernier combattant de cette barricade, qui aurait brisé par trois fois à coup de fusil la hampe du drapeau versaillais avant de s’échapper, ait été Lissagaray lui-même...

La "dernière" barricade de la Commune ►
à l’angle des rues Ramponeau et de Tourtille

Prosper-Olivier LISSAGARAY ►

Rue de Tourtille à gauche

Elle tient son nom de Tourtille-Sangrain, bourgeois de Château-Blanc, qui y demeurait. Il fut l’inventeur des réverbères et obtint à ce titre, en 1769, un privilège de 20 ans pour l’éclairage public de Paris.
De nombreux Fédérés y furent exécutés froidement, après les combats, pendant la Semaine sanglante le 28 mai 1871.

Rue Lesage

6 : Demeure de Charles Lavalette, surnommé Bonnet, enterré à Bagneux sous le nom de Gilbert Lavalette. Il fut membre du Comité Central de la Garde nationale en 1871.
5 : Demeure en 1930 de Daniel Guérin, syndicaliste révolutionnaire, un des théoriciens du Communisme libertaire.

Daniel GUÉRIN ►

Rue Julien Lacroix à gauche

Demeure de la sœur d’Antoine Arnaud, dit Arnault, membre de la Commune, qu’elle cacha le 28 mai 1871, pendant la Semaine sanglante. Il parvint par la suite à s’enfuir en Angleterre.

Rue de Belleville à gauche

46 : Emplacement du Théâtre de Belleville, la première salle des frères Seveste dont nous avons parlé plus haut, ouverte en 1819. Aujourd’hui cour Lesage.
Martin Nadaud, ex ouvrier maçon devenu député en 1848, inventeur de la formule "Quand le bâtiment va, tout va", y donna des conférences sur le thème de l’urbanisme.

Le théâtre de Belleville ►

Martin NADAUD ►

Rue Rampal

Nous laissons à droite la rue du Général Lasalle

C’est l’emplacement de l’usine à gaz de Belleville et de ses gazomètres. Un des points où se faisait le gonflage et le départ des ballons postaux pendant le siège de Paris fin 1870 et début 1871.

Gonflage des ballons postaux pendant le siège de 1870 ►

Rue Rébeval à droite

35 : Demeure de François-Charles Ostyn, dit Charles Ostyn, ouvrier tourneur, membre de la Commune de 1871, délégué aux Services publics.
48-70 : Emplacement, sur le site de l’usine à gaz de La Villette d’un charnier où furent jetés les cadavres de nombreux combattants de la Commune. Parmi eux, beaucoup de femmes.
78-80 : Cité Jandelle, passage pittoresque où se trouvait en 1922 l’ancienne usine Meccano, devenue Mécano, abritant aujourd’hui une école d’architecture.
81 : La Cordonnerie ouvrière, coopérative fondée par le syndicat des cordonniers en mai 1903, dirigée par Victor Renaudin, secrétaire des Cuirs et Peaux. Elle fonctionna jusqu’en 1910.
Dans la rue Rébeval était dressée l’une des dernières barricades de Belleville qui résista aux versaillais le 28 mai 1871. Certains la donnent comme "la" dernière. Elle était commandée par le colonel Benot. Jules Vallès y combattit.

Charles OSTYN

Rue de l’Équerre

Rejoindre par un escalier l’avenue Simon Bolivar

Avenue Simon Bolivar à gauche

32 : Garage et station service réquisitionnés par les troupes allemandes qui furent incendiés par un groupe de Résistants FTP durant l’hiver 1943.

À hauteur du n° 50, prendre à droite l’escalier qui monte vers la rue Georges Lardennois

Avenue Georges Lardenois

Nous pénétrons ainsi dans un charmant ensemble pavillonnaire retiré du tumulte de la ville. Paris, c’est aussi cela ; mais par malheur, de moins en moins !

Rue Rémy de Gourmont

Rue Edgar Poe

Rue Barrelet de Ricou

Rue Philippe Hecht

Nous redescendons par un autre escalier donnant dans la rue Manin

Rue Manin à droite

Le romancier Roger Vailland y demeura en octobre 1936, au 8ème étage d’un immeuble dont nous ne parvenons pas à retrouver l’adresse.

