LES HALLES : LE VENTRE DE PARIS, MAIS AUSSI SON CŒUR

Dimanche 5 octobre 2014 // ► LES HALLES

Vous trouverez ci-contre une version imprimable du parcours avec son plan

Nous partirons de la place Joachim du Bellay, au pied de la fontaine des Innocents

Place Joachim du Bellay

Le cimetière des Saints Innocents en 1786

Nous nous trouvons précisément sur l’emplacement du cimetière des Innocents, créé sous Philippe II Auguste en 1199. Il fut longtemps, non seulement le plus vaste cimetière de Paris, mais aussi et bizarrement un des principaux lieux de la vie populaire de la capitale ; sans doute parce-que représentant le plus grand espace dégagé dans une ville entassée dans des remparts toujours trop étroits.
Il était situé à l’intersection des grands axes de la ville : la rue St Honoré, ancienne voie romaine Est-Ouest, et les rues St Denis et St Martin, reliant le Nord au Sud du pays en traversant la Seine. Il se trouvait de surcroît aux abords de la Halle, le ventre de Paris.

Ce cimetière, dont la terre avait la réputation de décomposer rapidement les cadavres, engloutit des générations de parisiens — son dernier fossoyeur, François Poutrain, en enfouit environ 90 000 en moins de 35 ans — avant d’être fermé pour cause d’insalubrité en 1786. Les ossements qu’il contenait encore furent transférés dans les Catacombes.
Rabelais, entre autres, le décrit comme un véritable cloaque où fleurissaient pourtant le commerce et la prostitution. Il était entouré de constructions en arcades, renfermant des charniers de sinistre réputation.
C’est sur les murs de l’un d’entre eux, le "charnier des Lingères", longeant de la rue de la Ferronnerie, que fut peinte en 1424 la célèbre fresque représentant une "danse macabre" attribuée par erreur à Jean Charlier, dit Gerson — il avait quitté Paris en 1415. Elle fut malheureusement détruite en 1669 pour élargir la rue adjacente.

La fontaine des Innocents
à l’origine

Notre fontaine des Innocents remplace une des premières et des trois seules fontaines de l’époque, implantée dans les parages vers 1130. L’édifice actuel date de 1549 ; il était à l’origine adossé à l’église des Saints éponymes. La fontaine des Innocents est un lieu traditionnel de rendez-vous des parisiens.

Rue Ste Opportune

Rue de la Ferronnerie à gauche

L’assassinat d’Henri IV
et la bonne plaque

C’est une voie très ancienne qui délimitait au sud, comme nous l’avons vu, le cimetière et le charnier des Saints Innocents.
8-10 : Emplacement d’une boutique à l’enseigne du cœur couronné, devant laquelle Henri IV, bloqué avec son carrosse par ce qu’on n’appelait pas encore un "embouteillage", fut assassiné par Ravaillac le 14 mai 1610 ; et non pas au 11 de la rue, comme l’indique une inscription erronée sur le sol. Une plaque signale par contre l’endroit exact de l’attentat.

La plaque erronée
et une gravure d’époque

Rue St Denis à droite

Rue des Lombards à gauche


33 : Emplacement de l’hospice Ste Catherine, un des premiers hôpitaux de Paris, construit sous Philippe Auguste en 1184.
En 1796 se tint ici le siège de la Société Théophilanthropique dirigée par La Révellière-Lépeaux et animée, entre autres, par Jean-Baptiste Chemin-Dupontès et Valentin Haüy.
Lieu possible, en mars 1313, dans ce qui était alors la rue de la Buffeterie, de la naissance de Giovanni Boccaccio, dit Boccace, fils d’un lombard de Florence, auteur du Décaméron.

Giovanni BOCCACE ►

47 : Nicolas Appert, confiseur de son état, teint ici un magasin dans lequel il fit des expériences sur la conservation des aliments, qui l’amenèrent en 1782 à découvrir la stérilisation ; technique que l’on appela d’ailleurs initialement "appertisation". Cet inventeur de génie, auteur d’une découverte essentielle pour le progrès de l’humanité, mourut dans le dénuement le plus total et dans l’oubli.

Nicolas APPERT ►

Le 25 février 1793 fut déclenchée par les "Enragés", dans ce quartier des Lombards voué au commerce des denrées coloniales dont Jacques Roux était le vicaire, une émeute contre la liberté absolue du commerce des grains ; à la suite de quoi les femmes de la Halle décidèrent de fixer elles-mêmes le prix des marchandises.

Bd de Sébastopol à droite


19 : Siège parisien à l’été 1943 du journal Résistant "Le Franc-Tireur", créé par Jean-Pierre Lévy, Eugène Claudius-Petit et Élie Péju, implanté auparavant à Lyon et animé par Georges Altman, Albert Bayet, Madeleine Rimbaud, Antoine Avinin
9 : Secrétariat, au 12 rue de la Vieille Monnaie, du Club des Alsaciens, "sentinelle avancée des Droits de l’homme", fondé en mars 1848 par Louis dit Aloysius Huber. Ley en était président, Ory, Burck, Rieffal et Henne secrétaires.

Rue de Rivoli à droite

Rue St Denis à droite


8 : Demeure en 1816 d’Eugène-François Vidocq, ancien repris de justice qui fonda, en utilisant ses anciens comparses, la Sûreté nationale, ancêtre de la police du même nom, fortement orientée à l’époque sur la répression du mouvement social naissant.
18 : Café-concert des Halles Centrales, où se tinrent 4 réunions politiques publiques à la fin du Second Empire, animées par Auguste Blanqui, Émile Eudes, Gabriel Marie Brideau, Edmond et Léonce Levraud, Alfred Breuillé, Balzenc, Charles Lullier, Gustave Tridon, Léopold Caria… parmi lesquels de futurs membres de la Commune.
20 : Emplacement de la maison de Philippe Gâtine, ou Gastine, qui fut le théâtre d’un épisode marquant des guerres de religion. En 1569 Gastine, un riche drapier, célébrait clandestinement le culte réformé dans sa demeure à l’enseigne des Cinq croix blanches. Repéré, il fut massacré avec une partie de sa famille ; sa maison fut rasée et remplacée par une pyramide surmontée d’une croix. Lorsqu’après le traité de St Germain, signé l’année suivante, un accord avec Coligny permit de supprimer ce monument provocateur, le Parlement et l’Université s’y opposèrent et des catholiques fanatiques déclenchèrent une émeute qui provoqua à nouveau le massacre de plusieurs protestants.
La croix des Gastines fut finalement transférée dans le cimetière des Innocents, mais l’emplacement de leur maison resta jusqu’à une époque récente vide de toute construction.

Rue Courtalon

Place Ste Opportune


2 : Emplacement de l’église Ste Opportune, qui fut le siège de la Section des Innocents à partir du 21 mai 1790, puis des Halles en 1792, et enfin des Marchés.

Bouche de métro Guimard

Il a fallu très longtemps à l’administration française pour se rendre compte, après qu’un exemplaire sauvé de la casse en ait été exposé dans un musée états-unien, que les bouches de métro d’Hector Guimard étaient de petits chefs-d’œuvre d’Art nouveau. On a donc arrêté un massacre déjà bien entamé, et on a même fini par se payer le luxe de reconstituer certains édicules, dont celui qui se trouve sur cette place. Mais il était trop tard pour ceux de l’Étoile et de la Bastille, d’un intérêt tout particulier, dont le modèle a été perdu.

Traverser la rue des Halles

Rue des Lavandières Ste Opportune

Rue du Plat d’Étain

Le café des Encyclopédistes
hier les amis, aujourd’hui les copines...

