LE PÈRE LACHAISE RÉVOLUTIONNAIRE

Lundi 13 janvier 2020 // ► PÈRE LACHAISE

Vous trouverez ci-contre, sous fichier Word, le texte de cette balade accompagné d’un plan
ainsi que les paroles de L’Internationale

En fin de page est reproduit un plan du Père Lachaise communard, édité par la Mairie de Paris, avec sa nomenclature

LE PÈRE LACHAISE RÉVOLUTIONNAIRE


OVERNEY Pierre, dit Pierrot (59ème division)



Militant maoïste de la Gauche prolétarienne.
Licencié par la régie Renault pour son militantisme, il vient avec la GP à la porte de l’usine pour distribuer un tract intitulé "On assassine à Paris", invitant les ouvriers à commémorer le massacre de Charonne en février 1962.
Il est tué par Tramoni, agent de sécurité, le 25 février 1972 à 14 h 30, devant les grilles de l’avenue Émile-Zola.
Le samedi 4 mars 1972, jour de ses obsèques, une manifestation rassemble plus de 120 000 personnes. Jean-Paul Sartre et Michel Foucault y participent.
Le 8 mars 1972, en riposte à cet assassinat, la GP kidnappe Robert Nogrette, chef adjoint chargé des relations sociales à Billancourt. Elle le libère deux jours plus tard.
Le 25 mars 1972, le groupe "Pour une critique révolutionnaire" diffuse à Paris et dans la région parisienne plusieurs milliers d’exemplaires d’une affiche intitulée "Ni de votre mort, ni de votre survie".
Le 23 mars 1977, Jean-Antoine Tramoni est assassiné par les NAPAP (Noyaux armés pour l’autonomie populaire), composés entre autres d’anciens militants de la GP.
Le 17 novembre 1986, le nom de Pierre Overney est repris par le groupe Action directe lors de l’assassinat de Georges Besse, patron de la Régie Renault.


BLANC Louis (67ème division)



Journaliste, il fonde en 1839 la Revue du Progrès. Il y publie la même année L’Organisation du travail, ouvrage fondamental dans lequel il s’attaque à la concurrence anarchique et préconise un système d’associations à but lucratif contrôlées par l’État la première année seulement.
En 1843 il entre au comité de direction du journal "La Réforme" aux côtés de Ledru-Rollin, Lamennais, Schoelcher et Godefroy Cavaignac. Il participe activement à la campagne des banquets et devient membre du gouvernement provisoire constitué lors des journées révolutionnaires de février 1848. Il préside une commission du gouvernement pour les travailleurs appelée la commission du Luxembourg affirmant le droit au travail et proposant la formation d’ateliers sociaux financés par l’Etat, assurant un salaire aux travailleurs soumis aux aléas du marché du travail.
Son projet déformé donne naissance aux ateliers nationaux dont la fermeture provoquera les journées révolutionnaires de juin 1848.
Considéré comme responsable, il s’exile en Grande-Bretagne où il reste jusqu’à la chute du Second Empire.
À son retour il devient député d’extrême gauche. Dès septembre 1871 il dépose un projet de loi d’amnistie.


FLOURENS Gustave (66ème division)



Fils du célèbre physiologiste, il succède à 25 ans à son père au Collège de France.
Révoqué pour son enseignement athée et matérialiste, il collabore en 1868 à “La Marseillaise” d’Henri Rochefort.
Exilé à Londres, il se lie d’amitié avec la famille Marx.
Emprisonné après la journée du 31 octobre 1870 où les révolutionnaires avaient tenté de prendre l’Hôtel de Ville, il est libéré de Mazas par les insurgés le 21 janvier 71.
Demeurant à Belleville, il est élu membre de là Commune par le XXème arrondissement, nommé à la Commission militaire et général de la 20ème légion.
Il est arrêté à Chatou lors de la désastreuse sortie du 3 avril 1871. Bien que prisonnier, il est sauvagement abattu d’un coup de sabre par un officier versaillais, homme de main zélé de son maître Adolphe Thiers.


VALLÈS Jules (66ème division)



Etudiant en droit à Paris en 1850. Adversaire du régime impérial, il lance en 1867 le journal “La Rue”.
Il est élu membre de la Commune par le XVème arrondissement et nommé membre des Commissions de l’enseignement et des Relations extérieures.
Directeur du “Cri du Peuple”, il participe aux combats de la Semaine sanglante.
Réfugié à Londres, il y termine sa trilogie semi autobiographique de Jean Vintgras : “L’Enfance, le Bachelier, l’Insurgé”. Séverine, sa secrétaire, s’illustrera par la suite en tant que journaliste.
Ses obsèques sont l’occasion d’une des premières et des plus importantes manifestations de commémoration de la Commune après l’amnistie, en février 1885.



MONUMENT DES GARDES NATIONAUX (72ème division)


Sortis pour rompre l’encerclement de Paris par les Prussiens assiégeant la capitale, ils furent tués au combat de Buzenval suite à une trahison.


CLÉRAY François Eugène (71ème division)



Insurgé en 1848, transféré en Algérie puis gracié en 1854.
Il cache Blanqui chez lui après les événements de la Villette en juillet 1870 puis lors de la journée du 31 octobre.
Il est élu adjoint au maire du 3ème arrondissement en novembre 1870, puis conseiller municipal de 1873 à 1877.


DAVID Jacques Louis (56ème division)



Membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture qu’il combattra sous la Révolution. Second et premier prix de Rome, premier prix décennal du tableau National, second prix décennal du tableau d’Histoire. Chevalier, officier puis commandeur de la Légion d’honneur.
Il sera député de la Seine, député de la Convention nationale, président du club des Jacobins, membre du Comité de sûreté générale et président de la Convention du 5 au 21 janvier 1794.
En janvier 1793 il vote pour la mort du roi Louis XVI, sa femme intente une procédure de divorce, ils se remarieront en 1796. En tant que membre du Comité de sûreté générale et président de la section des interrogatoires il contresigne de nombreux mandats d’arrestation et arrêtés traduisant les suspects devant le tribunal révolutionnaire.
Le 20 prairial an II (8 juin 1794), il organise la fête de l’Être suprême au Champ de Mars.
À la vente du collège de Cluny, en 1795, la chapelle lui servira d’atelier.
Sous la Restauration, du fait de son passé de révolutionnaire et d’artiste impérial, il se réfugie à Bruxelles ou il restera jusqu’à sa mort.
À sa mort le gouvernement français refuse son rapatriement, il est enterré à Saint-Josse-ten-Noode et, En 1882, ses restes sont transférés au cimetière de Bruxelles sur le territoire de la commune d’Evere.
Son cœur repose à Paris au cimetière du Père-Lachaise à côté de son épouse et de ses enfants.


BESLAY Charles Victor (10ème division)



Il participe à la charbonnerie dans les années 1820.
Il est élu conseiller général puis député du Morbihan en 1831.
Monté à Paris, il fonde une usine de machines à vapeur dans laquelle il essaie d’appliquer les idées de Proudhon, qui est son ami. Nommé commissaire de la République dans le Morbihan par le gouvernement provisoire de 1848, élu à l’Assemblée constituante, il approuve la répression contre les insurgés de juin.
Sous le Second Empire, il se ruine en créant une banque d’échange et d’escompte appliquant les idées de Proudhon. En 1866, il adhère à l’Association internationale des travailleurs, l’A.I.T.
Pendant le siège de Paris par les prussiens, il est délégué par le 4ème au Comité central républicain des Vingt arrondissements.
Le 26 mars il est élu au Conseil de la Commune par le 6ème arrondissement. Il en est le doyen. Le 29 mars, il est nommé membre de la Commission des Finances et devient le délégué de la Commune auprès de la Banque de France. Il votera avec la minorité contre la création d’un Comité de salut public.
Après la Semaine sanglante, il se réfugie en Suisse grâce à un laissez-passer du gouvernement de Thiers, le remerciant ainsi d’avoir protégé le trésor de la Banque de France en la faisant occuper par un bataillon de la Garde nationale favorable à Versailles.
En décembre 1872, le conseil de guerre prononce un non-lieu en sa faveur.