Roger VAILLAND ►

Avenue Simon Bolivar à gauche

Nous pénétrons dans le parc des Butte Chaumont par l’avenue Jacques de Linières

Sur la butte qui se trouve à notre gauche, les Fédérés avaient installé une batterie de canons pendant la Semaine sanglante.

Nous avançons jusqu’à prendre à gauche vers le belvédère qui offre une vue intéressante sur le Nord de Paris et sa banlieue.

Le parc des Buttes Chaumont

Le 30 mars 1814, alors que cette colline n’est encore qu’une vaste carrière de gypse, les troupes du maréchal Mortier opposent une résistance héroïque à celles de Schwartzenberg.
Marmont, en accord avec Talleyrand, le traître de tous les régimes, et les banquiers dont Jacques Laffitte est le porte-parole, décide la reddition et ordonne de faire cesser le combat, contre l’avis de Mortier pourtant son supérieur hiérarchique. La capitulation est signée dans l’hôtel particulier de Marmont rue de Paradis. Le but est de convaincre le tzar Alexandre 1er de ramener, contre toute attente populaire, les Bourbon sur le trône en la personne de l’incapable autant que borné Louis XVIII. Talleyrand va se charger de cette sale besogne. Dans les années qui suivirent, le terme "ragusade" fut utilisé comme synonyme de félonie — Marmont avait été nommé par Napoléon duc de Raguse — ; il passera pour de bon à l’ennemi le 4 avril…

Édouard MORTIER ►

Karl Philipp SCHWARZENBERG ►

Auguste-Frédéric-Louis VIESSE de MARMONT ►
par Andrea Appiani

Charles-Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD ►

Jacques LAFFITTE ►

ALEXANDRE 1er de Russie ►

Adolphe THIERS ►

Le 18 mars 1871, les troupes de Thiers — que l’on n’appelle pas encore versaillaises — tentent en vain d’investir le parc à canons de 52 pièces que les Fédérés avaient installé ici.
De violents combats à l’arme blanche se dérouleront deux mois plus tard, dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 mai pendant la Semaine sanglante. 600 Fédérés seront massacrés. Les corps de 300 d’entre eux sont jetés dans le lac. Des milliers de cadavres rassemblés dans ce parc seront arrosés de pétrole et incinérés sur place.
Les Surréalistes organisèrent en 1924, à l’initiative d’André Breton, Louis Aragon et Marcel Priollet, alias Marcel Noll, une visite initiatique au "pont des suicidés" enjambant dans le parc la ligne du chemin de fer de Petite ceinture.

Le pont des suicidés ►

André BRETON ►

Louis ARAGON ►

Marcel PRIOLLET, alias Marcel NOLL ►

Nous revenons sur nos pas pour prendre l’avenue de la Cascade

Nous ressortons du parc au métro Botzaris

Rue Botzaris à gauche

Rue du général Brunet

Rue Compans à gauche

Pendant la Semaine sanglante, des combats eurent lieu dans cette rue sur une barricade commandée par Ernest Puget, membre de la Commune, délégué au Travail, à l’Industrie et à l’Échange.

Rue Miguel Hidalgo

Nous entrons dans le quartier de la Mouzaïa, autrefois appelé des "Carrières d’Amérique", en référence à une légende selon laquelle le plâtre fabriqué à partir de son gypse était d’une telle qualité qu’on l’exportait jusque de l’autre côté de l’Atlantique. Or il semble que ce nom vienne, beaucoup plus prosaïquement, de celui d’un lieu-dit situé entre l’entrée des carrières et la voirie de La Villette. C’est pas seulement à Marseille que la galéjade fleurit !
Aujourd’hui, la physionomie du quartier a bien changé, avec ses calmes "villas" bordées de pavillons qui nous transportent bien loin des tumultes de la capitale. Prenons le temps d’y musarder avant de pénétrer l’enfer du bétonnage pompidolien qui entoure la place des Fêtes.