1 : Ancien café fréquenté par les philosophes des Lumières : Diderot, d’Alembert, Marmontel… qui rencontrèrent ici les imprimeurs André Le Breton et Briasson pour mettre au point l’édition du 1er tome de l’Encyclopédie en juillet 1751.
17 : Ici se trouvait vers 1650 le bureau de la corporation des Drapiers.

Rue des Déchargeurs à droite


3 : Emplacement du bureau de la Petite poste, c’est-à-dire la poste locale parisienne, créée en 1760 par Claude Humbert Piarron de Chamousset. Elle employait 117 facteurs en 1788.
9 : Une des entrées d’une succession de cours pittoresques datant de 1640, qui abritent entre autres curiosités un remarquable escalier monumental de style Louis XVI.

Cour typique

Rue des Halles à gauche


17 : Une autre entrée de l’enfilade de cours précédemment citée.
30 : Demeure d’Armand Prud’homme, membre du Comité central de la Garde nationale en 1871.

Rue des Bourdonnais


L’impasse des Bourdonnais se trouve sur l’emplacement de la "fosse aux chiens", une voirie établie en 1157, sous Louis VII le Jeune, dans l’ancien fossé de l’enceinte du 11ème siècle. Celle-ci a totalement disparu et pour cause : elle était constituée d’une simple levée de terre surmontée de piquets de bois plantés derrière un fossé. Son parcours même n’a été reconstitué qu’en partie. À l’emplacement de cette Fosse aux Chiens, transformé en lieu de supplices, on brûla en 1349 deux femmes hérétiques de la secte des Turlupins. On y faisait aussi bouillir des faux-monnayeurs.
34 : Encore une entrée de la fameuse série de cours qui couvrent une partie de ce pâté de maisons.
30 : Emplacement de la Crypte de la Chasse, creusée vers 1250 par les Templiers.
11 : Bureau d’Alexandre Ledru-Rollin et siège du journal "La Réforme", créé par ce dernier le 29 juillet 1843, avec la collaboration entre autres de Ferdinand Flocon qui en était directeur, Louis Blanc, Godefroi Cavaignac et Étienne Arago. Journal républicain radical qui joua un rôle important dans la révolution de Février 1848, opposé au "National" monarchiste d’Adolphe Thiers. Mais à cette date, le "foutriquet" avait senti le vent tourner.
C’est dans ces bureaux que se tint, le 21 février de cette fameuse année 1848, une réunion à laquelle participaient Caussidière, Alexandre Martin, dit l’ouvrier Albert, et un certain Delahodde, un flic infiltré, sur l’attitude à tenir face à l’interdiction du banquet politique prévu. Il fut décidé de l’annuler, mais les républicains furent débordés par le peuple excédé. Comme c’est souvent le cas, la révolution se déclencha malgré eux.
C’est ici également que s’élabora trois jours plus tard la liste des républicains de gauche pour la participation au gouvernement provisoire.
11 : Emplacement de la demeure du chimiste Claude-Louis Berthollet, qui découvrit sous le 1er Empire les hypochlorites, dont celui de potasse — l’eau de Javel — et les explosifs chloratés. Comme quoi le génie scientifique peut toujours produire le meilleur et le pire…
Emplacement également de la demeure de Camille Claudel, en 1892, avant qu’elle ne s’installe dans l’île St Louis.

Rue de Rivoli à droite

Rue du Pont Neuf à droite


26 : Siège du club des Halles, créé en mars 1848, dans la halle aux draps alors rue de la Poterie. Blanquart président honoraire, Poirson président, Paton, Charpentier et Delarue secrétaires. Ce club adoptait la Déclaration des Droits de l’Homme, mais en remplaçant la Nature par Dieu.
31 : Prétendue maison natale de Jean-Baptiste Poquelin, le futur Molière, avec inscription et buste à l’appui ; et en prime une erreur de date sur la plaque…
Par contre, Richard Wagner habita bien cet immeuble pendant quelques mois à partir du 17 septembre 1839, lors de son premier séjour à Paris.

Rue St Honoré à gauche

Rue des Prouvaires aller-retour


Au 16 de cette rue, disparue aujourd’hui au profit de l’allée Jules Supervielle, le jeune Eugène Varlin fit son apprentissage professionnel en 1864 dans l’atelier de son oncle, Hippolyte Duru, un relieur de renom à l’époque.
17 : Emplacement du siège du club de l’Association fraternelle médicale. Arthur de Bonnard, fondateur de "l’épicerie véridique", était son président. C’était un club réactionnaire créé pendant la Révolution de 1848.
C’est dans cette rue également que naquit Savinien Hercule Cyrano de Bergerac, le 6 août 1619. Il aurait pu jouer aux osselets avec le jeune Molière, son presque voisin et cadet de 3 ans, qui lui piqua plus tard quelques tirades.
C’est encore dans ces parages que se trouvait la cachette de Pierre Robinault, dit Pierrot, dit Saint-Réjant, ancien officier de marine, pendant la préparation de l’attentat de la rue St Nicaise contre Bonaparte, le 24 décembre 1800.
Des conjurés légitimistes se rassemblèrent eux aussi dans cette rue avant de converger vers les Tuileries lors d’un complot contre Louis Philippe le 1er février 1832.

Rue St Honoré à droite


60 : Siège du Club des Prévoyants pendant la Révolution de 1848.
75 : Demeure de Napoléon Bazin, membre de plusieurs sociétés secrètes républicaines pendant la Monarchie de Juillet.
82 : Demeure de François Chabot, ex moine capucin, Conventionnel auteur du "catéchisme des Sans-culottes". Impliqué dans le scandale de la Compagnie des Indes, il est guillotiné le 5 avril 1794.
93 : Boutique de l’apothicaire chez qui Henri IV aurait reçu des soins après son assassinat le 14 mai 1610.
À l’étage, au dessus de ce qui était devenu une parfumerie, se tint dans la nuit du 7 au 8 mai 1796 chez Jean-Baptiste Drouet, le maître de poste de Sainte-Menehould qui avait arrêté Louis XVI à Varennes, devenu membre de la Conjuration des Égaux, une rencontre clandestine du comité secret réunissant, outre leur hôte, Gracchus Babeuf, Augustin Darthé, Philippe Buonarroti, Charles Germain, Claude Javogues, Huguet, Jean-François Ricord et le général Rossignol. La police, renseignée par le traitre Grisel, intervint mais trop tard. Elle parvint cependant à arrêter Babeuf et Buonarroti deux jours plus tard.

Le carrefour de la Croix du Trahoir fut longtemps un des lieux les plus fréquenté de Paris ; situé à une des principales entrées de la Ville, proche des marchés aux bestiaux de la capitale.
À ce titre il fut dès 1301 un lieu patibulaire avéré, dont la rue de l’Arbre Sec qui y aboutit pourrait tirer son nom évoquant une potence. Certains parlent plutôt d’une enseigne d’inspiration biblique.
On y coupait, entre autres supplices, les oreilles des serviteurs "indélicats".
L’exécution de trois luthériens le 28 octobre 1534 fut parmi les premières de ce qui allait devenir un long chapelet de barbarie. Elles se multiplièrent en effet à partir de cette époque. On supplicia ici jusqu’en 1737.
C’est à ce carrefour que se rassemblèrent les ligueurs de la Sainte Union pour une première tentative manquée de prise du Louvre, menée par Bussy Le Clerc le 22 février 1587.
Ce fut, le 26 août 1648, le point de départ de la Fronde, provoquée par l’arrestation de Pierre Broussel, conseiller au Parlement de Paris qui s’était opposé aux nouvelles taxes créées par Mazarin.

La fontaine du Trahoir

La fontaine, construite en 1776, en remplace une beaucoup plus ancienne de 1359.