LAKANAL Joseph (11ème division)



Député de l’Ariège à la Convention, il siège parmi les Montagnards et vote la mort de Louis XVI.
Membre du Comité de l’Instruction publique, c’est sur sa proposition que la Convention décide la fondation de 24 000 écoles primaires, le 18 novembre 1794.
En 1795, il fait voter l’organisation des écoles normales.
Nommé député à deux reprises par le département de Seine-et-Oise en 1798, il refuse cet honneur. L’année suivante il est envoyé à Mayence en qualité de commissaire pour organiser les nouveaux départements réunis à la France.
On lui doit la conservation du Jardin des Plantes, qu’il fait réorganiser sous le nom de Muséum national d’histoire naturelle.
Il est à l’origine de la fondation de l’Institut de France.
Exilé aux États-Unis comme régicide pendant la Restauration, il rentre en France en 1833 et y meurt dans la misère en 1845.


LALLEMAND Nicolas (13ème division)


Étudiant tué par la garde royale lors d’une manifestation contre Louis XVIII qui se déroulait le 3 juin 1820 place du Carrousel au cri de ’Vive la charte".
Sa tombe devint un lieu de rassemblement des opposants à la Restauration qu’on appelait alors les Libéraux.


GERMAIN Sophie (16ème division)



Mathématicienne autodidacte, née en 1776, elle fait parvenir une étude à Lagrange sous le pseudonyme d’Antoine-Auguste Leblanc. Lagrange est impressionné. Forte de son soutien, elle parvient malgré les obstacles à s’introduire dans le milieu scientifique. Elle entretient une correspondance avec Carl Friedrich Gauss qui ne connaîtra jamais sa véritable identité.
En 1816, sa théorie sur la vibration des surfaces élastiques obtient le 1er Prix de l’Institut de France, ce qui lui permet d’entrer à l’Académie des Sciences.
Connue surtout pour sa théorie des nombres premiers, elle a également contribué à renforcer les connaissances dans le domaine de l’élasticité. Mais sa plus remarquable découverte reste sa démonstration partielle du théorème de Fermat.


RASPAIL François (18ème division)



Chassé de l’enseignement pour ses opinions politiques, il entreprend des recherches qui l’amènent à découvrir l’existence des microbes avec 40 ans d’avance, ce qui lui vaut d’être persécuté par la science officielle.
D’abord libre-penseur, il adhère à la Charbonnerie, société secrète née en Italie.
Blessé sur une barricade pendant les Trois glorieuses en 1830, il sera décoré de la Croix de Juillet.
Médecin des pauvres, il est l’un des premiers propagateurs de l’hygiène et de l’antisepsie.
Pendant la Commune, il dénonce la répression versaillaise. Élu député, il se bat pour l’amnistie des Communards.
Les obsèques de sa fille, le 18 décembre 1876, sont l’occasion d’une des premières manifestations en souvenir de la Commune alors que celles-ci étaient rigoureusement interdites.


SCHOELCHER Victor (50ème division)



Visitant Cuba en 1830, il y est révolté par l’esclavage. De retour en France, il publie des articles, des ouvrages, multiplie ses déplacements d’information et adhère à la Société pour l’abolition de l’esclavage. Il n’aura de cesse de lutter pour la libération des esclaves.
Nommé sous-secrétaire d’État à la Marine et aux colonies dans le gouvernement provisoire de 1848, il contribue à faire adopter le décret sur l’abolition de l’esclavage dans les Colonies. Le décret paraît au Moniteur le 5 mars.
De 1848 à 1850 il siège à gauche comme député de la Martinique et de la Guadeloupe.
Lors du coup d’État du 2 décembre 1851, il est présent aux côtés de Baudin sur la barricade où celui-ci sera tué.
Ses cendres ont été transférées au Panthéon le 20 mai 1949.


MIOT Jules (52ème division)



Député à l’Assemblée Constituante en 1848, il est déporté en Algérie à la suite du coup d’État du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte. Gracié en 1860, il fonde à Paris le journal "Le Modéré" et une société secrète anti-bonapartiste. Il est arrêté et purge une peine de trois ans de prison pour complot. Il s’installe à Londres où il adhère à l’Association internationale des travailleurs.
Il revient à Paris après le 4 septembre 1870. Le 26 mars 1871, il est élu au Conseil de la commune par le XIXe arrondissement, il siège à la commission de l’Enseignement. C’est lui qui proposera la création du Comité de Salut public.
Il se réfugie en Suisse après avoir été condamné à mort par contumace par le conseil de guerre.


MICHELET Jules (52ème division)



Historien républicain convaincu, auteur d’une monumentale Histoire de France et d’une Histoire de la Révolution française.
Professeur au Collège de France, il s’opposa à l’influence des jésuites dans l’enseignement.
Il refusa en 1848 de participer à un gouvernement qui faisait tirer sur le peuple. Il sera suspendu de son poste au Collège de France. En 1851, il refuse de prêter serment à Napoléon III.
Son œuvre est considérable et éclectique. Entre autres, il démontra avec audace la fonction utile et salutaire des sorcières au Moyen Âge, face au savoir officiel détenu et édicté par l’Église.


BATTERIE DE CANONS DE LA COMMUNE (48ème division)


Installée au carrefour des avenues Frédéric Soulliè, Cail et des Ailantes.


AUCLERT Hubertine (49ème division)



En 1876, elle fonde une société qui soutient le droit de vote des femmes et milite contre les lois du Code civil napoléonien qui ont institutionnalisé la subordination des femmes aux hommes. Cette société devient en 1883 Le suffrage des femmes. Une vraie république comporte le double droit des femmes d’être électrices et éligibles.
En 1878, elle utilise les méthodes des suffragettes anglaises. Elle entame, à partir de 1880, une grève de l’impôt : privées de représentation légale, les femmes ne devraient pas être imposables.
En 1881, elle crée le journal La citoyenne dans lequel elle souligne la stratégie d’occultation des hommes qui ont gommé de la mémoire collective la participation des Françaises aux révolutions de 1789 et 1848 et fait d’elles les éternelles sacrifiées de l’histoire. Ce qu’elle appelle l’esclavage des femmes renvoie au travail domestique gratuit dont l’homme profite et dont il réserve la charge à la femme. Elle défend le droit à la retraite pour les ménagères puis pour les mères de famille perpétuatrices de l’espèce humaine. Elle propose de féminiser les noms de métiers monopolisés par les hommes et de masculiniser les noms d’occupations féminines.
En 1884, elle dénonce la loi sur le divorce et propose l’idée d’un contrat de mariage entre conjoints avec séparation de biens. Elle réclame la féminisation de certains mots comme témoin, avocat, électeur, député...
En 1888, elle part pour quatre ans avec son mari, juge de paix dans l’Oranais, en Algérie. Hubertine dénonce l’influence néfaste du colonialisme français et le mariage précoce des fillettes ; elle réclame l’éducation des filles et l’affranchissement des femmes musulmanes.
En 1910, elle se présente aux Élections législatives en France mais sa candidature n’est pas retenue.


SITE DES DERNIERS COMBATS (48ème et 49ème divisions)


Lieu rendu célèbre par une gravure représentant des combats au milieu des tombes pendant la semaine sanglante.
On trouve encore des traces de balles sur certaines sépultures.