Villa Claude Monet

Rue François Pinton

Rue David d’Angers à gauche

Rue de la Solidarité aller-retour

1 : Emplacement d’une entrée de la carrière dite de l’Amérique, ou d’Amérique. Un millier de Fédérés y furent exécutés pendant la Semaine sanglante. Ils ont été inhumés dans deux nécropoles aménagées sous la place de Rhin et Danube.

Rue David d’Angers à gauche

16 : Le 25 juillet 1942, la Résistance organisa un attentat contre le laboratoire de l’École supérieure du pétrole, alors occupée par les nazis.

Place de Rhin et Danube

Sous le Second Empire, une sorte de "Cour des Miracles" avait squatté les Carrières d’Amérique. En 1867, Badinguet dût mobiliser la police, la sûreté et même l’armée pour les déloger. La chasse aux pauvres ne date pas d’aujourd’hui…

Descente de police dans les carrières d’Amérique ►

Le 27 mai 1871, Gabriel Ranvier, dit affectueusement "le Pâle", membre du premier Comité central de la Garde nationale, puis de la Commune, organisa ici un puissant réduit défensif équipé d’Artillerie.

Gabriel RANVIER ►

Sous la Troisième République, vers 1878, un marché aux chevaux s’installa sur cette place qui s’appelait alors simplement "place du Danube".
France Bloch-Sérazin, jeune ingénieure chimiste, habitait un appartement donnant sur cette place. Elle participa en 1940 aux premiers groupes de Résistance communiste dirigés par Raymond Losserand. Elle installa un petit laboratoire dans son deux-pièces pour fabriquer des explosifs. Nous reparlerons d’elle plus loin.

France BLOCH-SÉRAZIN ►
avec Frédéric

Rue de la Fraternité

Rue de l’Égalité à gauche

Villa Alexandre Ribot

Rue David d’Angers à droite

Traverser le boulevard Sérurier

121 : Emplacement de l’Aquarium-bar, restaurant ouvrier de la Butte du Chapeau Rouge tenu par Constance Rappeneau, dite la Mère Mie ou My. C’était la centrale d’un réseau de Résistance dirigé par Pierre Rebière et Georges Fauveau.

Pierre REBIÈRE

Avenue Debidour aller-retour

5 : Demeure de Théo et Lucienne Bruger. Lui était un déserteur allemand, ancien des Brigades internationales, membre de l’Organisation Spéciale du PCF, parmi les premiers FTP dès 1940.
Son appartement servait d’atelier de fabrication d’explosifs pour l’OS. Le laboratoire était dirigé par Conrado Miret-Must et Yves Kermen, sous l’autorité de Louis Marchandise.

Conrado MIRET-MUST

Yves KERMEN

Louis MARCHANDISE

France Bloch-Sérazin, dont nous avons déjà parlé plus haut, fabriquait les explosifs, principalement des grenades et des détonateurs.
Ce local fut également utilisé comme planque pour le colonel Jules Dumont, alias Journé, ancien des Brigades internationales lui aussi, un des dirigeants de l’OS qui échappera de peu à l’arrestation ; et pour Gilbert Brustlein, jeune Résistant qui assistait Fabien lors de l’attentat du métro Barbès, rescapé du groupe de la Roquette.
L’organisation sera démantelée le 25 novembre 1941, suite à la filature de Brustlein par un agent des Brigades spéciales de la DST française qui, habitant le quartier, l’avait reconnu par hasard.
L’immeuble abritait également en 1941 un réseau d’assistance et d’hébergement pour des Résistants allemands et autrichiens, dans l’appartement d’Henriette et Gricha, des autrichiens réfugiés.
Le concierge et sa femme assuraient la sécurité. Membres du réseau de la Butte du Chapeau Rouge, ils furent arrêtés et jugés eux aussi dans le procès de l’hôtel Continental.