96 : Emplacement du pavillon des singes, maison natale de Molière, le 15 janvier 1622.

Emplacement du pavillon des singes
maison natale de Molière

108 : Demeure de Jean-Jacques Pillot, membre blanquiste de l’AIT, signataire de l’Affiche rouge. Élu au Conseil de la Commune en 1871, il vota pour le Comité de Salut public. Il est considéré par Marx comme un précurseur du Communisme matérialiste. Il avait organisé avec Théodore Dézamy le premier "banquet communiste", à Belleville, le 1er juillet 1840.
115 : Pharmacie de 1715 dans laquelle la petite Histoire veut qu’Axel de Fersen soit venu acheter l’encre sympathique qu’il utilisait pour correspondre avec Marie-Antoinette.

Rue de l’Arbre Sec à gauche


Très ancienne voie dans laquelle on a retrouvé un sarcophage monolithique, vestige du cimetière mérovingien de St Germain d’Auxerre.
Elle fut l’un des points les plus chauds de la "Journée des barricades", une insurrection déclenchée le 12 mai 1588 par Henri de Guise et le Conseil des Seize contre Henri III. Ils l’accusaient de vouloir désigner le protestant Henri de Navarre comme son successeur. Le roi dut s’enfuir et laisser la ville aux insurgés. Ce fut la première fois à Paris que l’on dressa des barrages de rue constitués essentiellement de "barriques", d’où le nom qu’elles prirent en même temps que cette journée. Leur érection allait devenir au cours des siècles une tradition chère aux parisiens…
60 : Demeure d’Honoré Daumier en 1832. Il se retrouve emprisonné 6 mois cette année-là pour une caricature de Louis-Philippe 1er en Gargantua. Une sanction à faire rêver les fondamentalistes de tous bords !...
Un puits sur deux niveaux est visible dans la cave du restaurant qui se trouve aujourd’hui à cette adresse.
54 : Fabrique de cierges, doyenne des maisons de commerce de Paris fondée en 1643.
46 : Emplacement du café Gaissier, lieu de réunion de la Ligue des Justes, issue d’une scission de la Ligue de Brennus ; organisation rassemblant des ouvriers immigrés allemands et des intellectuels exilés. Elle avait été créée en 1836 par le tailleur Wilhelm Weiltling. Karl Marx devait la rejoindre à son arrivée à Paris en 1843 et allait la transformer en Ligue des Communistes. Il y avait à Paris entre 40 et 60 000 allemands, dont beaucoup de réfugiés prussiens, dans les années 1840.
Plus tard, dans les années 1950, ce fut le local du PCI trotskyste lambertiste et de sa revue : la Vérité.
40 : Demeure de Jacques Roux, un "curé rouge", auteur de ce qu’il est convenu d’appeler le "Manifeste des Enragés", un des plus radicaux des chefs révolutionnaires. Exclu du club des Cordeliers et arrêté, il se suicida le 10 février 1794 pour échapper à la guillotine.
39 : Eugène de Beauharnais, fils d’Alexandre et de Joséphine, travailla comme apprenti menuisier dans un atelier situé ici pendant la terreur, en 1794. Il fut par la suite adopté par Napoléon.
21 : Hôtel de Sourdis, où Gabrielle d’Estrée, maîtresse d’Henri IV, mourut empoisonnée par une orange en 1599. Certains historiens font encore semblant de se demander à qui profitait le crime…
19 : Demeure de Jules Louis Andrieu, qui avait été professeur de latin des frères Varlin. Élu au Conseil de la Commune, il en fut nommé chef services administratifs. Il vota contre le Comité de salut public et signa le Manifeste de la minorité.
Friedrich Engels, venu retrouver Marx à Paris en 1844 pour fonder la revue "les Annales franco-allemandes", demeura dans un immeuble qui n’existe plus au 11 de cette rue.

Rue de Rivoli à droite


144 : Emplacement de l’Hôtel de Ponthieu, demeure de Gaspard de Coligny, située alors rue de Béthisy. Catherine de Médicis vint ici pour négocier la paix avec les protestants le 30 juin 1572. Mais elle allait tenter de le faire assassiner moins de deux mois plus tard. Elle commandita un attentat dans lequel il ne fut que blessé. Il mourut finalement ici deux jours après, massacré lors de la St Barthélemy le 24 août.
La célèbre actrice et cantatrice Sophie Arnould, auteure de bons-mots célèbres, naquit le 13 février 1740 dans ce qui était devenu l’Hôtel de Lisieux.
Le peintre Carle van Loo l’habita à son tour et y eut son atelier 7 ans plus tard.

Rue du Louvre à droite


10 : Le café du Musée, du moins un de ses prédécesseurs, serait à l’origine du mot "restaurant". Un nommé Boulanger, propriétaire d’une auberge qui se serait trouvée selon certains à cet emplacement — d’autres la situent un peu plus loin, dans la rue Jean-Jacques Rousseau — aurait en 1765 affiché une enseigne portant l’inscription latine : "venite ad me omnes qui stomacho laboratis et ego restaurado vos" : venez à moi vous que l’estomac travaille, je vous restaurerai. L’expression serait passée ainsi dans le langage courant.
11-13 : Vestiges d’une tour de l’enceinte de Philippe Auguste intégrés dans le mur d’un immeuble à l’angle de la rue Jean-Jacques Rousseau.

Une tour de l’enceinte de Philippe Auguste

16 : Immeuble style Art nouveau dessiné par l’architecte Frantz Jourdain en 1912.

Rue St Honoré à gauche


Au 118, disparu lors du percement de la rue du Louvre, habitait Jean-Baptiste Treilhard, membre du Comité de Salut Public pendant la Révolution. Il deviendra par la suite l’un des "Directeurs".
121-125 : Hôtel d’Aligre où se trouvait en 1770 l’atelier de Philippe Wilheim Mathé-Curtz, dit Curtius, anatomiste et barbier invité par le prince de Conti, eu égard à ses talents de sculpteur sur cire qu’il mettait en œuvre pour reproduire des organes. Il se lança par la suite dans le portrait et ouvrit deux cabinets dans Paris, dont un au Palais Royal, qui eurent beaucoup de succès. Il forma à cette activité sa nièce Marie Grosholtz, qui s’exila en Angleterre où elle exerça ses talents sous le nom de Mme Tussaud.
123 : Cour d’Aligre, où se tint une réunion politique publique à la fin du Second Empire.
129 : Emplacement de la maison natale de Louis Hébert, premier colon installé au Québec en 1616.

L’oratoire du Louvre

145 : L’Oratoire.
C’était la chapelle Royale du Louvre, construite en 1630.
Talleyrand, puis Treilhard et Bailly, y présidèrent la cérémonie d’intronisation d’évêques constitutionnels.
Il fut le siège de la Section de l’Oratoire du 21 mai 1790 à 1792, puis des Gardes-françaises de 1793 à 1795. Elle était animée par Dhazard, Forestier et Gamory.
L’Oratoire est consacré au culte réformé depuis 1811.
Il abrita de 1941 à 1944 un réseau de sauvetage d’enfants juifs animé par Lucie Chevalley, Maurice Nosley, Odette Bechard, le pasteur Bertrand, Girardot…
148 : Maison étroite construite sur l’emplacement libéré par la démolition de l’enceinte de Philippe Auguste. La porte St Honoré de cette enceinte se trouvait précisément à cet endroit, entre le 148 et le 152. Elle datait d’environ 1190 et fut détruite en 1533.