DELESCLUZE Charles (49ème division)



En 1848, il est élu député et proclame la République à Valenciennes.
Il sera emprisonné successivement à Sainte-Pélagie, Belle-Île, Corte, puis Cayenne en 1858. Là, il est dirigé sur l’Île du Diable, séjour des détenus politiques. Le 14 nov. 1858, il se lie d’amitié avec Alexandre Franconie et devint le précepteur de son fils Gustave Franconie.
Libéré en 1860 suite à une amnistie générale, il lance le journal “le Réveil”. Sa vie est partagée entre la prison, la clandestinité et l’exil.
Élu député le 8 février 1871, puis à la Commune par le XIème arrondissement. Membre de plusieurs Commissions, délégué à la Guerre.
Désespéré par la défaite, il se fait tuer volontairement sur la barricade qui barre le bd Voltaire à son débouché sur la place de la République.
Considéré comme en fuite bien que décédé, il sera condamné à mort par contumace en 1874.


PYAT Félix (46ème division)



Commissaire du Gouvernement en 1848, député, exilé. Rentré après le 4 septembre 1870, il lance “le Combat”, puis fonde en février 1871 “le Vengeur”.
Élu député le 8 février 1871. Membre de la Commune élu du Xème arrondissement, il siège à la Commission exécutive et à celle des Finances, puis au Comité de Salut public.
Exilé, il revient après l’amnistie et devient député des Bouches-du-Rhône en 1887.
Personnage très controversé que certains appelleront "le mauvais génie de la Commune".
Marx dira de lui : "Ou c’est un maniaque, ou c’est un agent de la police" (lettre à Kugelmann du 5 décembre 1868).


CAPPELLARO Charles Romain (81ème division)



Sculpteur, élève de David d’Angers, Duret et Rude. Il sert dans la Garde Nationale et est élu délégué de la Légion au Comité central. Sous la Commune, il est membre de la Commission des Artistes et de la délégation et du bureau militaire du XIème qui firent réquisitionner et brûler la guillotine. Déporté en Nouvelle-Calédonie, il revient en France après l’amnistie.


OKOLOWICZ Auguste (79ème division)



Chanteur, fils de réfugiés polonais. En 1870, il est capitaine de la Légion des Volontaires de la France. Sous la Commune, il commande le 90ème bataillon de la Garde nationale. Membre de l’état-major de Dombrowski, il est blessé, fait prisonnier, mais s’évade. Ses quatre frères servirent sous le siège de Paris et la Commune : Georges tué à la bataille d’Artenay, Charles fusillé, Ferdinand déporté, Edouard exilé.


PERDIGUIER Agricol (85ème division)



Après un apprentissage de charpentier chez son père, il devient compagnon du tour de France, dans la société du Devoir de liberté, sous le nom d’Avignonais la Vertu.
Sa passion pour le compagnonnage l’entraînera sur pas moins de trois tours de France.
Ces voyages lui font découvrir une triste réalité, le combat fratricide des différentes sociétés de compagnonnage, qui est le reflet des conflits de société de cette époque. Il militera pour la pacification des rapports entre elles.
En 1838, il publie un "Livre sur le compagnonnage", le premier écrit sur les compagnons et par un compagnon. Il attire l’attention d’intellectuels comme Eugène Sue et Georges Sand. Il entretient une correspondance suivie avec Victor Hugo et Lamartine.
Il ouvre dans le Fbg Saint-Antoine une librairie où il donne des cours de dessin technique. Ce magasin sera fréquenté par Gambetta et Jules Ferry.


DUMAY Jean-Baptiste (Columbarium 5562)



Ouvrier chez Schneider à 13 ans. Animateur d’un Comité républicain en septembre 1870.
Nommé maire provisoire du Creusot où il proclame la Commune le 25 mars 1871.
Arrêté, il s’échappe et s’exile en Suisse. Condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité.
Député de Belleville en 1889. Régisseur de la Bourse du Travail en 1896.


GUESDE Jules de son vrai nom Jules BAZILE (Columbarium 6323)



C’est de Toulouse, puis de Montpellier, qu’il soutient l’insurrection de la Commune. Ses articles lui valent une condamnation à l’emprisonnement qui le pousse à l’exil. Réfugié en Suisse puis en Italie, il adhère à l’AIT.
De retour en France en 1876, il s’attache à reconstituer le mouvement ouvrier décapité après la Commune.
Il lance avec Paul Lafargue le journal L’Égalité (il parait avec quelques interruptions de 1877 à 1883), qui diffuse en France des idées marxistes. Le groupe "collectiviste" qu’il dirige obtient la majorité au congrès ouvrier de Marseille de 1879, prélude à la fondation en 1882 du Parti Ouvrier, dénommé Parti ouvrier français en 1893.
Très vite, apparaissent des divergences avec les "possibilistes" menés par Paul Brousse et Jean Allemane.
Comptant à peine 2 000 membres en 1889, le Parti Ouvrier revendique 20 000 militants en 1902 et conquiert ensuite plusieurs grandes municipalités, notamment Roubaix. Il atteint son point haut électoral aux législatives de 1893.
Très populaire dans le Nord, bastion d’un POF soutenu par les ouvriers du textile et de l’industrie, profitant d’une influence moins forte et moins durable dans le "Midi rouge", Guesde entre à la chambre des députés une première fois en 1893 pour la circonscription de Roubaix en s’affirmant "collectiviste, internationaliste et révolutionnaire". Battu en 1898 et 1902, il est réélu en 1906. Il conserve son siège jusqu’à sa mort en 1922.
Sous son impulsion, le Parti Ouvrier sera un des fondateurs en France des journées du 1er Mai.


MAKHNO Nestor Ivanovitch (Columbarium 6686)



Anarchiste Ukrainien qui mena la lutte contre le tzarisme puis contre les armées blanches de Denikine et de Wrangel à la tête d’une armée de 20000 hommes : la Makhnovchtchina.
Il libéra une partie de l’Ukraine où il tenta de mettre en œuvre les principes de l’anarchie.
Il se heurta alors au pouvoir bolchevique et dût se réfugier en France où il mourut en 1934.


PIVERT Marceau (Columbarium 625)



Instituteur militant laïque, il adhère en 1924 à la SFIO.
En 1927, il dirige avec Zyromsk la Bataille Socialiste qui perpétue la tradition guesdiste de refus de soutenir un gouvernement bourgeois.
Il milite pour un front unique dès 1933. et propose la constitution de milices ouvrières.
Il fonde la Gauche Révolutionnaire, un courant de masse au sein du parti socialiste.
Il entre au gouvernement en 1936, comme responsable du contrôle de l’information auprès de Blum. Lors de la grève générale, il publie le célèbre article "Tout est possible !".
En septembre 1936 il prend contact avec le POUM et utilise ses fonctions pour faciliter l’achat d’armes par les antifascistes espagnols.
Après avoir démissionné en février 1937, Il est exclu de la SFIO l’année suivante. Il fonde alors le Parti Socialiste Ouvrier et Paysan.
Exilé au Mexique pendant la guerre, il réintègre la SFIO à son retour en France.
A la fin de sa vie, il s’oppose à la guerre d’Algérie et donc à la direction du parti. Il participe au cercle Zimmerwald avec Monatte et Rosmer.


ESTORGE Anna dite Rirette MAÎTREJEAN (Columbarium 2439)



Compagne de Victor Serge, dernière survivante de la Bande à Bonnot.


FRANK Pierre (Columbarium 2080)



Dirigeant historique de la Section française de la IVème Internationale trotskyste.
En 1930, il rejoint Trotsky sur l’ile de Prinkipo (au large d’Istanbul) pour être un des membres du secrétariat qui préparera l’une des premières conférences de "l’Opposition de Gauche Internationale".
À son retour en France, il devient un des leaders de la Ligue Communiste, organisation trotskyste française des années 1930.
Il fait partie de la direction du Parti Communiste Internationaliste (PCI). Au Congrès Mondial de 1948 il rejoint la direction de la Quatrième Internationale. Il est élu au Secrétariat unifié de la Quatrième Internationale en 1963.
Quand le PCI se transforme en Ligue Communiste en 1968, puis en Ligue Communiste Révolutionnaire en 1973, il reste un de ses dirigeants jusqu’à sa mort.