Gilbert BRUSTLEIN ►

Pierre GEORGES ►
alias colonel FABIEN

Boulevard Sérurier à gauche

Rue des Lilas à droite

Rue de Mouzaïa à droite

Emplacement d’un ancien marché aux fourrages où furent massacrés nombre de Communards pendant la Semaine sanglante le 27 mai 1871.
C’est ici que Pierre Souvestre et Marcel Allain situent l’estaminet du père Joseph, "Aux enfants du Lioran", dans les aventures de "Fantômas" et de la "Bande des Ténébreux", dont "Fleur de Rogue" et "Mort Subite". Des exploits publiés en feuilleton qui connurent un grand succès entre 1911 et 1913.

Pierre SOUVESTRE ►
et Fantômas

Marcel ALLAIN ►
et un autre épisode

Villa Émile Loubet

Rue de Bellevue à gauche

14 : Emplacement de l’imprimerie Daubeuf, qui réalisait tracts et brochures des Jeunesses communistes pendant l’Occupation. Elle fut démantelée le 18 juin 1942 après la découverte du dépôt du 211 rue de Bercy. Julien Landragin, qui la tenait, fut arrêté et fusillé avec 36 autres militants communistes.
En face du 23, on découvrit dans un puits, en 1908, les restes de combattants des deux camps jetés là pêle-mêle après les combats de la Semaine sanglante. Le "puits des Fédérés" à depuis longtemps disparu, et comme pour tous les lieux de massacres des Communards, il n’en reste aucune trace. Nos édiles, si prodigues par ailleurs en plaques commémoratives, ont toujours eu un gros trou de mémoire en ce qui concerne cet évènement essentiel de notre Histoire, et de celle de l’Humanité, que fut la Commune de Paris ; la première tentative au Monde de gouvernement par des ouvriers.
Une barricade dressée au bout de la rue de Bellevue arrêta un temps, le 27 mai 1871, la progression des versaillais sur la "route stratégique" : aujourd’hui le boulevard Sérurier.

Rue des Lilas à droite

Rue Eugénie Cotton à droite

Le Puits des Fédérés se trouvait dans ces parages, du côté de la rue de Bellevue.

Rue Compans à droite

Rue Arthur Rozier

Pierre Monatte, fondateur de la Vie Ouvrière, habita dans cette rue à une adresse qui nous reste inconnue. À l’arrivée de Léon Trotsky à Paris en 1915, Martov l’amena directement ici.
Victor Griffuelhes, auteur avec Émile Pouget de la Charte d’Amiens de la CGT, demeura également dans cette rue à une adresse elle aussi inconnue.

Pierre MONATTE ►
devant le local de la Grange aux Belles

Léon TROTSKY ►

Julius MARTOV ►

Victor GRIFFUELHES ►

Émile POUGET ►

Villa Albert Robida

Nous traversons la rue de Crimée

Rue de l’Encheval par les escaliers

Rue de la Villette à gauche

55 : Demeure, à partir de 1888, de Léon Gaumont qui introduisit l’industrie cinématographique en France en 1896. Il est enterré au cimetière de Belleville.
46 : Un puits dans cette cour serait encore en eau ; une rareté à Paris.

Léon GAUMONT ►

Cours du 7ème Art

Rue des Alouettes à gauche

12-30 : Emplacement des ateliers cinématographiques de Léon Gaumont à partir de 1895. Ils furent par la suite transformés en studios. C’est ici que furent tournés les premiers films sonores, en 1905.

Place Hannah Arendt

Rue Fessart à gauche

Hors circuit, au n°69 :, le 16 mars 1935, Henry Poulaille, le peintre Georges Cresson et Lacasse installèrent ici le "Musée du Soir", leur premier local étant rapidement devenu trop petit. Il comportait une bibliothèque et un centre culturel de tendance anarcho-syndicaliste.

Henry POULAILLE ►
et l’équipe du Musée du soir

24 : Siège et imprimerie, en 1911, de la revue "l’Anarchie", animée par Victor Serge, chez Anna Estorges dite Rirette Maîtrejean.
C’est ici que Serge fut arrêté le 31 janvier 1912, sous l’inculpation d’être l’inspirateur de la Bande à Bonnot. Il fréquentait Raymond Callemin, Édouard Carouy, Octave Garnier… mais n’avait rien à voir avec les "activités" de la bande.