Rue Jean-Jacques Rousseau


C’est, sur cette portion, l’ancienne rue de Grenelle St Honoré.
Une des seules rues à Paris qui porte le nom d’un personnage l’ayant habitée, avec le quai Voltaire et l’avenue Victor Hugo.
3 : Demeure de Jean-Jacques Rousseau et de Thérèse Levasseur à l’hôtel du Languedoc de fin 1749 à 1756.
13 : Siège de la Coalition des Tailleurs. Ayant élaboré en 1833 une des premières plates-formes revendicatives, le "programme de Grenelle" — rien à voir avec les accords ! —, ces ouvriers menèrent des mouvements très durs en 1840, menés par André Troncin, Aimé Suireau, Charles Delarue, Delorme, Deroy, Wilhelm Weitling et Antoine Müller, contre le marchandage du salaire et la durée du travail. Ils créèrent ici une cuisine communautaire pour pouvoir tenir le coup sur la durée. La répression entraîna de nombreuses arrestations. Troncin et Delorme moururent en prison.
14 : Siège du "Journal de Paris", premier quotidien créé en France, en janvier 1777, par Antoine-Alexis Cadet de Vaux, Louis d’Ussieux et Olivier de Corancez. Il traitait d’événements culturels et de faits-divers. Il fut saccagé par les Montagnards le 13 août 1792, après la chute de la royauté qu’il soutenait. Il disparut définitivement en 1811.

Rue du Pélican


Une ancienne rue de prostitution, comme son ancien nom déformé ne l’indique plus. Elle s’appelait à l’origine rue "Pèle con". Ah, la paillardise de ces parisiens !...
13 : Demeure du poète Gérard de Nerval sous le Second Empire.
14 : Demeure de Jean Anthelme Brillat-Savarin, auteur de "Physiologie de goût", en 1794.

Rue Croix des Petits Champs à droite


13 : Emplacement de la demeure du poète François de Malherbe, de 1606 à 1627. "Enfin Malherbe vint, et le premier en France, il sut mettre en ses vers une juste cadence"…

Rue du Bouloi


2 : Emplacement de la maison natale, en 1585, d’Armand Jean du Plessis de Richelieu, créateur entre autres des compagnies à monopole, futur cardinal ministre de Louis XIII surnommé le "grand satrape".
Son père, François du Plessis de Richelieu était lieutenant général de police, et c’est à ce titre qu’il occupait cet Hôtel de Losse, résidence des Grands prévôts, qui avait été habité avant lui par Antoine de Dreux d’Aubray et La Reynie.
Aujourd’hui café de l’Époque. Nerval y aurait bu pour la dernière fois avant de se suicider le 25 janvier 1855.
4 : Imprimerie Paul Dupont, dirigée par Pierre Chaix, qui cacha pendant l’Occupation, au 4ème sous-sol, sous les égouts, la centrale d’un réseau de renseignement franco-anglais munie d’un émetteur radio. Elle fonctionna sans jamais être repérée de 1940 à 1944.
5 : Le "divin marquis" de Sade est hébergé par Mme de Montreuil en avril 1790. Il sera quelques temps le secrétaire de la Section des Piques, ex Section de la place Vendôme.

Galerie Véro-Dodat


Elle est construite par deux charcutiers-traiteurs, Benoît Véro et François Dodat, en 1826.
38 : Bureaux de "La Caricature", fondée par Charles Philipon et éditée par Aubert en 1830, puis du "Charivari" en 1834 ; revues satyriques auxquelles collaborent Traviès, Grandville, Gavarni, Daumier, Decamps, Henry Monnier
À l’étage, demeure la tragédienne Rachel, "la divine", de 1838 à 1842.

Galerie Véro-Dodat

Rue Jean-Jacques Rousseau à gauche


18 : À l’origine Hôtel de Verthamont, siège des Messageries générales, où se réunissait la loge du Contrat Social de 1779 à 1789.
Hôtel meublé d’Aligre puis de Rennes pendant la Révolution, il héberge Pierre-Victurnien Vergniaud, un des chefs de file des Girondins qui déclara entre autres : "L’égalité, pour l’homme social, n’est que celle des droits". Il fut guillotiné le 31 octobre 1793.
Demeure d’Étienne Cabet à partir de 1840, et siège de son journal, "le Populaire", pendant la Révolution de 1848.
19 : Siège du Cercle-club de la Liberté, présidé par Désévaux. Club réactionnaire fondé en mars 1848, dont le secrétaire était un certain Guichard.
25 : Restaurant de l’Épi d’Or où se tenaient les assemblées du Collège de Pataphysique qui réunissaient Queneau, Ionesco, Prévert, Joan Miró, Boris Vian, et tant d’autres… de 1948 à 1975.
35-51 : Emplacement de l’Hôtel Séguier ou de Bellegarde, demeure du chancelier Séguier qui héberge l’académicien Habert de Cerisy, et où se tiennent les réunions de l’Académie française du 16 février 1643 à 1672.
En 1673, s’y installent les bureaux des Fermiers généraux.

Plus tard on construira ici, alors au 45 rue de Grenelle St Honoré, qui deviendra en 1868 le 35 rue Jean-Jacques Rousseau, une salle dite du Bal de la Redoute. Elle sera pendant plusieurs décennies un lieu privilégié de réunions politiques.
Les saint-simoniens, autour de Saint-Amand Bazard et Prosper Enfantin, y organisent des conférences.
En mars 1848 s’y réunira le club de la Révolution, fondé par Armand Barbès, regroupant Lamieussens, Amable Longepied, Joseph Cahaigne, Théophile Thoré, Laborde, Pichon, Raisan…
Mais aussi le Club Alsacien, sentinelle avancée des Droits de l’homme, animé par Louis, dit Aloysius Huber, Ley, Ory, Burck, Rieffal et Henne.
Ainsi que le club de la Fraternité des Peuples ; club internationaliste présidé par Rebstock, et réunissant des allemands, des italiens, des hongrois et des monégasques.
À partir de septembre, la Réunion Allemande-Parisienne ; société de révolutionnaires allemands réfugiés à Paris, parmi lesquels Moses Hesse, Jakob Lukas Schabelitz, Scherzer, Reininger, Nette, Réchard, Appuhu, Hermann Ewerbeck, German Mäurer et Raspe.
En octobre, le club électoral de la Redoute, fondé et présidé par Arthur de Bonnard et fréquenté par Legenvre, Junius Hamel et Eugène Suë.

Le 7 décembre 1870, cette salle verra la tentative, menée par Pindy et Napia-Piquet, de créer une fédération des clubs parisiens sous le nom de "Club central du Comité républicain socialiste des 20 arrondissements de Paris". Ce sera un échec.
58 réunions du Club Central Républicain s’y dérouleront entre 1870 et 1871.
Le 3 février 1887 s’y ouvrira la première Bourse du Travail de Paris. Celle-ci sera tenue par les "Possibilistes" de Paul Brousse, composante réformiste majoritaire du mouvement ouvrier d’alors.
41 : Demeure de Charles Fourier, hébergé par Saussol à son arrivée de Besançon à Paris, en novembre 1822. Il rédige ici son "Traité de l’association domestique-agricole".

Rue Adolphe Jullien

Rue de Viarmes

La colonne astrologique de Catherine de Médicis
L’Hôtel de la Reine par Israël Silvestre

À l’emplacement de la Halle au Bled, l’actuelle bourse du Commerce, fut construit l’Hôtel de la Reine pour Catherine de Médicis. Cette dernière venant de faire bâtir le château des Tuileries, se rendit compte qu’il se trouvait sur la paroisse de St Germain l’Auxerrois. Ruggieri, son astrologue, lui ayant prédit qu’elle mourrait "auprès de St Germain", elle ne mit jamais les pieds dans son coûteux palais et se fit construire ce plus modeste logis. Catherine mourut à Blois en 1589, assistée d’un confesseur nommé Julien de Saint-Germain. Comme quoi nul n’échappe à son destin…
Par la suite, cette résidence prit le nom d’Hôtel de Soissons et abrita un temps la Bourse de Paris avant de devenir une sorte de tripot — ce qui ne fait pas grande différence — après la banqueroute de Law.