BROSSOLETTE Pierre (Columbarium 3920)



Militant à la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) en 1929.
Dès le début de la guerre il entre dans la Résistance et rejoint le Groupe du musée de l’homme.
Il participe à la formation des groupes de Résistance Libération-Nord et Organisation Civile et Militaire.
En avril 1942, il entreprend un voyage à Londres en tant que représentant de la Résistance pour rencontrer de Gaulle.
Son opposition à la 3ème République lui vaudra, à la veille de son arrestation, d’être exclu de la SFIO par Gaston Defferre.
Il est arrêté le 3 février 1944 près de Douarnenez alors qu’il tentait de regagner Londres.
Pour échapper à la torture, il se jette par la fenêtre de la chambre où il était interrogé et meurt sans avoir parlé.
Après longtemps d’oubli dans ce casier anonyme, ses cendres ont été transférées au Panthéon le 27 mai 2015.


LISSAGARAY Hippolyte Prosper Olivier (Columbarium ex 1385)



Opposant à l’Empire, condamné plusieurs fois, il fonde “I’Avenir” en 1868, s’exile puis rentre en France après le 4 septembre 1870.
Journaliste à Paris le 18 mars 1871, il lance “l’Action” puis “Le Tribun du Peuple”.
Pendant la Semaine sanglante, il se bat sur les barricades.
Certains avancent que l’histoire du dernier tireur de la Commune qu’il raconte serait autobiographique.
Réfugié en Belgique, il publie “Les huit journées de mai derrière les barricades”, première esquisse de son “Histoire de la Commune de Paris”.
Après l’amnistie, il fonde revient en France et fonde le journal “la Bataille”.
Sa tombe, puis sa case au crématorium ont disparu. Tout le monde ne peut pas avoir le mausolée d’Adolphe Thiers !...


DEREURE Simon (Columbarium ex 1262)



Ouvrier cordonnier.
Il est l’un des fondateurs de la 1ère Chambre syndicale ouvrière créée en France.
Après le 4 septembre, il organise le Comité de Vigilance du 18ème arrondissement et le 61ème bataillon de la Garde nationale.
Membre de la Commune élu par le XVIIIème, membre de la Commission des Subsistances puis de la Justice.
Commissaire civil auprès de Dombrowski, il est condamné à mort par contumace.
Il reprend une vie militante après l’amnistie.
Il est un des seuls Communards à avoir donné son nom à une rue de Paris ; il faut dire qu’elle se trouve à Montmartre, non loin de la rue Jean Baptiste Clément.


BRISSAC Henri (Columbarium 2184)



Journaliste, il collabore au “Vengeur” et au “Combat” de Félix Pyat.
Sous la Commune, il est secrétaire de la Commission exécutive puis du Comité de Salut public.
Condamné aux travaux forcés, déporté à l’Île des Pins, il subit la “double chaîne” qui consistait à être enchaîné en permanence à un autre forçat.


CHAUVIÈRE Emmanuel (Columbarium ex 2655)



Blanquiste. Plusieurs fois condamné sous le Second Empire pour son action révolutionnaire.
Franc-tireur pendant le siège puis membre du Comité Central de la Garde nationale.
Il participe à la sortie du 3 avril lors de laquelle il est fait prisonnier.
Il est condamné à cinq ans de prison.
Après l’amnistie, il devient conseiller municipal de Paris en 1888 puis député en 1893.


GROUSSET Paschal (89ème division)



Opposant sous l’Empire. Rédacteur en chef de “La Marseillaise” de Rochefort. En réponse au prince Pierre Bonaparte, il lui adresse ses témoins, dont Victor Noir que Bonaparte abat.
Membre de la Commune élu du XVIIIème arrondissement, délégué aux Relations extérieures.
Déporté en Nouvelle-Calédonie, il s’évade avec Rochefort. Député du XIIème en 1893.


URBAIN Raoul (90ème division)



Pendant le siège, il fait partie de la Garde nationale, délégué des 20 arrondissements au Comité Central Républicain.
Membre de la Commune élu du VIIème arrondissement, il est membre de la Commission de l’Enseignement, des Relations extérieures et de la Guerre. Membre du Comité de Salut public.
Arrêté et déporté. Après l’amnistie, il milite dans le mouvement coopératif.


AVRIAL Augustin (91ème division)



Machines à coudre Legat-Avrial (cliquer)
Commandant du 66ème bataillon de la Garde nationale.
Membre de la Commune élu du XIème arrondissement, membre de la Commission Exécutive, des Commissions du Travail et de l’Échange et de la Guerre. Directeur de l’artillerie.
Il est à l’initiative de la réquisition des entreprises abandonnées par leur propriétaire. Il les transforme en ateliers coopératifs de fabrication d’armes. C’est à ce titre un précurseur de ce qu’on appellera plus tard "l’autogestion".
Il organise la défense du Château d’Eau. Se réfugie en Alsace, alors sous domination allemande. Après l’amnistie, il revient à Paris et invente entre autres un motocycle à pétrole tout en militant à l’Internationale avec sa femme.


LEMARQUE Francis, de son vrai nom Nathan KORB (44ème division)



Avec le groupe Mars au Père Lachaise (cliquer)
Il quitte l’école à 11 ans pour aller travailler à l’usine. Fascinés par les bals musette (il sont nés rue de Lappe), Nathan et son frère intègrent en 1934 le groupe Mars, lui-même issu du "Groupe Octobre" de Jacques Prévert, et affilié à la Fédération des Théâtres ouvriers de France.
Ils se font connaître sous le nom des frères Marc en chantant dans les usines pendant le Front populaire.
Nathan continue à chanter seul sous le nom de Francis Lemarque. Certaines de ses chansons seront censurées.


EUDES Émile (91ème division)



Blanquiste condamné à mort après l’attaque de la caserne de pompiers de la Villette. Il est libéré le 5 septembre 1870 par ses amis. Membre de la Garde nationale. Il participe le 18 mars à la prise de l’Hôtel de Ville.
Membre de la Commune élu du XIème arrondissement, de la Commission exécutive et de la Commission militaire. Il est nommé général. Membre du Comité de Salut public.
Condamné à mort par contumace.
Revenu en France après l’amnistie, il collabore au journal d’Auguste Blanqui "Ni Dieu ni Maître", puis à "L’Homme Libre" qu’il fonde avec Édouard Vaillant.
Il se ralliera plus tard au Boulangisme, entraînant avec lui certains blanquistes dont Jourde, et deviendra antidreyfusard.
Il décède en prenant la parole au cours d’une réunion politique organisée par les Blanquistes à la salle Favié.


BLANQUI Auguste (91ème division)



Il est le fils d’un conventionnel qui a voté la mort de Louis XVI.
Appelé “l’enfermé” pour avoir fait plus de 36 ans de prison. Il milite contre le procès des Quatre sergents de La Rochelle en 1822. Il est blessé en 1827 dans une manifestation contre Charles X.
Journaliste au journal "Le Globe" de Pierre Leroux, il combat lors des “Trois glorieuses” en 1830.
Il milite dans différentes sociétés secrètes : la Charbonnerie, la société des Écoles, la société des Saisons, la société des Familles… Il est de tous les complots.
Le 12 mai 1839, avec Armand Barbès et Martin Bernard, il participe à l’insurrection qui s’empare du Palais de justice, échoue à prendre la Préfecture de police, et occupe un instant l’Hôtel de ville. On comptera 50 tués et 190 blessés.
Il participe aux journées du 31 octobre 1870 et du 22 janvier 1871.
Il est arrêté le 17 mars 1871. Élu membre de la Commune par les XVIIIème et XXème arrondissements, il ne peut physiquement siéger.
Thiers refuse de l’échanger contre Mgr Darboy.
Il est élu député en 1879, mais aussitôt invalidé.
Ses obsèques, en 1880, seront suivies par 100 000 personnes.