Victor SERGE ►

Anna ESTORGE, dite Rirette MAÎTREJEAN ►
avec Victor SERGE

Raymond CALLEMIN ►
alias Raymond la science

Édouard CAROUY

Octave GARNIER

Dans la rue Fessart avait été érigée une barricade qui fut une des dernières de Belleville à résister à l’avancée des versaillais le 27 mai 1871.
En 1922 s’y installa, à une adresse que nous n’avons pas retrouvée, une bibliothèque populaire animée par un Comité franco-américain et destinée aux ouvriers du quartier. Elle fut cédée à la ville de Paris en 1924.

Rue de la Villette à droite

13 : Villa de l’Adour ; un passage typique du vieux Belleville.
1 : On trouvait ici jusqu’en 1812 la Croix Hallé, un calvaire au carrefour de la rue de Belleville, situé entre deux ormes.

Rue de Belleville à droite

112 : Demeure, à partir de 1764, de l’auteur dramatique Charles-Simon Favart qui a laissé son nom à la salle de l’Opéra comique. Il mourut ici le 12 mai 1792.

Charles-Simon FAVART ►
par Adélaïde Labille-Guiard

105 : Cour typique du vieux village de Belleville. Elle recèle un puits — peut-être artificiel — de large diamètre coiffé par une fontaine en fonte.

La cour du 105 rue de Belleville ►

97 : Demeure de Gilbert Lavalette, plombier gazier, qui commandait la batterie Fédérée du Père Lachaise le 25 mai 1871. Il fut par la suite considéré par certains exilés en Suisse comme un indicateur de police.
94 : Cour de la Métairie ayant fait partie de la ferme des Savies — l’ancien nom de Belleville, synonyme de terres pauvres — qui appartenait aux moines de St Martin des Champs.
Le 16 juillet 1942, elle fut un lieu de rassemblement de centaines de juifs arrêtés dans le quartier par la police française pour être livrés aux nazis.

La cour de la Métaierie ►
plaque en mémoire des juifs livrés aux nazis par la police française

C’est à cette hauteur de la rue de Belleville que se disloqua la manifestation organisée par le PCF à l’occasion du 14 juillet 1944, encadrée par deux compagnies FTP dirigées par Rino Scolari dit Frogé, Christian Chagneau dit Baudoin, et Pierre Kast du Front national des étudiants. C’est en se rendant à cette manifestation qu’Yves Toudic, secrétaire général du Comité régional CGT du Bâtiment fut assassiné rue Meslay par des membres des Brigades spéciales de la préfecture de police.

Rino SCOLARI

Yves TOUDIC

Nous revenons sur nos pas pour prendre la rue des Pyrénées

Rue des Pyrénées à droite

397 : Demeure de Gustave Flourens, dans ce qui était alors la rue de Puebla. Blanquiste, général et membre de la Commune, Flourens fut assassiné à coups de sabre, après son arrestation lors de la désastreuse sortie du 3 avril 1871, par un capitaine de gendarmerie versaillais, une crapule du nom de Desmarets que cela n’empêchera pas de terminer sa carrière comme juge de paix.

Cour du 397 rue des Pyrénées ►
demeure de Flourens

Gustave FLOURENS ►
caricaturé par Pilotell

383 : Une barricade dressée ici, à l’angle de la rue de Puebla et de la rue de la Mare, fut le théâtre de violents combats le 28 mai 1871.

Rue Jean-Baptiste Dumay

Une des seules rues à Paris portant, depuis 1926, le nom d’un membre de la Commune ; encore que ce ne soit pas à ce titre que Dumay soit ainsi honoré, mais en tant que député du 20ème arrondissement élu en 1889 sous l’étiquette "possibiliste" après son retour d’exil en Suisse.