En 1763, on rasa l’Hôtel déjà bien délabré, pour le remplacer par un bâtiment circulaire destiné à recevoir les réserves de blé qui, ne l’oublions pas, représentait la principale denrée alimentaire de l’époque pour une grande majorité de la population. Il fut construit par l’architecte Nicolas Le Camus de Mézières. En 1783, les architectes Jacques-Guillaume Legrand et Jacques Molinos la couvrirent d’une coupole en charpente de bois ; une réalisation majeure pour l’époque, remplacée par une armature en fer en 1899. Il comporte entre autre un escalier à double révolution remarquable ; et pourtant difficile à remarquer puisque son accès est aujourd’hui inexplicablement interdit. La fresque qui orne son plafond représente l’histoire du commerce international. Elle pourrait tout aussi bien évoquer le triomphe de l’Impérialisme français.
C’est aujourd’hui la Bourse du commerce.

La Halle au Bled
et son escalier à double révolution

Place René Cassin


Tour d’observation, sans doute astrologique, de Catherine de Médicis et de son astrologue Côme Ruggieri, seul vestige de l’Hôtel de la Reine.

Retour rue Adolphe Jullien

Rue du Colonel Driant

Rue Croix des Petits Champs à droite


20 : Emplacement du café Allemand, tenu par Mme Mélanie Bourette, la "muse limonadière", et fréquenté entre autres par Voltaire.
23 : Demeure de la marquise de Pompadour de 1751 à 1764.
31 : Siège du Syndicat du personnel de la Compagnie des omnibus, qui compta jusqu’à 1204 membres en 1897.

Rue Coquillière


42 : Étude de notaire Guillonnet-Merville, chez qui Honoré de Balzac travailla comme clerc en 1816 et 1817.

Rue Hérold


10 : Maison natale du compositeur Ferdinand Hérold en 1791.
12 : Siège de la revue "La Politique des femmes, publiée par les ouvrières" après la révolution de 1848.
14 : Hôtel meublé de la Providence, ex 19 rue des Vieux Augustins, où descendit Charlotte Corday en vue d’assassiner Marat, le 11 juillet 1793.
20 : Cabaret de la Tête de Maure, qui servait d’officine à la Chéron, impliquée dans l’affaire des poisons en 1672.
Une des demeures de Ferragus, personnage de l’"Histoire des Treize" écrite par Balzac en 1833. Il la situe dans ce qui était alors la rue de Soly, "la plus étroite et la moins praticable des rues de Paris".
24 : Siège du club des Vieux Augustins, présidé par Dulibois et Ducourneau ; club révolutionnaire créé pendant la Révolution de 1848.
Alexandre Dumas père logea dans cette rue, à l’hôtel des Vieux Augustins, lors de son arrivée dans la capitale en 1823.
Plus récemment, en 1952, le poète André Hardellet, auteur du "Bal chez Temporel" chanté par Guy Béart, y habita également. "Si tu reviens jamais danser chez Temporel…"

Rue Étienne Marcel à droite


43 : Une barricade fut dressée ici pendant la Semaine sanglante, le 23 mai 1871, à l’angle des rues Pagevin et Coq Héron, destinée à protéger l’Hôtel des Postes dirigé par Albert Theisz, contre l’avancée des versaillais.

Rue du Louvre à droite


52 : Hôtel des Postes. Installation du premier distributeur automatique de timbres le 13 mars 1908.
Le 21 août 1944, lors de la Libération de Paris, un char allemand contre-attaqua les Résistants qui s’étaient emparés de la Poste centrale du Louvre le 19.

L’ancien Hôtel des Postes

37 : Siège du journal "Paris-Soir", qui tirait jusqu’à 2 millions d’exemplaires, auquel collaborèrent à partir de 1924 Roger Vailland, Blaise Cendrars, Francis Carco, Joseph Kessel, Antoine de Saint-Exupéry, Jean Cocteau, Joseph Peyré, Jean PrévostAlbert Camus et Pascal Pia étaient secrétaires de rédaction au printemps 1940. Robert Desnos y fut caissier avant de devenir journaliste. Françoise Giroud et Pierre Lazareff y firent leurs débuts.
En 1928, ce dernier créa à la même adresse "Paris-Midi", avec la collaboration de Roger Vailland. Les titres et l’imprimerie furent récupérés sous l’Occupation, à partir du 22 juin 1940, par les collabos, sous la direction du lieutenant Weber, assisté de Schiesslé, Eugène Gerber et Pierre-Antoine Cousteau, le frère du célèbre commandant. Louis Ferdinand Céline y rédigea des articles.
Mais la nuit, en septembre 1942, on y imprimait clandestinement les Lettres françaises, dirigées par Claude Morgan et Jean Paulhan.
À partir du 21 août 1944, ce fut le journal "Libération", fondé par Emmanuel d’Astier de la Vigerie, qui y fut publié ; le 25 du même mois, "Ce Soir", journal du PCF dirigé par Louis Aragon ; et fin 1944, "France libre".
Mais l’imprimerie sortait aussi le "Front national", quotidien gaulliste de gauche fondé par Jacques Debû-Bridel, ex membre du Conseil national de la Résistance.
En 1945, c’est "l’Humanité" qui s’installe dans l’ancien siège de Paris Soir. Elle y restera jusqu’en 1955. Un immense portrait de Staline sera affiché sur la façade à l’annonce de sa mort, le 6 mars 1953.
Un conflit interne éclata au sein du PCF à propos de la publication par la revue "Les Lettres françaises", d’un portrait du Petit père des peuples réalisé par Picasso, considéré par certains comme irrévérencieux, pour ne pas dire sacrilège.

Rue Coq Héron


9 : Siège depuis 1853 de la Caisse d’Épargne de Paris, puis d’Île de France, fondée en 1818 par Benjamin Delessert.
5 : Imprimerie du journal "La Lanterne", fondé par Henri de Rochefort et Hippolyte de Villemessant à la fin du Second Empire, en 1868.
3-7 : Demeure de Casimir Perier, futur ministre sous la Monarchie de Juillet, chez qui se tint une réunion des députés de l’opposition au début de l’insurrection de 1830, le 27 juillet.
Pendant la révolution qui va suivre, le même Casimir Perier laissera sabrer sous ses fenêtres, sans intervenir, des jeunes gens venus l’acclamer.
En 1848, le n° 3 abritera le siège des journaux socialistes "La République" et "L’Organisateur du Travail", animés par Pierre Leroux et Agricol Perdiguier.

Rue Coquillière à gauche


10 : Maison natale, en 1791, de Ferdinand Hérold, compositeur de plusieurs opéras comiques dont "Zampa".
7-10 : Emplacement de la poterne Coquillière, encore appelée porte du Coquillier, porte de Flandre ou de Bohême… de l’enceinte de Philippe Auguste.
1 : Emplacement de l’Hôtel de Nesle, résidence en 1232 de Blanche de Castille, mère de Louis IX qui fut Régente à deux reprises, et plus tard de Jean de Luxembourg, roi de Bohème.
Dans cette rue séjourna, dans une pension à l’image St Roch, le comte de Créqui Berneuiles, un des membres du complot dit du Chevalier de Rohan, organisé en fait par Latréaumont et Affinius van den Enden contre Louis XIV en 1674. Les conjurés projetaient, avec l’aide de la Hollande, l’établissement d’une république, d’abord en Normandie, puis sur toute la France d’alors. Leur conspiration fut découverte au dernier moment et un peu par hasard. Ils furent tous tués lors de leur arrestation ou exécutés.
C’est rue Coquillière que se réunissait la Section de la Halle au Blé pendant la Révolution, entre 1790 et 1795, alternativement avec l’église St Honoré aujourd’hui disparue.