CHASSIN Charles Louis (92ème division)



Républicain sous l’Empire, il est l’un des principaux porte-parole du Comité Central Républicain. Avec d’autres, il fonde dans le XIème arrondissement la "Ligue de défense à outrance".
Le 18 mars, il se trouve à Bordeaux où la police l’arrête. Il demeure en prison durant toute la Commune. Auteur des “Guerres de Vendée”. Il inspire l’un des personnages du “Bachelier” de Jules Vallès.


LONGUET Charles (92ème division)



Opposant à l’Empire, il fonde les journaux Écoles de France et Rive Gauche où il publie, en anglais, le préambule et les statuts provisoires de l’Association internationale des travailleurs rédigés par Karl Marx.
Pendant le siège de Paris, il devient membre du Comité Central Républicain des Vingt arrondissements et chef du 248ème bataillon de la Garde nationale.
Du 27 mars au 12 mai, il est rédacteur en chef du Journal officiel (édition de Paris).
Il est élu au Conseil de la Commune par le XVIe arrondissement et siège à la commission du Travail et de l’Échange. Il vote contre la création du Comité de Salut public.
Après la Semaine sanglante, il se réfugie à Londres. Il est condamné à la déportation par contumace.
Redevenu membre du Conseil général de l’Internationale, il vote l’exclusion de Bakounine en 1872.
La même année, il épouse Jenny, la fille aînée de Karl Marx.
Il revient à Paris après l’amnistie de 1880. Il collabore au journal "La Justice" de Georges Clemenceau et s’oppose à Jules Guesde dans la diffusion des idées marxistes en France.
Curieusement, il restera toujours plus proudhonien que marxiste.


NOIR Victor, pseudonyme d’Yvan SALMON (92ème division)



Victor Noir entre Paschal Grousset et Ulriche de Fontvielle (cliquer)
Rédacteur de “La Marseillaise” de Rochefort. Paschal Grousset, rédacteur en chef, l’envoie comme témoin pour un duel auprès du prince Pierre Bonaparte qui l’insulte et l’abat d’un coup de revolver. Son enterrement, le 10 janvier 1870, donne lieu à une grande manifestation contre l’Empire.
Son assassin sera acquitté.
Son gisant fait l’objet d’un culte phallique qui laisse des traces sur certaines parties de son anatomie.


COURNET Frédéric (95ème division)



Collaborateur au “Réveil” de Delescluze, emprisonné sous le Second empire.
Après le 4 septembre, il commande un bataillon de la Garde nationale.
Il participe au mouvement insurrectionnel du 31 octobre 1870 contre la politique capitularde du Gouvernement de la Défense nationale.
Député en février 1871, membre de la Commune élu du XIXème arrondissement, membre des Commissions exécutive et de la Guerre. Il tente d’empêcher l’exécution des otages de la rue Haxo. Réfugié à Londres, il est condamné à mort par contumace par le 6e Conseil de guerre.
Il revient en France après l’amnistie de 1880, et continue de militer dans les rangs blanquistes.


GILL André de son vrai nom Louis-Alexandre GOSSET de GUINES (95ème division)



Célèbre par ses croquis et ses caricatures. Administrateur provisoire du Musée du Luxembourg sous la Commune.
En 1880, il peint un lapin sortant d’une casserole pour l’enseigne du cabaret des “Assassins” qui deviendra du coup “le Lapin Agile”.
Il participe aux combats de la Semaine sanglante et, réfugié dans le sous-sol du théâtre de Cluny, il assiste par un soupirail à une scène qui contribue à un déséquilibre psychique qui le conduira dans un asile d’aliénés où il mourra.


POTTIER Eugène Edme (95ème division)



Dessinateur sur étoffes. Il compose sa première chanson à 14 ans.
Il participe à la révolution de 1848. Délégué du Comité Central Républicain, il participe au combat de Champigny.
Membre de la Commune élu du IIème arrondissement, il siège à la Commission des Services publics et à la Commission exécutive de la Fédération des artistes. Réfugié dans une mansarde du bd Barbès, il écrit le texte de “l’Internationale” qui sera mis en musique en 1888 par Pierre Degeyter.
Condamné à mort par contumace, exilé, il devient trésorier de l’association des Réfugiés.


JOFFRIN Jules (95ème division)



Un des fondateurs de la Chambre syndicale des mécaniciens.
Sous la Commune, il est membre de la Commission militaire du XVIIIème arrondissement.
Exilé, il participe à la Commission créée en faveur des déportés et organise le 1er anniversaire de la Commune. Conseiller municipal du XVIIIème en 1882.


ROGEARD Louis-Auguste (95ème division)



Révoqué en tant que professeur pour refus de serment à l’Empire, il devient célèbre pour son pamphlet “Les propos de Labienus”, critique virulente de Napoléon III éditée en Angleterre lors de son premier exil.
Après le 4 Septembre, il collabore au “Vengeur” de Félix Pyat.
Élu à la Commune par le VIème arrondissement, il refuse de siéger, estimant ne pas avoir recueilli assez de voix.
Exilé à nouveau après la Semaine sanglante en Autriche puis en Hongrie, il est condamné à mort par contumace.


FRÄNKEL Léo (96ème division)



Ouvrier ciseleur sur métaux. Militant Hongrois de l’AIT, il s’enrôle le 4 septembre dans la Garde nationale.
Membre de la Commune élu du XIIIème arrondissement, délégué au Travail, à Industrie et à l’Échange, il installe avec Avrial des ateliers coopératifs dans les entreprises abandonnées. Il est à l’initiative des mesures qui interdisent le travail de nuit dans les boulangeries ainsi que les amendes et retenues sur salaires.
Blessé pendant les combats de la Semaine sanglante, il est sauvé par Elisabeth Dmitrieff et parvient à s’enfuir. Condamné à mort par contumace, il fonde en Hongrie le Parti ouvrier hongrois. Il revient à Paris en 1889.


ENFANTIN Prosper dit le père Enfantin (39ème division)



Disciple de Saint-Simon qui trahit complètement la pensée du philosophe.
Il crée la fameuse communauté de Ménilmontant qui regroupe ou influence un certain nombre des promoteurs de la société industrielle capitaliste de la deuxième moitié du 19ème siècle.


BOURDIEU Pierre (28ème division)



Sociologue mort le 23 janvier 2002. Il est devenu, à la fin de sa vie, par son engagement public, l’un des acteurs principaux de la vie intellectuelle française. Sa pensée a exercé une importante influence dans les sciences humaines et sociales, en particulier sur la sociologie française d’après-guerre.
Son œuvre sociologique est dominée par une analyse des mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales. Bourdieu insiste sur l’importance des facteurs culturels et symboliques dans cette reproduction.


SAINT-SIMON Claude-Henri Rouvroy de Saint-Simon (28ème division)



Économiste et philosophe.
Engagé à 17 ans dans l’armée de libération des États-Unis aux côtés de La Fayette et de Rochambeau.
Pendant la Révolution, il abandonne sa particule et s’enrichit dans la vente des biens de l’Église.
Père de la philosophie positiviste, il eut comme secrétaire Auguste Comte qui rompit avec lui mais qui reprit en grande partie ses idées.
Caractérisé par Marx de "socialiste utopique", il est considéré par certains comme l’inventeur du mot "socialisme".
Ses soi-disant disciples trahirent largement sa pensée ; en particulier Prosper Enfantin, fondateur d’une secte sous l’étiquette du saint-simonisme.


RODRIGUES Olinde (28ème division)



Adepte des idées de Saint-Simon, dont il fait la connaissance en 1823. Il en devient alors le principal disciple et l’héritier. Il présente son élève Enfantin à Saint-Simon en 1825. À la mort de celui-ci, il devient le chef de la religion saint-simonienne selon la volonté de Saint-Simon.
En juin 1825, juste après la mort de Saint-Simon, il fonde un journal "Le Producteur". Il publie les œuvres de Saint-Simon et continue à défendre cette forme de socialisme primitif.
Il prendra par la suite ses distances avec Enfantin et le saint-simonisme.