Jean-Baptiste DUMAY ►

Rue de Belleville à droite

130 : Emplacement du siège de la Société des Amis de la Constitution, important club politique bellevillois créé en avril 1791. Il s’installa ici en mars 1792. Il prit en août de la même année le nom de club des Amis de l’Égalité et de la Liberté, et plus tard celui de Société Populaire et Républicaine.
137 : Demeure de Rémy Zéphirin Camélinat, ouvrier ciseleur sur bronze, un des fondateurs de l’Association Internationale des Travailleurs en France, membre de la Commune, nommé par elle directeur de la Monnaie. Ouvrier hautement qualifié, il est l’auteur des palmes qui entourent le buste de Charles Garnier à l’extérieur de l’Opéra de Paris et de décors de l’Hôtel de la Païva sur les Champs Élysées. Il mourut ici le 5 mars 1932. Il est célébré dans le fameux "Grand métinge du métropolitain" de Maurice Mac Nab et Camille Baron : "Y’avait Basly, le mineur indomptable, Camélinat, l’orgueil du Parti"…

Rémy Zéphirin CAMÉLINAT ►

La plaque sur sa demeure ►

136 : Emplacement d’une ancienne mairie de Belleville, la seconde, installée en 1847 sur le terrain de l’ex "bal de l’Île d’Amour". Elle devint mairie du 20ème arrondissement de 1860 à 1875. C’est ici que se prépara, sous l’impulsion du Gustave Flourens, une première tentative d’instauration de la Commune le 21 janvier 1871.

L’ancienne mairie de Belleville puis du 20ème arrondissement ►
Son implantation sur le cadastre d’époque

Le général Faron, venu avec ses troupes au matin du 18 mars tenter de récupérer les canons ramenés la veille de la place des Vosges par les Fédérés, dut battre en retraite.
La mairie du 20ème fut le dernier refuge du Conseil de la Commune — du moins de ce qu’il en subsistait — le 25 mai 1871, après l’incendie de l’Hôtel de Ville et la prise par les versaillais de la mairie du 11ème où il s’était replié dans un premier temps. C’est ici que se tint sa dernière séance, avec un effectif très réduit composé entre autres de Ranvier, Trinquet, Jourde, Ferré, Varlin, Vallès et Édouard Vaillant.

Alexis TRINQUET ►

Francis JOURDE ►

139 : Devant l’église St Jean Baptiste se trouvait le terminus du funiculaire de Belleville, une sorte de tramway tiré par un câble souterrain. Il avait été inauguré en 1891. Il a inspiré une chanson qui connut un certain succès.

La place de l’église ►
et une vieille vue de la rue de Belleville

Le terminus du Funiculaire ►

141 : Emplacement de la première mairie du village de Belleville, installée ici de la création de la municipalité en 1790 à 1847, année où elle déménagea au 136 comme nous l’avons vu plus haut.
145 : Cour industrielle typique bâtie en 1906.

La cour du 145 rue de Belleville ►

151 : Cour du Palais Royal ; un coin de campagne à Paris.
Sous la Troisième République, des bourgeois dits "libéraux", dont Daniel Halévy, André Spire, Jacques Bardoux, André Siegfried et Pierre de Coubertin, installèrent ici après l’affaire Dreyfus une "université populaire". On imagine l’objectif et le contenu d’une telle initiative quand on connaît le curriculum du fondateur des Jeux olympiques modernes, "colonialiste fanatique" selon ses propres termes, "raciste assumé", eugéniste convaincu, misogyne opposé à ce qu’il appelait les "olympiades femelles", et nationaliste bâté concevant le sport comme une préparation de la jeunesse pour "partir à la guerre". La seule "excuse" que lui trouvent ses défenseurs est d’avoir été juste un peu moins réactionnaire que Jules Ferry ou Paul Bert… Bonjour l’université "populaire" !

La cour du Palais Royal ►

Pierre de COUBERTIN ►

Paul BERT ►

155 : Cour industrielle typique du vieux Belleville. Elle daterait de 1820.
162 : Centre d’œuvres sociales catholiques fondé par Robert Garric entre 1924 et 1928.
170 : Emplacement d’un couvent des Pères dominicains de Picpus où s’installa le premier siège de la Société des Amis de la Constitution ; un important club révolutionnaire bellevilois que nous avons déjà mentionné plus haut. Il fut fondé ici le 14 avril 1791.