Rue Jean-Jacques Rousseau à gauche


Cette portion est l’ancienne rue Plâtrière.
C’est ici que se fit le rassemblement, à l’annonce de l’insurrection qui venait de se déclencher à Lyon en avril 1834, d’où partit le mouvement Parisien connu surtout pour la brutalité de la répression qui s’ensuivit, organisée par Thiers et Bugeaud et symbolisée par le massacre de la rue Transnonain.
43 : Hôtel du Saint-Esprit aujourd’hui disparu, alors rue Plâtrière, où demeurèrent Jean-Jacques Rousseau et Thérèse Levasseur en juin 1770.
51 : Création par Charles-Louis Havas, le 22 octobre 1835 dans l’Hôtel Bullion, d’une agence de centralisation et de diffusion de feuilles politiques et de correspondance générale, entre autres par pigeons voyageurs. La première agence d’information mondiale qui deviendra l’Agence Havas.
52 : Emplacement approximatif de la demeure de Jean-Jacques Rousseau ave Thérèse Levasseur, au 3ème étage, à partir du 28 décembre 1770. Il y restera jusqu’à sa mort en 1778. Il vit essentiellement en recopiant de la musique.
56 : Siège de la rédaction des journaux "Le Peuple" et "Résistance ouvrière", fondés par Albert Bouzanquet et Léon Jouhaux à leur retour de captivité. Publication d’abord clandestine qui deviendra "Force Ouvrière" le 20 décembre 1945. André Viot en sera le directeur.
61 : Emplacement de l’Hôtel Pagevin, où Mme d’Herwart héberge Jean de La Fontaine qui y meurt le 13 avril 1695.
En 1758 s’implante ici le Bureau central des Postes. Paris compte alors 36 boîtes aux lettres, levées trois fois par jour.
Le 24 février 1848, Étienne Arago s’empare de cette institution qui détermine la maîtrise de l’information entre Paris et la province.
Pendant le Second Empire, un cabinet noir sera installé à l’arrière de l’Hôtel des Postes où un escalier secondaire donne alors accès à la rue Coquillière ; bureau grâce auquel l’agent Simonel permettra au commissaire de police Marseille d’exercer une discrète surveillance sur la correspondance privée… Bah, notre République en a fait bien d’autres !…
En 1871 Albert Theisz, membre de l’Association Internationale des Travailleurs (AIT) élu au Conseil de la Commune et nommé par ce dernier à la direction de l’Hôtel des Postes, s’oppose à la destruction de celui-ci le 23 mai ; ce qui ne l’empêchera pas d’être condamné à mort par contumace. Il parviendra heureusement à se réfugier en Angleterre jusqu’à l’amnistie de 1880.
Les minoritaires qui s’étaient prononcés contre la création d’un Comité de Salut public, dont Albert Theisz, Gustave Lefrançais, Arthur Arnould et François Jourde, s’étaient réunis ici le 14 mai pour élaborer la "Déclaration de la minorité".

68 : Hôtel de Vins, demeure de la famille Dupin, alors rue Plâtrière, chez qui Rousseau est engagé comme précepteur des enfants en 1741 et 1742. La rue prendra son nom en 1793. Dans la cour on peut encore admirer un beau cadran solaire.
80 : À cet emplacement, pendant la Semaine sanglante, une barricade du dispositif de défense de l’Hôtel des Postes fut dressée le 23 mai 1871.

Rue Montmartre à droite


34 : Ici, le pont des Porcherons permettait de franchir le Grand égout, ce cloaque à ciel ouvert qui ceinturait le nord de Paris en suivant les actuelles rues Richer et de Provence. Ce n’est pas pour rien que Paris eut longtemps la réputation de ville la plus nauséabonde d’Europe.
30 : Là se trouvait la porte Montmartre de l’enceinte de Philippe Auguste, comme l’atteste une plaque. On voit encore l’empreinte d’une tour de cette porte dans le mur de la courette de l’immeuble.
15 : Maison natale du Père Joseph, de son vrai nom François-Joseph Leclerc du Tremblay, la fameuse "éminence grise" de Richelieu. Son frère fut nommé gouverneur de la Bastille. En somme, une famille de loyaux serviteurs de ce qu’il est convenu d’appeler l’État…
24 : Il y eut ici pendant l’Occupation un dépôt d’armes clandestin des FTP, constitué par les employés municipaux du nettoyage urbain avec les révolvers dont se débarrassaient les parisiens dans les égouts. Maurice Robinet, cantonnier qui était chargé de sa surveillance, se suicida pour ne pas parler sous la torture.
10 : Passage de la Reine de Hongrie, dont le nom vient du fait qu’une certaine Julie Bécheur, femme de la Halle, reçue comme le voulait la tradition par Marie-Antoinette, fut remarquée par cette dernière pour sa ressemblance avec sa sœur qui était reine de Hongrie. La notoriété qu’entraîna cette distinction monta quelque peu à la tête de la jeune femme qui se prit à défendre la royauté dans une période où elle n’avait plus vraiment la côte. Pour le coup elle en perdit la tête, au sens propre : elle finit décapitée en 1794.

Le passage de la reine de Hongrie

C’est là que demeurait Edmond Dubois de Crancé, dit Dubois-Crancé, député du Tiers aux États-généraux en 1789, puis à la Constituante, qui fut sauvé de la guillotine par Thermidor.
Siège du club des Gardes nationaux pendant la Révolution de 1848.

Rue du Jour


31 : Demeure de la "baronne d’Oliva", en fait Nicole Leguay, une des protagonistes de l’Affaire du collier en 1784.
25 : Emplacement du "Séjour du roi", maison champêtre de Charles V construite aux pieds des remparts en 1370, qui donna son premier nom à la rue, raccourci par la suite d’une syllabe.
9 : Vestiges d’une tour de l’enceinte de Philippe Auguste. La rue est à l’emplacement de son chemin de ronde.

Traverser l’église St Eustache


Elle est pillée en 1520 par la "croisade des Pastouraux" menée par le moine Jacob.
En février 1588, un étudiant y est lynché par la foule pour avoir simplement ri pendant le prêche d’un cordelier.
Elle est le siège de la Section des Postes du 21 mai 1790 à 1792, puis du Contrat Social de 1793 à 1795, dirigées par Alavoine, Desvieux et Lepauvre.
On y célèbre les obsèques de Mirabeau le 2 avril 1791. À ce moment il est encore un héro…
Elle devient temple de l’Agriculture par décret du 2 prairial an III (21 mai 1795), et ce jusqu’au 27 octobre 1798.
Pendant la Commune de 1871, elle est le siège du club Eustache, animé entre autres par Anne-Marie Menant, qui sera honteusement calomniée par les versaillais.
Elle accueillera un temps le Comité des Vingt Arrondissements.
300 Fédérés qui s’y étaient retranchés seront faits prisonniers et fusillés sur place sans jugement le 24 mai 1871, après de violents combats dans les Halles.

Ressortir par l’impasse St Eustache

Rue Montmartre à droite


Elle est rebaptisée rue Mont Marat pendant la Révolution, le 15 novembre 1793, après la mort de "l’Ami du peuple".
1 : Emplacement de la crypte Ste Agnés, dont la construction en 1202, à l’initiative de Jean Allais, fut financée par "l’Écu au poisson", un denier prélevé sur chaque panier de poisson vendu à la Halle.