TALABOT Edmond (28ème division)


Saint-simonien. Un des principaux disciples du père Enfantin. Mort du choléra à Ménilmontant en 1832.


CONSTANT Benjamin (29ème division)



D’origine Suisse, il s’installe à Paris avec Mme de Staël, dont il est l’amant, après le 18 brumaire. Il est nommé membre du Tribunat, où avec d’autres libéraux, il s’oppose à la monarchisation du régime. Il apparaît comme le leader de l’opposition libérale.
Lors des Cent Jours, il se rallie à Napoléon qui le nomme au Conseil d’État. Après la seconde abdication de Napoléon, il se réfugie à Bruxelles, puis en Angleterre.
Il revient à Paris en 1816. Il est élu député de la Sarthe en 1819 puis, en 1827, à la fois dans la circonscription de la Seine et dans celle du Bas-Rhin ; il choisit la seconde.
Chef de file de l’opposition libérale de gauche (connue sous le nom des "Indépendants"), il est l’un des orateurs les plus éloquents de la Chambre des députés. En juin 1830 il est réélu à Strasbourg. Il meurt peu après. Des funérailles nationales lui sont organisées le 12 décembre 1830.


MERLIN DE THIONVILLE Antoine (29ème division)



Membre du Club des Jacobins. Élu de la Moselle à la Législative, il se situe alors à l’extrême gauche.
Il participe activement à la prise des Tuileries le 10 août 1792.
Élu à la Convention, il est l’un des accusateurs les plus acharnés de Louis XVI. En mission aux armées lors de son procès, il ne participe pas au vote mais écrit une lettre disant : "Nous sommes entourés de morts et de blessés : c’est au nom de Louis Capet que les tyrans égorgent nos frères, et nous apprenons que Louis Capet vit encore !"
Le 9 thermidor, il prend une part active à la chute de Robespierre.
Il devient membre du Conseil des Cinq-Cents.
Pendant le Consulat, il se retire de la vie publique.
Sous la Restauration, il échappera à la proscription. Il se confond en regrets devant Louis XVIII, invoquant pour la mort de Louis XVI “une erreur de jeunesse”.


FOY Maximilien Sébastien (28ème division)



Général napoléonien, député libéral sous la Restauration, il faisait partie de l’opposition au régime.
Lors de ces obsèques près de 100 000 personnes défilèrent dans les rues de Paris. En plein état de grâce de Charles X et des Ultras, cet hommage était un premier avertissement, d’autant plus que le rassemblement se transforma en manifestation assez violente et explicitement hostile au pouvoir.


MANUEL Jacques-Antoine (28ème division)



Avocat. Député libéral de Vendée sous la Restauration. Considéré comme un chef de file de l’opposition au régime. Il fut expulsé par la force de l’Assemblée nationale.
Ses obsèques donnèrent lieu à une manifestation libérale. Il est enterré auprès de son ami Béranger.


BÉRANGER Pierre-Jean de (28ème division)



Chansonnier. Poète pamphlétaire. La "voix du peuple".
Condamné plusieurs fois à la prison pour ses chansons contestataires, il fut élu représentant du peuple en 1848 mais refusa de siéger.
Il est enterré auprès de son ami le député Manuel.


BEAUMARCHAIS Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (28ème division)



Figure emblématique du Siècle des Lumières.
Fils d’un horloger et horloger lui-même, il est l’inventeur du mécanisme de l’échappement à hampe.
Il devient en 1759 professeur de harpe des filles de Louis XV.
Il se lie d’amitié avec le financier de la Cour Joseph Paris Duverney. Il se lance dans les spéculations commerciales et acquiert une grande fortune. Il achète une charge de secrétaire du roi. Il devient ensuite lieutenant général des chasses.
Accusé d’avoir assassiné sa femme pour en hériter, il se fait agent secret. Il est chargé de plusieurs missions qui consistent en particulier à empêcher la diffusion de pamphlets édités à l’étranger contre le roi et la Du Barry.
Il se fait l’avocat d’une intervention française dans la guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique et joue un rôle politique en tant qu’intermédiaire entre les Insurgents et la France et en profite pour faire fortune dans le commerce des armes.
Il est surtout connu pour ses pièces, dont le fameux Barbier de Séville qui apparaît comme une critique de la société d’ancien régime et en fait un annonciateur de la Révolution Française.


TOURNACHON Félix, dit TOURNADAR, puis NADAR (36ème division)



Caricaturiste, photographe, inventeur, entrepreneur, mécène… Félix Tournachon, qui se fera d’abord appeler Tournadar, puis Nadar, touche à tout.
Un des plus grand photographes de son temps, il réalise les portraits caricaturaux et photographiques de tout le gratin de l’époque.
Non seulement il n’invente pas la barrière qui porte pourtant son nom, mais de plus il en rejette explicitement la paternité, refusant que son pseudonyme soit associé à une "barrière", lui qui les a toute sa vie repoussées. Il semble que ce soit l’usage de ces fameuses barrières, alors récemment inventées, lors des exhibitions de son ballon "le Géant" en Belgique pour contenir les foules considérables qui venaient y assister — jusqu’à 250 000 personnes —, qui lui ait malencontreusement fait attribuer leur invention.
Il organise le courrier aérien par ballons libres pendant le siège de Paris en 1870 en créant une "Compagnie d’Aérostiers". Il est l’un des premiers photographes aériens.
Après la Commune il réalise avec son fils journaliste le premier reportage photographique.
Il accueille dans son atelier du boulevard des Capucines la première exposition Impressionniste en avril 1874.
Il a inspiré le personnage de Michel Ardan (anagramme de son pseudonyme) créé par Jules Verne pour son "Voyage en ballon".


AMOUROUX Charles (36ème division)



Condamné sous l’Empire, exilé. Après le 4 septembre, il est membre du Comité central de la Garde nationale.
Membre de la Commune élu par le IVème arrondissement, il est délégué aux Relatons extérieures.
Déporté en Nouvelle-Calédonie, il participe à la répression de la révolte des Kanaks en 1878.
Il est élu conseiller municipal en 1881, et député de la Loire en 1885.


FABIEN Pierre GEORGES dit colonel Fabien (97ème division)