Rue Olivier Métra

Rue Levert aller-retour

25 : Demeure d’un ami de Jean Allemane, ouvrier typographe qui présida la légion du 5ème arrondissement pendant la Commune. C’est lui qui fit remplacer la croix du Panthéon par un immense drapeau rouge. Il se cacha ici à la fin de la Semaine sanglante, mais y fut arrêté sur dénonciation le 28 mai. Il fut condamné aux travaux forcés à perpétuité et fit 7 ans de bagne en Nouvelle Calédonie. Revenu après l’amnistie partielle de 1879, il participa en 1889 à la fondation de la "Société fraternelle des anciens combattants de la Commune". Il devint par la suite le porte-parole d’un courant réformiste au sein du mouvement ouvrier qui prendrait le nom d’"allemanisme".

Jean ALLEMANE ►

11 : Albert de Mun, arrière petit-fils d’Helvétius, créa ici le 7 avril 1872 un cercle ouvrier catholique, tentative de récupération d’une fraction de la classe ouvrière après la boucherie réactionnaire de mai 1871.

Albert de MUN ►

Rue Olivier Métra

Rue des Fêtes

11-13 : Site pittoresque du 19ème arrondissement. Immeuble typique du goût pompier de la fin du 19ème siècle, construit en 1882.

Place des Fêtes

Une batterie de canons installée ici par les Fédérés le 26 mai 1871 tint en respect un certain temps les troupes versaillaises qui remontaient par la rue de Crimée.

Rue Compans à droite

5 : Regard de la Lanterne, ouvrage de tête de l’aqueduc de Belleville. Les eaux de Belleville étaient canalisées depuis 1220 par les moines de St Martin des Champs. Le regard de la Lanterne fut construit entre 1563 et 1613. C’est le plus élevé de la capitale, à 114 mètres d’altitude.

Le regard de la Lanterne ►

Rue Henri Ribière

Rue des Bois

Rue Émile Desvaux

17 : Groupe d’habitations pittoresques, typiques des années 30.

Rue Paul de Kock à gauche

Rue de Romainville à gauche

18 : Imprimerie de Monsieur Racine, où était tiré clandestinement à partir de l’été 1943 le journal "Libération Nord", sous la responsabilité de Jean Texcier. Schulé était le linotypiste et Pierre Fortassier assurait les liaisons avec la Rédaction. Elle fut découverte et démantelée en avril 1944.

Rue de l’Orme

Rue Carolus-Duran

Rue Haxo à droite

145 : Maison de la rue Haxo, dite "le Secteur", où se tint le 27 mai 1871 la dernière réunion de membres de la Commune, dont Eugène Varlin, Gabriel Ranvier, Alexis Trinquet, Théo Ferré, Édouard Vaillant, Jules Vallès, Émile Oudet, Ferdinand Gambon, Eugène Gérardin. Elle lança un appel au rassemblement et rejeta la proposition d’une tentative de reddition faite par Constant Martin.

Emplacement de la dernière réunion de la Commune ►
à deux pas des Fortifs surveillées par les allemands

Théophile dit Théo FERRÉ ►

Ferdinand GAMBON ►

Constant MARTIN ►

Passage du Monténégro

15 : Demeure du sculpteur Mathurin Moreau.

Mathurin MOREAU ►
"Sur la falaise"

Rue de Romainville à gauche

Rue de Belleville à droite

238-240 : Station de [métro Télégraphe, la plus profonde de la capitale à plus de 20 mètre ; ouverte le 28 avril 1935.

Rue du Télégraphe

C’est l’ancien chemin de ronde du parc du château de Ménilmontant.
C’est aussi le point culminant de la Paris, à 128,508 mètres d’altitude. Une plaque l’indique à l’entrée du cimetière de Belleville.

Plaque indiquant le point culminant de Paris ►
Plan des châteaux de Saint Fargeau et de Bagnolet

Rien d’étonnant donc à ce que Claude Chappe ait choisi ce lieu pour installer son "tachygraphe". Il eut cependant quelques soucis. La population révolutionnaire de Belleville, très vigilante, détruisit dans un premier temps la tour qu’il avait fait édifier pour installer son mécanisme, pensant qu’elle pouvait servir à communiquer avec l’ennemi. Le premier essai de transmission par ce qui allait devenir le "télégraphe optique" fut finalement réalisé le 12 juillet 1793 entre ce point et St Martin du Tertre, un village du Val d’Oise à 26 km de Paris, en passant par un relais situé à Écouen. Le télégraphe de Chappe disparut en 1855, victime de la fée Électricité.