C’est dans la rue Montmartre qu’Edgar Allan Poe situe le cabinet de lecture où l’on rencontre, dans le "Double assassinat dans la rue Morgue", écrit en 1841, le fameux Dupin, premier détective privé de la littérature.

Rue Rambuteau, à gauche


Nous nous trouvons à ce qu’on appelait "la Pointe St Eustache", carrefour où débouchaient deux rues importantes pour les Halles : la rue Montmartre qui menait vers les zones de maraîchage et d’arboriculture du Nord-Ouest de Paris, et la rue Montorgueil, se prolongeant par la rue Poissonnière qui, comme son nom l’indique, permettait d’amener la "marée" à la capitale en franchissant le "col" de La Chapelle.

Les Halles de Paris

Face à nous s’élevaient les pavillons des Halles, construits en 1852 par l’architecte Victor Baltard Victor Baltard. Ils furent détruits dans les années 1970 pour laisser place au labyrinthe commercial que l’on connaît, qui aura eu une bien moindre longévité. On peut encore voir un exemplaire de ces pavillons Baltard, à condition de se déplacer à Nogent sur Marne où l’un d’eux a été reconstruit.

Mais remontons plus loin dans le temps !
En 1137, Charles VI le Gros fait installer, au lieudit les Champeaux, un marché qui prendra dès 1183 le nom des "Halles".
Et pendant huit siècles et demi, ce quartier deviendra "le ventre de Paris", décrit par Zola et tant d’autres. Il sera dès-lors le lieu le plus populaire et le plus animé de la capitale, où se croiseront les riches noctambules en quête de bonne bouffe et de sensations fortes et les travailleuses et travailleurs du commerce, dont ces "femmes de la halle" que les reines de France se sentaient obligées de recevoir une fois l’an, et les "forts des halles", aux immenses chapeaux, qui constituaient la plus vieille corporation de Paris.

Qui dit lieu fréquenté dit lieu patibulaire. Sur la place que formait ce carrefour fut dressé un gibet qui dut être supprimé en 1318 parce que la puanteur des cadavres nuisait au commerce.
Il fut remplacé par un pilori rotatif où l’on exposait les condamnés dans des carcans qui faisaient de temps en temps un quart de tour ; d’où le nom de "rue Pirouette" qui fut donné à une voie qui y aboutissait.
Un livre de Sébastien Le Prestre de Vauban, demandant à Louis XIV l’instauration d’un impôt égal pour tous, y fut exposé en 1707 — d’où l’expression "mettre au pilori" —. Le célèbre architecte militaire, et cependant humaniste, en mourut de chagrin.

Sébastien Le Prestre de Vauban
Son "projet de capitation" sur la dîme exposé au pilori des Halles

Fait significatif, sans doute, du soi-disant attachement du peuple parisien au régime dictatorial du 1er Empire, la tradition s’était instaurée à l’époque aux Halles d’organiser une collecte pour les soldats déserteurs qui avaient été arrêtés.

Rue de Turbigo


2 : À cet emplacement se trouvait l’ex n° 42 de la rue de la Grande Truanderie. Il abrita, de 1645 à 1790, un établissement des "Frères cordonniers" ; une communauté religieuse fondée par le baron de Renty, exempte des règles corporatives. La concurrence déloyale ne date donc pas d’aujourd’hui…

Rue Montorgueil


9 : Jetez un coup d’œil au passage sur la belle sculpture au dessus de la porte, qui servit d’enseigne au cabaret du Croissant au 18ème siècle. Ça flashe moins que nos néons, mais ça avait une sacré gueule, non ?…
31 : Emplacement de la poterne du Comte d’Artois, percée après-coup, en 1270, dans l’enceinte de Philippe Auguste, pour permettre à la marée de rentrer dans Paris. Elle fut détruite en 1498.
38 : Emplacement du parc aux huitres de Paris, de 1780 à 1866.
Au dessus de l’Escargot d’Or demeurait Joseph Lesurques, un des protagonistes de l’affaire du Courrier de Lyon en 1796.

Rue Mauconseil

La troupe de Turlupin
Évocation du théâtre de l’Hôtel de Bourgogne

32-34 : Le 30 août 1548, on construisit dans l’Hôtel de Bourgogne une salle où s’installa la "Troupe Royale", dite aussi des "Grands Comédiens", la seule troupe de théâtre autorisée jusqu’en 1629.
La troupe des Confrères de la Passion n’avait pu jouer auparavant qu’à condition de ne présenter que des "mystères" religieux et des "soties". Rappelons que jusqu’à une époque encore plus tardive, les comédiens étaient excommuniés et ne pouvaient être enterrés en "terre chrétienne". Ce fut le cas de Molière, et d’Adrienne Lecouvreur encore en 1730.
Mais les choses bougent à partir de 1615. Les premières affiches apparaissent en 1617. Les "Enfants sans souci" s’installent dans cette salle pour jouer des pièces profanes. La troupe du Pont Neuf, dirigée par Henri Legrand dit Turlupin, avec Robert Guérin dit Gros-Guillaume, et Gaultier-Garguille, s’y installe à partir de 1630. Des gamins du quartier assistent à leurs représentations ; ils ont pour nom Hercule Savinien Cyrano de Bergerac et Jean-Baptiste Poquelin…
En 1680, Louis XIV ordonne la fusion des troupes de Tiberio Fiorelli, alias Scaramouche — les Italiens, installés au Petit Bourbon —, avec celle de la rue Guénégaud dirigée par Armande Béjart — Molière est mort en 1673. Les deux troupes s’installent ici et forment l’embryon de ce qui deviendra la Comédie française.
En 1697, les Italiens sont chassés de Paris pour avoir donné "La fausse prude", visant Mme de Maintenon. Ils y reviennent triomphalement le 1er juin 1716 avec la troupe de Luigi Riccoboni, dit Lélio, dans un théâtre refait à neuf, invités par Philippe d’Orléans devenu régent après la mort de Louis XIV.

Le 19 novembre 1827, le poste de police de la rue Mauconseil est attaqué lors d’une émeute qui éclate suite à la manipulation des élections par le gouvernement Villèle. Un jeune étudiant du nom d’Auguste Blanqui sera blessé au cou dans les affrontements qui s’ensuivront.
Le même poste de police sera à nouveau pris d’assaut par les insurgés du 5 juin 1832, à l’occasion des obsèques du général Lamarque.

Rue Française à droite


3 : Lieu de réunions de la Société des Amis des Noirs, créée le 19 février 1788 et animée par l’abbé Grégoire, Brissot, Condorcet… C’est elle qui sera à l’origine de l’abolition de l’esclavage par la Convention le 4 février 1794. Esclavage que Bonaparte s’empressera de rétablir en 1802…

Rue de Turbigo à gauche

Rue Étienne Marcel à droite


20 : La tour de Jean Sans Peur est construite sur la base d’une plus ancienne faisant partie de l’enceinte de Philippe Auguste.
C’est là que le "bourguignon" s’enferme par peur des représailles après l’assassinat de son cousin et frère du roi, Louis d’Orléans. Nous sommes en 1408, en pleine guerre de Cent ans. Armagnacs, alliés des anglais qui occupent le royaume, et Bourguignons s’entretuent à-qui-mieux-mieux jusque dans les rues de Paris où les massacres feront plus de morts que la St Barthélemy.

14 : On ne se lasse pas d’admirer ces bouches de métro dessinées par Hector Guimard à la belle époque de l’Art nouveau… Celle-ci date de 1908.
6 : Demeure de Karl Schoënhaar, réfugié allemand membre du PCF, qui avait constitué pendant l’Occupation un dépôt et atelier de réparation d’armes récupérées, avec l’aide d’Hélène Vivet et de M. Leblois le concierge de l’immeuble. Karl faisait partie du groupe qui organisa les premiers attentats antinazis à Paris. Il sera fusillé au Mont Valérien et Hélène sera déportée.