Il commence à travailler très jeune et devient apprenti boulanger, puis poseur de rivets sur les chantiers de chemin de fer et enfin ajusteur. Il adhère au Parti à l’âge de quatorze ans et s’engage dans les brigades internationales à dix-sept ans, en 1936. Envoyé à l’école d’officiers de la base d’Albacete, il en sort en janvier 1938 avec un grade équivalent à sous-lieutenant. Blessé à trois reprises, il est aussi victime d’une pneumonie. Rentré en France en juin 1938, il fait une école pour métallurgiste et redevient ouvrier aux établissements Bréguet.
Il est élu au comité central des Jeunesses communistes. Interné comme militant communiste en décembre 1939, après la signature du pacte germano-soviétique, il s’évade en juin 1940 lors d’un transfert en train et reprend contact avec le Parti à Marseille où il se livre à une série d’activités clandestines sous le pseudonyme de Fredo. Monté à Paris pour participer à la direction des JC, il est chargé par le Parti de monter le premier groupe armé.
Il devient en 1941 l’adjoint du colonel Albert Ouzoulias, chef des "Bataillons de la Jeunesse", membres des FTP. Il réalisa lui-même ce qui fut considéré comme le premier attentat meurtrier contre les troupes d’occupation en exécutant le 21 août 1941 un officier de la Kriegsmarine, l’aspirant Moser, au métro Barbès-Rochechouart.
En 1942, il part en Franche-Comté et met sur pied un des premiers maquis FTP sous le nom de guerre de "colonel Fabien". Il est grièvement blessé à la tête le 25 octobre 1942. La police française l’arrête à Paris le 30 novembre 1942, et le livre aux Allemands. Il est interrogé et torturé, passe trois mois à Fresnes, est transféré à la prison de Dijon et s’évade finalement du fort de Romainville vers mai 1943. Il participe ensuite à l’organisation de maquis dans les Vosges, en Haute-Saône et dans le Centre-Nord.
Il participe à la libération de Paris en août 1944. C’est lui que l’on trouve à la tête d’un groupe de FFI pour prendre d’assaut le palais du Luxembourg et qui recevra l’appui des chars l’avant-garde de la 2e DB. Le colonel Fabien rassemble un groupe de cinq cents hommes, principalement originaires de Suresnes, pour continuer la lutte contre l’armée allemande avec les forces françaises et alliées : la "Brigade de Paris". Cette brigade est rattachée, dans un premier temps, à la division Patton. Puis, elle devient le 151e régiment d’infanterie dans l’Armée de De Lattre de Tassigny, et combattra dans l’est de la France puis en Allemagne.
Le 27 décembre 1944, il est tué par l’explosion d’une mine qu’il était en train d’examiner, à Habsheim près de Mulhouse. Les circonstances exactes de sa mort restent mal établies. Son agent de liaison Gilberte Lavaire, le lieutenant-colonel Dax (Marcel Pimpaud 1912-1944) son bras droit, les capitaines Katz et Lebon et un lieutenant périssent avec lui.


LEJEUNE Adrien (97ème division)



Membre de la Garde nationale pendant le siège. Participe aux journées du 31 octobre 1870 et 22 janvier 1871.
Responsable de l’approvisionnement du XXème sous la Commune. Il est déporté en Nouvelle-Calédonie.
Installé en URSS à partir de 1926, il finit ses jours à Novossibirsk.
Il est considéré comme le dernier survivant de la Commune.


BARBUSSE Henri (97ème division)



Il se fait connaître tout d’abord par son recueil de poésie "Pleureuses", puis par un roman naturaliste, L’Enfer. Mais son œuvre maîtresse demeure Le Feu (prix Goncourt 1916), récit sur la Première Guerre mondiale dont le réalisme souleva les protestations du public de l’arrière autant que l’enthousiasme de ses camarades de combat. En 1917, il sera cofondateur et premier président de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC).
En 1928 il fonde la revue "Monde" avec des collaborations mondiales prestigieuses.
Admirateur de la Révolution russe (Le Couteau entre les dents, 1921 ; Voici ce qu’on a fait de la Géorgie, 1929), il adhère au Parti communiste français en 1923.
Il anime le mouvement et la revue "Clarté" et cherche à définir une "littérature prolétarienne".
Il fut l’un des instigateurs du mouvement pacifiste "Amsterdam-Pleyel", dont il devint le président avec Romain Rolland et auquel adhéra notamment Albert Camus, dès la prise du pouvoir d’Hitler en Allemagne. Il fit plusieurs voyages en URSS et écrivit une biographie de Staline.


VAILLANT-COUTURIER Paul (97ème division)



Il sort de la guerre de 14-18 socialiste et pacifiste. C’est lui qui transcrit et publie la "Chanson de Craonne".
Avec Henri Barbusse, il crée en 1917 l’Association républicaine des anciens combattants puis en 1919, Clarté, une revue et un groupement qui cherche à regrouper des membres des professions intellectuelles et artistiques.
Rentré à la SFIO, il participe à la fondation du Parti communiste français. Il est de la tendance de gauche de Boris Souvarine et Alfred Rosmer. Il deviendra rédacteur en chef de l’Humanité.
En février 1932, il fonde l’AEAR (Association des écrivains et artistes révolutionnaires).


CHABERT Claude Edme (76ème division)


Participe à la révolution et aux combats de Juin 1848. Arrêté après le coup d’état du 2 décembre, déporté. Après le 4 septembre, membre du Comité Central Républicain. Arrêté puis relâché. Travaille à la réorganisation du mouvement ouvrier. Conseiller municipal du XIXème.


PRUDENT-DERVILLERS Onésime (76ème division)



Opposé à l’Empire. Il combat en 1870 dans l’armée du Nord. Sous la Commune, officier de la Garde nationale. Bien que blessé, il parvient à s’échapper.
Il est l’un des fondateurs du journal “Le Prolétaire”. Député du XIXème en 1893.


MORTIER Henri Joseph (76ème division)


Ouvrier tourneur sur bois. Militant blanquiste. Capitaine dans la Garde nationale, il fut élu délégué au Comité Central. Membre de la Commune élu du XIème arrondissement, membre des Commissions des Services publics et de la Sûreté générale. Exilé à Londres après la Semaine sanglante, il fut condamné à mort par contumace.


PICHIO Louis Ernest dit PICQ (76ème division)



Membre de la Garde nationale pendant le siège, membre du Comité de vigilance du IXème, délégué au Comité Central d’armement. Directeur des subsistances pour le IXème, et le XIXème arrondissements. Membre de la Fédération des artistes. Auteur des tableaux : “La mort de Baudin“, ”Le Mur des Fédérés” et “La veuve du fusillé”.


CLÉMENT Jean Baptiste (76ème division)



Il édite sa première chanson à 23 ans. Réfugié en Belgique à cause de la censure impériale, il publie son chef d’œuvre “Le Temps des cerises” écrit en 1866, qu’il dédiera en 1885 à une ambulancière de la Commune (Louise).
Membre de la Commune élu du XIIIème arrondissement, de la Commission des Services publics et des Subsistances. Délégué à la fabrication des munitions et à la Commission de l’enseignement.
Il collabore au “Cri du Peuple” de Jules Vallès et au Journal Officiel. Exilé.


WROBLEWSKI Valery (76ème division)



Ingénieur forestier, il participe à l’insurrection polonaise de 1863. Blessé, réfugié à Paris, devient ouvrier imprimeur.
La Commune le nomme général. Il défend trois jours la Butte aux Cailles. Exilé. Revient en France après l’amnistie.


FABEROT Pascal (76ème division)



Participe en mars 1871 à la prise de la caserne Lobau et de l’Hôtel de Ville.
Un des fondateurs de la Chambre syndicale des Ouvriers et Ouvrières de la Chapellerie. Député du XIème en 1893. Adhéra au Parti ouvrier socialiste révolutionnaire de Jean Allemane.


MALON Benoît (76ème division)



Berger à l’âge de 7 ans, il devient à 22 ans ouvrier teinturier. Ami d’Eugène Varlin, il devient l’un des principaux dirigeants de l’AIT à Paris.
Condamné sous l’Empire, il est libéré le 4 septembre. Membre du Comité Central Républicain, il est élu député le 8 février 1871, membre de la Commune par le XVIIème arrondissement, membre de la Commission du Travail et de l’Échange. Pendant la Semaine sanglante, il organise la défense aux Batignolles.
Exilé en Suisse, il publie “La troisième défaite du Prolétariat français”. Il adhère aux idées de Bakounine.
De retour en France, il devient "possibiliste" avec Paul Brousse. Son ouvrage, "le socialisme intégral" influence toute une génération de militants. Il est alors considéré comme un des principaux penseurs socialistes français.


LAFARGUE Paul et Laura MARX (76ème division)



Obligé de finir à Londres ses études de médecine, il entre en contact avec Marx et épouse sa fille Laura.
Candidat aux élections sur le programme de la Commune à Bordeaux le 30 avril 1871. Il se réfugie en Espagne. Fondateur, avec Jules Guesde, du Parti Ouvrier Français. Il est l’auteur du fameux "Droit à la paresse".
Il sera l’un des principaux propagateurs du Marxisme en France.
Il se suicide avec sa femme en 1911. Lors de ses obsèques, Lénine prononce son éloge funèbre en français.