Claude CHAPPE ►
Plaque commémorant l’installation de son télégraphe optique

Le télégraphe optique de Chappe ►

Rue du Borrégo à gauche

53 : Mur contre lequel furent fusillés les 50 otages amenés rue Haxo le 26 mai 1871.

Rue Haxo à gauche

85 : Villa des Otages, autrefois cité de Vincennes, dernier quartier général des Fédérés. Elle avait été auparavant celui des "Enfants perdus de la Commune", commandés par Émile Eudes.
Ce fut le lieu de l’exécution des 50 otages, dont 36 gendarmes, 11 prêtres et 3 mouchards, amenés de la prison de la Roquette et fusillés le 26 mai 1871 par la foule exaspérée des massacres en masse perpétrés par les troupes versaillaises. Les membres de la Commune présents, dont Eugène Varlin, Jules Vallès, Arthur Arnould, Zéphirin Camélinat, Louis-Fortuné Piat, chef du 94ème bataillon de la garde nationale, André Alavoine et Auguste Serraillier, tentèrent en vain, parfois au péril de leur propre vie, de s’opposer à leur exécution.
Les "journalistes policiers, marchands de calomnies", mais aussi la grande majorité des écrivains de l’époque, dont certains avaient des prétentions "socialisantes", ne se privèrent pas d’exploiter cet épisode pour traîner les Communards dans la boue. Dommage qu’ils n’aient pas montré la même indignation face aux 30 000 exécutions sommaires perpétrées par l’armée d’Adolphe Thiers.
Et que dire de la soldatesque qui fit subir à Eugène Varlin, "l’Honneur du prolétariat" comme l’appelaient ses compagnons de lutte, lui qui avait tout fait pour empêcher ces débordements, le calvaire qui l’amena au sommet de la Butte Montmartre pour une exécution vengeresse. Honte à jamais à ces barbares qui prétendaient représenter l’ordre et la civilisation.

La villa des Otages ►
et le mur devant lequel ils furent exécutés

Arthur ARNOULD ►

André ALAVOINE ►

Eugène VARLIN ►

Rue des Tourelles

Passage des Tourelles

Villa Dury-Vasselon

2 : Grand puits comblé noyé dans le lierre du jardin.

Rue de Belleville à droite

299 : Emplacement de la cachette de Jules Martelet, membre de la Commune, chez Madame Cholière qui le cacha spontanément alors qu’elle ne le connaissait pas, après les combats de la Semaine sanglante le 27 mai 1871. Il parviendra avec son aide à se réfugier en Suisse.

Jules MARTELET ►
avec sa famille

256 : Une communauté de chrétiennes laïques travaillant en usine, fondée par Huguette Gamonet, s’installa ici entre 1954 et 1965.
296 : Emplacement du "Lac Saint-Fargeau", cabaret et lieu de réunions politiques où intervinrent Henri Rochefort, Léon Gambetta, Jules Ferry

Léon GAMBETTA ►

Jules FERRY ►

En 1848, le "Club des Démocrates de Belleville", fondé en avril, se réunissait au Coq Hardi, dans la Grand Rue. Ses membres prirent une part active aux journées de Juin. Mais impossible de retrouver l’emplacement exact de ce "Coq Hardi". Si vous le connaissez !...
C’est dans une de ses planques, rue de Belleville, à une adresse qui nous reste également inconnue, que Marcel Rayman, combattant du groupe Stalingrad des FTP-MOI, fut repéré par la BS2 de la préfecture de police en juillet 1943. Arrêté, il fut exécuté avec le groupe Manouchian au Mont Valérien. Sa photo figure sur "l’Affiche rouge".

Marcel RAYMAN ►
L’affiche rouge

Métro Porte des Lilas

Fin de notre parcours


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