Rue St Denis à droite


135 : Emplacement de la porte St Denis, dite Porte des Peintres, ou Porte aux Peintres, de l’enceinte de Philippe Auguste, démolie en 1535.
133 bis : Emplacement de la ci-devant église St Jacques de l’Hôpital, siège à partir du 21 mai 1790 de la Section d’abord appelée de Mauconseil — ce qui signifie "mauvais conseil" en vieux français —, puis Section de Bon Conseil ; logique !... Elle était animée par Bergot, Jemptel et Lechenard.
Vergniaud fait annuler le 4 août 1792 une délibération de cette section datant du 31 juillet, qui récusait Louis XVI comme roi des Français. Cela fera partie des griefs qui le conduiront à la guillotine avec les Girondins.
129-135 : L’hôpital St Jacques aux Pèlerins qui se trouvait ici accueillait les voyageurs vers St Jacques de Compostelle.
120 : À cette hauteur fut érigée la plus importante des quatre barricades de la rue St Denis lors de l’émeute dont nous avons parlé plus haut, du 19 novembre 1827. Elle fit là 4 morts.
Le passage du Bourg-l’Abbé fut construit en 1828 par les architectes Lusson et Blondel, et décoré par Millet, sculpteur des cariatides.
107 : C’est ici, devant le Logis du roi, que les corps constitués prêtaient serment de fidélité aux nouveaux souverains de France lors de leur entrée dans la capitale, venant de la basilique de St Denis où ils venaient d’être sacrés.
92 : Là se trouvait, toujours le 19 novembre 1827, une autre barricade où, suite à une provocation policière de Coco Lacour, le chef de la Sûreté qui avait succédé à Vidocq, eut lieu l’affrontement dans lequel le jeune Blanqui fut blessé.
92 bis : L’église St Leu - St Gilles abrita le club Leu pendant la Commune de Paris en 1871.

Rue de la Grande Truanderie à droite


20 : Emplacement, au carrefour d’Ariane, du puits d’Amour qui donna naissance à la légende d’Agnès Hellebick et, conséquemment, à un pèlerinage des amoureux.
26 : C’est face à cet immeuble, au 21 rue de la Grande Truanderie, que se situait la maison du tailleur Tissot, chez qui se cachait, recherché par la police du Directoire, Gracchus Babeuf.
Ce dernier, le 4 mai 1796, y avait rencontré Ricord, contacté par l’intermédiaire de Charles Germain, pour une tentative de constituer un front avec les Montagnards. Mais c’avait été un échec.
C’est ici que furent arrêtés, le 21 floréal an IV (10 mai 1796), par le commissaire Dossonville, lors d’une réunion du directoire secret, trahis par Grisel, un agent provocateur infiltré, certains dirigeant des Égaux, dont Babeuf, Philippe Buonarotti, Lambert Clérex, Nicolas Pillé et le général Fyon.
Grisel fut arrêté avec eux pour donner le change. Libéré comme il se doit, il allait trahir à nouveau un peu plus tard, lors de la tentative d’insurrection dite du Camp de Grenelle.

Cette rue a également abrité la plus ancienne "cour des miracles" de Paris, d’où peut être son nom...

Rue Pierre Lescot aller-retour


22 : Emplacement du restaurant Schreiber, lieu de réunions de la Ligue des Justes, constituée en 1836 à l’initiative du tailleur Wilhelm Weiltling par des ouvriers allemands immigrés. Nous avons déjà vu que Karl Marx la rejoignit à son arrivée à Paris en 1843.

Rue Mondétour à gauche

Le cabaret Corinthe hier
et son emplacement aujourd’hui

2 : L’auberge de l’Escargot Couronné, à l’angle de la rue de la Chanverrerie, a servi de modèle à Hugo pour le cabaret Corinthe de ses "Misérables", le quartier général des Amis de l’ABC devant lequel se trouve, dans son roman, la barricade sur laquelle meurent Gavroche et Enjolras le 6 juin 1832.

1 : En 1933 s’installera ici le siège du Comité international d’aide aux victimes du fascisme, à l’initiative de Willy Münzenberg, promoteur d’un Livre brun sur les crimes nazis.

Rue Rambuteau, à gauche


108 : Maison natale, en 1655, de Jean-François Regnard, auteur du "Distrait" et du "Légataire universel".
C’est d’ici que part, le 1er mars 1382, la révolte des Maillotins. Un fermier de l’impôt veut prélever sur une marchande de cresson l’aide sur les fruits et légumes qui vient d’être instaurée, et c’est tout le quartier des Halles qui s’embrase, puis toute la ville. Les émeutiers s’arment de maillets de plomb entreposés à la Maison commune pour la défense des remparts et tuent les collecteurs d’impôt qu’ils peuvent débusquer. Ils veulent mettre à leur tête le prévôt Hugues Aubriot qui refuse. La répression sera terrible.
Le bourreau Capeluche, qui s’était mis à la tête d’un parti de Bourguignons ayant massacré des Armagnacs pendant la révolte des Cabochiens fut arrêté dans un cabaret qui se trouvait dans ces parages le 23 août 1418.
En 1709, sous Louis XIV, une manifestation de femmes de la Halle, portant leurs enfants mourant de famine, se forme ici pour aller à Versailles réclamer du pain. Elles seront arrêtées par la troupe au pont de Sèvres.
De violents combats se déroulent dans le quartier pendant les "Trois Glorieuses", le 28 juillet 1830.
De même le 23 février 1848.

Rue Pierre Lescot à droite


C’est dans cette rue que demeure Louis Rossignol, un des meneurs de l’insurrection de Juin 1832.

Rue des Prêcheurs


29 : Maison natale de Pierre Sylvain Maréchal, dont le père était ici marchand de vin. Il deviendra l’un des dirigeants de la Conjuration pour l’Égalité, dite de Babeuf, et rédigera ce qu’il est convenu d’appeler le "Manifeste des Égaux". Il est aussi l’auteur de la "Chanson nouvelle à l’usage des faubourgs", mais pas celui, comme on l’a longtemps cru, du "Chant des Égaux", écrit en fait par Charles Germain.

Vous trouverez le texte de ces deux chants, sous Word, en pièce jointe, en haut à droite de cette page

Rue St Denis à droite


79 : Siège du journal anarchiste "Le Libertaire", qui parut pendant la guerre d’Algérie entre le 1er décembre 1955 et le 14 juillet 1956, créé par Georges Fontenis et financé par Georges Brassens.
Ce fut également par la suite le local de la fraction de la CNT espagnole réformiste en exil, entre 1960 et 1976.
60 : Emplacement, de 1795 à 1858, de la Cour Batave, cité commerçante décrite par Balzac dans "César Birotteau".

Rue de la Cossonnerie à droite


Dans cette rue demeurait l’apothicaire Antoine Quinquet, inventeur en 1780 d’une lampe à huile dont le nom fut repris par l’argot pour désigner des yeux brillants.
Elle abrita pendant la Révolution le Siège de la Section des Innocents, qui devint section des Halles de 1790 à 1792, et du Marché de 1793 à 1795.
Mathurin Bouin, ouvrier en bas, en était juge de Paix. Il habitait cette même rue. C’est chez lui que se tint, en octobre 1795, la première réunion de ce qui devait constituer la Conjuration des Égaux.

Rue Pierre Lescot à gauche

Retour place Joachim du Bellay

La fontaine des Innocents aujourd’hui
Le marché des Innocents en 1822

Fin du parcours