BROUSSE Paul (76ème division)



Poursuivi pour sa propagande en faveur de l’Internationale et son soutien à la Commune, il se réfugie à l’étranger.
Il revient à Paris après l’amnistie. Il est élu conseiller municipal en 1887, et député en 1906.
Nommé directeur de l’hôpital de Ville-Evrard.
Il est le fondateur du courant Possibiliste, tendance réformiste du mouvement ouvrier français qui s’opposera au courant Guesdiste.


LEFRANÇAIS Gustave (76ème division)



Condamné en juin 1848. Après le 4 septembre, il organise un comité de vigilance dans le VIIIème arrondissement.
Délégué au Comité Central Républicain. Membre de la Commune élu du VIème arrondissement, membre des Commissions du Travail et des Finances. Il combat à la Bastille. Condamné à mort par contumace, exilé.


ALLEMANE Jean (89ème division)



Membre de la Garde nationale pendant le siège. Délégué adjoint à la mairie du Vème le 18 mars. Arrêté le 28 mai, déporté en Nouvelle Calédonie. Après l’amnistie, il écrit les “Mémoires d’un communard”. Il sera élu député du XIème en 1901.
Typographe dans l’imprimerie de "l’Intransigeant", journal fondé en 1880 par Henri Rochefort qui y engage nombre d’anciens déportés, Allemane adhère ensuite au Parti Ouvrier, fondé la même année par Jules Guesde. Lors du congrès de Saint-Étienne qui voit la rupture avec les guesdistes d’obédience marxiste, il suit avec Jean-Baptiste Clément les "Possibilistes" de Paul Brousse.
Il incarne la lutte active contre le boulangisme (1886-1889), stratégie qui le rapproche du parti républicain alors au pouvoir, notamment dans la direction du journal qu’il fonde alors, le "Parti Ouvrier".
En 1890, lors du congrès de Châtellerault, Allemane, exclu du parti avec ses partisans, part fonder le Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire (POSR) qui préconise la grève générale comme moyen d’action révolutionnaire. Sur le plan syndical sinon politique, les "allemanistes" sont proches des anarchistes (antiparlementaristes, ils sont partisans de la grève générale et adeptes de l’action directe). Mais dans les faits ils acceptent le jeu électoral "bourgeois" qui leur permet de représenter avantageusement les prolétaires.
En 1902 est fondé le Parti socialiste français (PSF), avec Jean Jaurès comme porte-parole, fusion des socialistes indépendants, de la Fédération des travailleurs socialistes de France (FTSF) de Paul Brousse et du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR) d’Allemane.


LUCIPIA Louis (89ème division)



Délégué au Comité Central Républicain durant le siège. Il participe aux journées du 31 octobre et 22 janvier. Signataire de l’affiche rouge.
Secrétaire général administrateur du XIIIème. Condamné et déporté en Nouvelle Calédonie. Rentré en 1880, il redevient journaliste.
Président du Conseil municipal de Paris en 1899, il préside le Grand Orient de France.


LE PÈRE LACHAISE CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE


BARRAS Paul (28ème division)



Elu député du Var à la Convention, il siége avec les Montagnards.
Il se lie à Bonaparte pendant le siège de Toulon et dirige la répression des contre-révolutionnaires de Toulon et de Marseille.
De retour à Paris, accusé de prévarication, il joue avec Tallien et Fouché un rôle décisif dans la chute des Montagnards. Il est nommé le 9 thermidor An II (27 Juillet 1794) chef de la garde nationale et investit l’Hôtel de Ville où il arrête Robespierre et ses partisans.
Assisté par Bonaparte, il écrase l’insurrection du 13 vendémiaire An IV (5 octobre 1795) qui menaçait la Convention. Élu au Directoire le 31 octobre de la même année, il ne tirera jamais la fameuse boule noire qui signifiait le départ d’un membre lors du renouvellement annuel.
Artisan du coup d’Etat du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) qui décapite le courant royaliste, il joue un rôle décisif le 22 floréal An VI (11 mai 1798) en spoliant les Jacobins de leur victoire électorale.
Ne voulant plus servir Bonaparte, il démissionne après le 18 brumaire (9 novembre 1799) et disparaît de la vie politique. Assigné à résidence à Rome en 1810. Il rentre en France en 1815 et malgré son vote pour la mort de Louis XVI, il ne sera pas inquiété lors de la Restauration, sans doute pour bons et loyaux services rendus à la réaction.


PERIER Casimir (rond-point central)



Banquier. Opposant libéral fort en gueule mais opportuniste pendant la Restauration.
Régent de la Banque de France, incarnation du "parti de la Résistance" — bien molle, la résistance — sous la monarchie de Juillet, il fut président du Conseil et ministre de l’Intérieur du 13 mars 1831 à sa mort, causée par l’épidémie de choléra de 1832.
Il s’est illustré, entre autres, en laissant sabrer sous ses fenêtres, par les gendarmes royaux, des étudiants venus l’acclamer pendant la Révolution de 1830 ; il ne voulait surtout pas se mouiller. Il ne rallia Louis-Philippe qu’après la chute de Charles X ; on ne sait jamais !...
Et puis n’oublions pas son "grand œuvre" : la répression des Canuts lyonnais, la première grande révolte ouvrière de l’Histoire, en 1831, c’était lui...


THIERS Adolphe (55ème division)


Le Foutriquet — comme l’appelaient les Communards — était avocat, journaliste, historien... mais surtout boucher. Cette crapule, qui fournit à Balzac le modèle de son Rastignac, marié avec la fille de sa maîtresse, Euridice Dosne, parce qu’elle était dotée d’une grosse fortune, fut notamment ministre de l’Intérieur de Louis-Philippe.
C’est à ce titre qu’il fit ses débuts en politique par la répression de l’insurrection de 1834 qui donna lieu au fameux massacre de la rue Transnonain. Il fut également président du Conseil sous cette Monarchie de Juillet, député sous la IIème République et pendant le Second Empire, et le premier président de la Troisième République.
Il n’était devenu républicain que pour avoir la peau de son concurrent en magouilles et en répression, le non moins sinistre Guizot.
En Juin 1848, il était encore aux premiers rangs des égorgeurs qui étouffèrent dans le sang de 15 000 victimes la révolte ouvrière contre la trahison du gouvernement aussi réactionnaire que provisoire de la seconde République.
Celui qui avait été un des chefs historiques de la droite orléaniste, gros actionnaire des mines d’Anzin, couronna sa carrière de mégalomane sanguinaire par l’écrasement de la Commune de Paris au cours de la Semaine Sanglante, avant de présider à la fondation d’une République conservatrice mais ingrate qui le vira peu de temps après.
Joli parcours, non ?!


DRUMONT Édouard (94ème division)



Journaliste et écrivain catholique, antisémite et nationaliste français.
Charles Maurras, dans son Dictionnaire politique et critique, dit que « la formule nationaliste est ainsi née presque toute entière de lui ; et Daudet, Barrès, nous tous, avons commencé notre ouvrage dans sa lumière. » Plus loin, Charles Maurras ajoute : « Chroniqueur merveilleux, historien voyant et prophète, cet esprit original et libre s’échappait aussi à lui-même. Il ne vit point tout son succès. »
Il est converti par le Père jésuite du Lac, qui lui fournit des fonds pour créer la "Libre Parole" et l’engage à écrire, en 1886, "La France juive", qui connaît un immense succès. Il y fait du capitalisme une création juive, ce qui lui vaudra une certaine sympathie dans les milieux de gauche.
En 1890, il fonde la Ligue Nationale Antisémitique de France.
Il s’oppose de toute sa hargne à la révision du procès Dreyfus.
Il a été classé par certains comme anarchiste de droite, bien que son attitude vis-à-vis de l’anarchisme ait été ambivalente.


LE PÈRE LACHAISE COMMUNARD




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